Ce serait tentant de penser que l'Etoile est en train d'accomplir un devoir. Ses joueurs s'acquittent de la tâche sans jamais être sûrs que la réussite sera au bout du parcours. En d'autres termes, l'Etoile joue, gagne et espère. D'une étape à une autre, les étoilés prouvent qu'ils sont astreints à cette mission même si le résultat est une grande inconnue. Devant le Club Athlétique Bizertin, l'Etoile n'a pas cherché plusieurs chemins pour l'emporter. Son entraineur Mondher Kbaier, fidèle à ses conceptions a aligné une équipe offensive où l'on trouve simultanément les Akaichi, Dos Santos, Chéhoudi, Danillo et Jaziri. Le résultat ne se fait pas attendre et l'Etoile d'étriller le CAB par un net 3-0. Cependant, d'aucuns ont cherché à comprendre les causes de l'énorme ratage devant les buts de Farouk Ben Mustapha tels ceux de Akaichi, Chéhoudi et Dos Santos. Des occasions franches et faciles à concrétiser loupées inexplicablement. Certes, le taux de réussite ne peut être au niveau le plus élevé, mais il est des situations de jeu qu'il est prohibé de dilapider. Les plus avertis diront que, créer un grand nombre d'occasions est en soi un indice révélateur d'une efficacité dans le jeu de l'équipe, en convertir le maximum est encore mieux. Ceci, les cabistes l'ont appris à leurs dépens quand l'équipe étoilée a connu la réussite que l'on sait. Le mérite des Nordistes Souvent, très souvent même, il est aisé de deviner le comportement d'une équipe qui rencontre l'Etoile à Sousse. Le “catenaccio” est automatiquement privilègié et l'arme du contre est l'unique velléité offensive. Cette attitude renonciatrice frisant l'anti-jeu pose problème à l'Etoile. Elle est du coup confrontée à un bloc bas quasiment infranchissable. Toutefois, quelques équipes-et elles ne sont pas nombreuses- font exception. Le CAB accepte d'honorer le jeu même si au détriment du résultat. En pratiquant un jeu bien organisé et orienté clairement vers l'attaque, l'équipe bizertine a joué juste et très souvent d'égal à égal avec l'Etoile qui s'est interdit le moindre faux pas car encore en course pour le titre de champion de l'actuel exercice. Le mérite du CAB sort en quelque sorte du décor habituellement planté à l'Olympique de Sousse. Cette équipe a même surpris par le culot et le talent de ses jeunes et de..ses très jeunes tels Ali Machani né en 1993 et Mobtagha Ouerghi, 17 ans à peine puisque né en 1994. Lancer deux jeunes dans les circonstances d'un match difficile et de surcroît disputé à l'extérieur relève en fait d'un souci de ne point tuer le don et par ricochet de préparer l'avenir de l'équipe. Etoile, ta charnière grince ! C'est en quelque sorte le problème inextricable que Mondher Kbaier n'a pu résoudre. Encore une fois, il compose une paire axiale inédite. Celle d'avant hier est pour le moins surprenante. En associant Lamine Diatta, devenu par un concours de circonstances titulaire, à Radhouan Felhi, l'entraineur étoilé a pris de court tout le monde. Alors que l'on imaginait Abdennour effectuer sa dernière participation sous la casaque étoilée, celui-ci a posé un lapin à tous pressé qu'il est de rejoindre Toulouse. Son remplaçant potentiel est sur le banc : Boulaâbi. Kbaier lui préfère Felhi qui n'a pas encore retrouvé tous ses moyens. Mais il fallait tout de même relancer Felhi. Cette charnière centrale mise sous pression par les jaillissements des jeunes bizertins a failli craquer en quelques occasions. C'est que Diatta et son nouveau compère Felhi n'ont jamais évolué ensemble et n'ont pas le même nombre de matchs dans les jambes. En d'autres circonstances, la défense de l'Etoile telle que composée aurait pu s'avouer vaincue d'autant que Chagra vient de reprendre et que Béjaoui multiplie les maladresses. Pour l'heure, l'essentiel est de devoir être attentifs. Ceci, les étoilés l'ont certainement saisi...