Le Temps : Pourriez-vous nous présenter votre organisation en quelques phrases ? Souheib Al Barzenji : Le « réseau des démocrates dans le monde arabe (NDAW) a été établi en janvier 2006 à Casablanca, au Maroc par 63 principaux démocrates de 14 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Il pour tâche d'aider à promouvoir la démocratie dans cette région du monde. Le NDAW établit une plateforme unifiée et ouverte à toutes les voix démocratiques et aux activistes de la société civile. Cette plateforme intègre les intellectuels arabes, les formateurs de l'opinion, chefs des partis politiques en vue de les appuyer dans leurs actions afin de réaliser le changement démocratique dans leurs pays respectifs. Notre réseau soutient les efforts des démocrates arabes en lançant les programmes qui stimulent de nouveaux projets et idées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». Il aide les réseaux locaux lors des réunions périodiques et renforce les efforts de chacun. Il a aussi pour tâche d'éditer un rapport annuel sur l'état de démocratie dans les pays du monde arabe engagés dans le processus démocratique.
Comment voyez-vous l'avenir de la Révolution tunisienne ?
Franchement, je vois que les Tunisiens veulent bousculer les choses. La Révolution doit prendre suffisamment son temps : il y a des étapes qu'il ne faut pas brûler. Les révolutions qui ont eu lieu dans le monde ont eu besoin d'un temps assez suffisant pour réaliser leurs objectifs. L'élection d'une Constituante le 23 octobre est une étape historique dans la démocratie en Tunisie. Tous les Tunisiens, quelles que soient leurs tendances, doivent mettre la main dans la main pour faire réussir leur révolution. Le manque de civisme et l'anarchie peuvent compromettre les efforts pour l'établissement de la démocratie. Il faut que le peuple tunisien soit conscient de l'importance de sa révolution. Ils sont tous appelés à la protéger quitte à faire des sacrifices pour jouir dans l'avenir de tous ses droits civils!
Quels sont, selon vous, les outils que vous jugez nécessaires pour la réussite du processus démocratique en Tunisie ?
D'abord, il faut miser sur la jeunesse qui a eu le mérite de faire cette révolution. Les jeunes sont appelés à continuer le chemin vers la démocratie en participant aux meetings, aux réunions et en adhérant aux multiples organismes de la société civile qui, elle-même, doit être consolidée ! Les réseaux sociaux (Face Book, Twitter…) qu'ils ont utilisés pour se communiquer avant et pendant la Révolution doivent être aujourd'hui employés pour l'édification de la démocratie. Ces moyens technologiques modernes doivent jouer leur rôle dans le changement des mentalités rétrogrades et dans la propagation d'une culture nouvelle, ouverte sur tout le monde !