• Le Comité d'initiative de la citoyenneté appelle à la vigilance face à ce qu'il appelle “l'argent politique” Le paysage paradisiaque et ensorcelant de cette région risque d'être altéré par les « sorcières des contes de fées» qui agissent comme des trouble-fêtes essayant de semer la haine parmi les hommes et de les monter les uns contre les uns et qui profitent de l'absence de l'autorité et tentent d'imposer leur loi, celle de la non loi, de l'anarchie. Le béton asphyxie la nature A Aïn Draham, Les constructions anarchiques envahissent l'espace vert. La forêt n'est plus vue comme un bien public, on se l'approprie sans gêne, les maisons y poussent comme des champignons. Tous les jours, vous en voyez de nouvelles s'installer, le béton grimpe à la manière des plantes et s'impose à la nature dont il veut devenir un élément et changer ainsi la vocation. Tout le monde y construit des demeures, les fortunés et aussi les déshérités. Ces derniers trouvent enfin leur compte dans cette nouvelle atmosphère de libération, ils goûtent aux fruits de la Révolution. Plusieurs familles nécessiteuses ont bâti des maisons coûteuses en un temps record avec des moyens très suspects, nous a affirmé le Comité d'Initiative et de Citoyenneté qui était récemment constitué pour gérer les problèmes naissants et organiser la vie des gens dans la région. Il soupçonne les intégristes de fournir des fonds aux habitants. D'après lui, ces derniers essayent de soudoyer les habitants les plus démunis pour des considérations politiques : ils visent de les intégrer dans leurs rangs et garantir leurs voix dans les élections de l'Assemblée Constituante. Cet argent politique fait des ravages à Aïn Draham a souligné le Comité, il divise les gens, dérange leur sérénité et porte atteinte au paysage naturel. Il a même formulé des doutes quant à la présence d'une coordination entre ces intégristes et ceux d'Algérie pour une meilleure efficacité. Les prémices d'une catastrophe Une ambiance très hostile s'est installée dans la région, les habitants se disputent les terrains et se ferment mutuellement les issues, le droit de passage n'est pas reconnu dans leurs plans, seul prévaut l'intérêt personnel qu'on défend agressivement et avec tous les moyens : pour coloniser le plus d'espace possible, on est prêt à en venir aux mains. Même la place de la délégation qui appartient à l'école primaire n'a pas été épargnée : un ouvrier travaillant chez un médecin et un agent de police y ont entamé des constructions avec une fondation de 10 cm ! C'était juste pour mettre la main sur le terrain, ils y étaient encouragés par ce médecin. Les terrains de l'AFH non plus n'ont pas pu échapper à la mainmise de certains habitants déchaînés, envoûtés par la propriété privée. Le plus grave dans l'affaire c'est qu'on construit même dans des zones argileuses, sur des terrains glissants. Les nouvelles habitations risquent donc de s'effondrer et de causer une catastrophe humaine. Le Comité d'Initiative et de Citoyenneté a tout archivé avec des photos et des vidéos qui ont été réalisées par des citoyens, ses membres n'ont pas voulu le faire par eux-mêmes pour éviter la confrontation avec ces hors-la-loi. Les autorités locales qui ont enregistré ces violations de la loi refusent d'intervenir, car elles craignent la réaction de ces nouveaux conquérants. Elles attendent le soutien des forces de l'ordre. La riposte Le Comité ne cesse d'inciter ces autorités au travail afin de permettre à la vie sociale de reprendre son cours normal. D'ailleurs pour aplanir quelques difficultés, il est venu au secours d'un bon nombre de citoyens en créant plus de 2000 postes aux ouvriers de chantiers qu'il a équitablement répartis sur les douze chefs-lieux d'arrondissements existants. Chaque ouvrier travaille 15 jours par mois et touche 8 dinars 300 millimes. Ils étaient seulement 800, ne travaillaient que 10 jours par mois et bénéficiaient d'une paye journalière de 4 dinars. En plus de cette amélioration très sensible des conditions sociales et financières, le Comité a réussi à titulariser 156 gardes forestiers.