On n'arrête pas de parler de la coopération bilatérale tuniso-française, de la légendaire histoire de partenariat entre les deux pays. Un langage qui ne date pas d'aujourd'hui, mais il fait quand même son chemin. Une « ancienne-nouvelle » coopération entre les deux pays vient d'être concrétisée. Une coopération qui touche essentiellement au volet de la formation. Mais faut-il s'attendre à un élargissement du champ de coopération pour toucher à d'autres volets ? N'a-t-on pas besoin, là, dans l'immédiat d'un « push » de l'Hexagone et des tours opérateurs français pour truffer nos hôtels en ces moments critiques et sombres pour le tourisme tunisien, surtout qu'on enregistre une baisse de plus de 50% d'entrées des touristes français sur notre territoire à la fin du mois de mai 2011 ? Un séminaire franco-tunisien de l'Artisanat et du Tourisme a été organisé vendredi dernier regroupant les professionnels du métier du tourisme et de l'artisanat. L'ouverture du séminaire a été assurée par Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce, Frédéric LEFEBRE, Secrétaire d'Etat français chargé du Commerce, de l'Artisanat, des petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions Libérales et de la Consommation et par Soufiane Tekaya, Directeur général de l'ONAT ( l'office national de l'artisanat tunisien). Trois tables rondes thématiques ont été organisées à l'occasion autour de l'artisanat : quelle stratégie de développement et comment mettre en valeur le savoir-faire des entreprises artisanales tunisiennes. Mehdi HOUAS, a mis en exergue l'importance de l'artisanat en Tunisie. « Un trésor caché et une richesse qui doivent emerger sur la surface. Il faut apprendre à lire dans un tapis », dit-il, en ajoutant qu'il a été surpris par la qualité des compétences humaines qui opèrent dans le secteur avec si peu de moyens. Le ministre du Tourisme et du Commerce a dressé le bilan un peu grisâtre du secteur. « 350.000 personnes travaillent dans l'Artisanat, soit deux fois moins qu'il y a dix ans représentant 10% de la population active. Le secteur contribue à hauteur de 4% du PIB ». Et c'est le gap qu'il faut franchir selon le ministre qui affirme : « Nous essayons de puiser dans toutes les richesses de l'artisanat tunisien…il ne faut pas oublier notre racine tout en ajoutant une touche de modernité, d'où la dynamique de capitalisation croisée tuniso-française que nous essayons d'instaurer à travers les travaux de ce séminaire pour reconstruire notre artisanat. Tunisiens et Français nous avons les mêmes préoccupations et les mêmes ambitions» Choses promises, choses dues Dans ce même ordre d'idées, Frédéric LEFEBVRE soutient le fait que les pratiques artisanales et touristiques des deux pays avaient à supporter l'une à l'autre. Ainsi, cette visite de la délégation française vient concrétiser les projets de coopération promis il y a trois mois. Choses promises, choses dues, le ministre français revient après trois mois donnant un point de départ au partenariat tunsio-français dans le domaine de l'artisanat et du tourisme. « L'un des enjeux pour le tourisme tunisien est de soutenir le tourisme littoral, balnéaire, c'est aussi de sortir d'un tourisme littoral, il faut développer un tourisme des territoires, un tourisme local qui valorise aussi l'arrière pays tunisien et son patrimoine vivant…En France comme en Tunisie, je crois qu'il faut sortir de nos habitudes et faire preuve d'innovation et d'audace pour attirer une clientèle plus large », affirme LEFEBVRE. Il s'engage à développer le partenariat entre les deux pays notamment dans le domaine de l'artisanat et du tourisme. « Il y a beaucoup de souffrance aujourd'hui en Tunisie mais il y a aussi une aspiration à un avenir nouveau et c'est le moment d'aller en Tunisie et voir le vent de liberté qui souffle sur la Tunisie », et c'est par ces termes que LEFEBVRE clôture son allocution d'ouverture. Des expressions en vogue ces derniers temps mais on attend beaucoup plus ces derniers temps de la part de nos amis français mais aussi des autres partenaires de la Tunisie : de l'investissement productif, de l'emploi et surtout des entrées de devises. Les partenariats axés sur la formation, bien qu'ils soient d'une importance cruciale, ne sont pas toutefois de nouveaux terrains de coopération. C'est de l'histoire ancienne et qui se répète dans le temps et dans l'espace.