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«Le capital régulé et solidaire permet de créer des richesses et des emplois»
Un homme, un parti - Abderrazak Chraîet, fondateur du parti «La voix de la République»
Publié dans Le Temps le 29 - 06 - 2011

Figure connue de la scène politique, économique et culturelle nationale, Mr Abderrazak Chéraït a créé, de concert avec un groupe d'autres militants connus, un nouveau parti politique appelé ‘'La voix de la République'' (Sawt Al Joumhouria), au service d'un ensemble d'idées originales et créatrices qu'il a bien voulu nous présenter dans l'entretien suivant.
Le Temps : Mr Abderrazak Chéraït, vous avez une riche et longue expérience de militantisme qui ne manquera pas, sans doute, de rejaillir sur l'apport particulier de votre parti politique ‘'La voix de la République''. Comment le concevez-vous, au juste, à la lumière du foisonnement sans précédent de partis politiques en Tunisie, après la Révolution ?
M.A. Chraîet : Pour répondre à votre remarque, je dois vous dire tout d'abord que l'un des mérites de la Révolution tunisienne a été d'avoir réhabilité l'action politique, en Tunisie et dans le monde entier, après la désaffection générale qu'elle a connue partout et illustrée par le scepticisme à l'égard des hommes politiques et les taux élevés d'abstention dans les élections, notamment dans les pays développés. Les gens ont perdu confiance dans les partis politiques et les hommes politiques préoccupés davantage à accéder au pouvoir et à le conserver qu'à tâcher d'améliorer les conditions des gens. En dénonçant cette perversion généralisée, la Révolution tunisienne a imprimé un nouveau souffle à l'action politique, en la plaçant dans son véritable orbite qui est la contribution à la réalisation du changement politique, économique, social et culturel vers le mieux, sous quelque forme que ce soit. Répondant à cet appel, les compétences tunisiennes se sont empressées à s'engager au service de ce noble objectif au moyen des partis politiques, des associations, des journaux, des radios, des chaînes de télévision, pour opérer les mutations ambitionnées, sans aspirer nécessairement, à accéder au pouvoir pour le faire, du moment qu'on peut y contribuer sans passer obligatoirement par le biais du pouvoir. L'engagement et la participation deviennent une fin suffisante en soi.
C'est ce qui explique ce foisonnement sans précédent des partis politiques que vous avez évoqué et avec des programmes politiques et économiques s'inspirant des mêmes orientations, dans beaucoup de cas.
Mais ce foisonnement a concerné aussi le tissu associatif et le paysage médiatique, ce qui illustre que la motivation principale est d'avoir un moyen et un cadre de participation et d'engagement. Les uns ont choisi les partis politique, d'autres le cadre associatif, certaines compétences ont opté pour les médias. L'objectif principal de tous est la participation autonome et voulue à l'édification de la Tunisie post révolutionnaire, conformément aux idéaux révolutionnaires, et non pas une participation dictée, orientée et pervertie comme ce fut le cas sous les deux régimes qui se sont succédé en Tunisie, depuis l'indépendance et jusqu'à la Révolution.
Nous avons vécu cette soif et ce désir ardent de participation autonome et voulue à l'époque de l'indépendance, et qui a donné lieu à de nombreuses initiatives constructives, comme l'engagement des syndicats ouvriers en matière économique, à l'instar de la création de la Banque du peuple, en 1963, par l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), et dont j'eus l'honneur d'avoir été le premier directeur. Cette Banque, à l'origine de la future Banque du Sud, a été la première banque en Tunisie et aussi dans le monde, à accorder des micro- crédits pour soutenir la réalisation de projets économiques individuels.
C'est, sûrement, pour cette raison que vous êtes resté fidèle à la dimension sociale en matière économique, en prônant le libéralisme social. Sur quoi fondez-vous vos convictions économiques ?
Comme vous le savez, j'ai la chance d'être un économiste de formation et un homme d'affaires. J'estime que le Capitalisme solidaire qui est défendu aujourd'hui par les plus grandes sommités économiques mondiales contre l'ancien Capitalisme sauvage, constitue une bonne voie pour réaliser la croissance économique et la prospérité sociale. Le Capital régulé et solidaire permet de créer les richesses et les emplois. La théorie et la pratique le confirment, mais, sur un autre plan, et comme l'a montré la Révolution tunisienne, la lutte de classes et le conflit entre les salariés et les chefs d'entreprises demeurent toujours vivaces. Les inégalités et les écarts à quelque niveau que ce soit, sont à éliminer. Cependant, il ne s'agit pas de niveler par le bas. Il faut récompenser le mérite et veiller à placer l'homme qu'il faut dans la place qu'il faut. Les salaires dans le secteur public et le secteur privé ne doivent pas présenter de grandes différences, notamment pour les cadres qualifiés. Ce sont d'ailleurs des anomalies de ce genre qui ont été à l'origine de l'incurie et des blocages ayant entaché les deux régimes précédents de Bourguiba et de Ben Ali.
La réussite économique implique l'instauration d'une ambiance favorable à même de libérer les énergies, comme en matière politique.
Aussi, dans cette optique, vous préconisez l'autonomie totale des régions afin de réaliser l'équilibre régional souhaité. Qu'en dites- vous ?
C'est vrai. A mon avis, et plusieurs le pensent comme moi, la conduite et la gestion du développement économique et social des régions et des gouvernorats doivent être confiées à des Conseils régionaux élus, comme dans les pays développés. Les gouverneurs doivent être des commis de l'Etat. Il en va de même pour les affaires communales et locales qui doivent être gérées totalement par les Conseils municipaux élus, sans aucune interférence extérieure. J'avais été, longtemps, président du Conseil municipal de Tozeur, jusqu'en 2010, avant de démissionner, justement, par refus d'intervention extérieure. Les réunions des Conseils régionaux étaient présidées par les gouverneurs. A la tribune d'honneur prenaient place le gouverneur et les responsables des structures régionales de sécurité, face aux autres membres de l'assistance. Les décisions sont prises d'en haut, de sorte que l'action ne répondait pas, souvent, aux besoins réels des régions et des gouvernorats. Aussi, l'élaboration et la mise en application des projets régionaux de développement devraient, à l'avenir, être du ressort exclusif des représentants élus des citoyens au sein des Conseils régionaux élus, sans la moindre interférence de la part de l'administration régionale et locale.
De cette façon, les régions verront leurs potentialités valorisées en connaissance de cause et mises au service de leur propre développement. Le résultat d'une telle démarche sera un développement régional adapté, ciblé et dynamique.
D'ailleurs, dans cette perspective, vous avez tenté quelques expériences réussies en matière d'exploitation économique des potentialités culturelles régionales, à l'instar du Centre culturel ‘'Dar Chéraït'' à Tozeur, et autres opérations similaires. Comment, selon vous, on peut généraliser, durant la période à venir, ces expériences à dimensions culturelle et économique, aux différentes régions du pays ?
A l'image de beaucoup d'auteurs et de décideurs, je pense qu'il y a un rapport étroit entre l'économie et la culture, ou entre l'économique et le culturel, si vous préférez. Le mode de vie apporté, autrefois, par le colonialisme occidental avait ruiné l'activité artisanale et industrielle nationales en Tunisie et ailleurs.
Les potentialités culturelles que possèdent chaque région et chaque ville peuvent être exploitées pour y créer des phares culturels à dimension économique. J'ai essayé de le faire avec le Centre culturel ‘'Dar Chéraït'' , à Tozeur. La ville de la Goulette, par exemple, peut créer un phare culturel à dimension économique autour de l'ancien fort de cette ville appelé ‘'karraka'' en le dédiant à la valorisation de l'histoire de la course en mer, et des célèbres corsaires tunisiens,turcs et européens qu'il ne faut pas confondre avec les pirates, comme Khéreddine, son frère Arrouj, ou encore Dragut, et bien d'autres. L'île de Djerba recèle aussi d'importantes potentialités culturelles de ce genre, comme la tour des crânes. La ville de Carthage peut exploiter dans cette optique les ports puniques. De tels phares culturels judicieusement exploités se transforment en véritables pôles de croissance économique et sociale, pour le bien de tous les citoyens, de chaque région prise isolément, et de l'ensemble du pays.
Propos recueillis par SALAH BEN HAMADI


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