Conformément aux principes de la Révolution du 14 janvier, le ministère de l'intérieur a entamé l'organisation de cycles de formation au profit des cadres et agents de sécurité des diverses structures du ministère, basés sur la consécration du respect de la loi et des droits de l'homme dans les rapports entre les hommes de sécurité et les citoyens, de manière à rebâtir la relation entre l'agent de l'ordre et le citoyen sur le respect mutuel. Lors du point de presse périodique au premier ministère tenu ce vendredi 10 juin 2011, le commandant Chokri Aissa, chef de la sous direction de mise à niveau des formateurs et des instructeurs du ministère, a passé en revue les divers aspects de cet effort de formation qui comporte, entre autres, un cycle de formation dans le respect des droits de l'homme pour le cas où les forces de sécurité auront à faire face à des manifestations et émeutes sur la voie publique, et aux mouvements de foules en général, et ce en collaboration avec des experts du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). Le ministère cherche aussi à tirer profit, dans ce domaine, des prestations du Forum francophone des capacités policières, notamment en matière de cybercriminalité et des nouvelles formes de criminalité. Le département de l'intérieur s'inspire, en outre, de l'expérience des pays ayant connu des périodes de transition démocratique, comme l'Espagne. En réponse à une question, le représentant du ministère de l'intérieur a indiqué qu'il a été décidé de ne plus utiliser les munitions et les balles réelles contre les manifestations et les mouvements de foules et qu'il s'agit là d'une décision irréversible et irrévocable, malgré les dispositions de la loi numéro 4 de l'année 1969 qui autorise le recours aux armes dans ces cas, mais après la Révolution du 14 janvier, les forces de l'ordre ne veulent plus tirer sur les foules, même dans l'intention de protéger les citoyens menacés et de maintenir l'ordre, car tirer suscite, au contraire, la peur et la terreur, et ne contribue pas à protéger et à sécuriser, a-t-il dit. Sur un autre plan, une cellule de gestion des crises a été créée et permet de faire face aux situations à grands risques comme les menaces terroristes. Le ministère de l'intérieur s'inspire, aussi, dans ce domaine, de l'action du Centre international de la transition démocratique et des normes qu'il a élaborées en ce qui concerne le passage démocratique des institutions sécuritaires, quoique ces normes soient plus adaptées à la situation européenne. L'objectif visé à travers toutes ces actions est d'améliorer la qualité des prestations conformément aux normes internationales en la matière comme la norme ISO 9000. Le commandant Chokri Ben Aissa a émis l'espoir que grâce à tous ces plans de formation et de mise à niveau, les cadres, less agents et les prestations du ministère de l'intérieur répondront aux nouvelles attentes des citoyens après la Révolution. L'intervention de Romdhane Souid, Directeur général des mines au ministère de l'industrie et de la technologie, sur la situation du secteur du phosphate en Tunisie, a retenu plus particulièrement l'attention des journalistes. Il a qualifié cette situation de catastrophique, soulignant que la Tunisie a perdu la chance inouie de profiter d'une conjoncture internationale particulièrement favorable aux exportations du phosphate auquel la Tunisie s'est identifié, étant le premier producteur de phosphate et le 5ème exportateur, dans le monde, et ce à cause des perturbations et des arrêts réguliers de la production du phosphate en Tunisie au cours des derniers mois, suite aux grèves, protestations et occupations incessantes des lieux de travail et de transports, comme la voie ferrée. Le manque à gagner est estimé à 5 millions de dinars par jour, au moment où la demande en phosphate et dérivés à l'étranger connait un accroissement considérable et que les cours internationaux du phosphate ont augmenté, sensiblement. Ainsi, la production de la Compagnie de phosphate de Gafsa a régressé de 73%, tandis que la moitié des unités de production du Groupe chimique tunisien qui transforme le phosphate brut produit par la Compagnie sont à l'arrêt. Ces perturbations et arrêts interviennent alors que des programmes de recrutements sont arrêtés et n'attendent que la cessation des grèves pour être mis en application. A elles seules, les entreprises environnementales devant être créées dans ce domaine à Gafsa et Gabès vont offrir plus de 8 milles nouveaux postes d'emplois. Le pire est que certains clients étrangers ont commencé à s'adresser à d'autres concurrents étrangers parmi les producteurs de phosphate. Le directeur général des mines a mis l'accent sur les perspectives prometteuses du secteur du phosphate, signalant le grand projet d'exploitation de la zone de Sara Ouertane, dans le gouvernorat du Kef pour la production du phosphate, en partenariat avec des opérateurs étrangers. Khalifa Tounekti, directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du commerce et de l'industrie, a passé en revue les efforts déployés pour assurer l'approvisionnement du marché intérieur en tous produits dans les meilleures conditions, signalant que la production agricole est abondante, cette année, et qu'il n'y a pas de crainte de pénurie. Au contraire, a-t-il dit, nous avons enregistrés des surplus de production de certains articles, comme le lait, les œufs et la viande de poulet. Des stocks régulateurs ont été constitués pour soutenir l'offre durant la période de l'été et du mois de Ramadan qui connait une augmentation de la demande. Le taux d'inflation au cours des cinq derniers mois a atteint 3,1%, contre 4,1 % durant la même période de 2010. Les exportations se sont améliorées au mois de mai et le taux de couverture de la balance commerciale au cours des cinq derniers mois a atteint 78,2%, contre près de 71% pour la même période en 2010. Il a évoqué aussi la situation de quelques 500 conteneurs suspendus au port commercial de Radès et qui appartenaient, en grande partie, à des membres de la famille de l'ancien président déchu Ben Ali et ses gendres. Il y en avait aussi des conteneurs appartenant à des personnes qui traitaient autrefois, avec eux. Pour des raisons sociales, les services du ministère cherchent des solutions pour les libérer car leurs propriétaires sont des pères de famille et ils ont pu ainsi égulariser la situation de 176 conteneurs.