Faut-il attaquer en justice notre Société Nationale des Chemins de Fer tunisiens pour publicité mensongère, voire même l'accuser d' «usage de faux » dans le transport de ses passagers ? Cela fait plus d'une fois que des amis et proches nous contactent pour se plaindre des services à bord des trains en direction du Nord-ouest (Béja, Jendouba et Ghardimaou). En été, leurs récriminations concernent en particulier les trains que notre chère SNCFT appelle « rapides », « express » ou/et « confort », car ils ne sont ni rapides ni express ni confortables. Pourtant, pour les prendre, il faut payer jusqu'à trois dinars de plus que pour le billet d'un train ordinaire. Le Dimanche 10 juillet, nous avons pris celui de six heures du matin pour aller à Jendouba et sommes rentrés le même jour par le même train à 13 heures 15. Aucune réelle différence par rapport à un train normal : pire ! au retour, les climatiseurs ne fonctionnaient quasiment plus alors que la chaleur ambiante dépassait facilement les 35 degrés ; d'autre part, le train (sans crier gare !) s'arrêtait là et quand bon lui semblait ; et l'on mit un peu plus de trois heures pour atteindre la capitale, c'est-à-dire autant sinon plus qu'un train qui n'est ni rapide, ni express, ni confort. En tout cas, cette situation sévit toute l'année et plus notablement l'été sur les trains du Nord-ouest (nous avons failli écrire Far-West !).Et cela fait des années que les gens déplorent les mêmes manquements de la SNCFT sans que celle-ci n'améliore le transport sur ses lignes les plus contestées. On raconte même, et c'est à la SNCFT de confirmer ou d'infirmer pareille allégation, que pendant la saison estivale, les meilleurs trains sont « détournés » vers les lignes de Sousse, Sfax et Gabès. Nous avons tant de fois et pendant plus de douze ans pris des trains en direction de ces villes : jamais ou presque on n'a enregistré de plaintes aussi récurrentes au sujet de la vitesse du train, du confort à bord, ou des retards excessifs. Nous sommes certains d'une chose : les lignes du nord sont rentables. Les habitants de la région sont parmi les Tunisiens qui possèdent le moins de voitures particulières ; de plus, ils se sentent plus rassurés sur leurs vies en prenant le chemin de fer plutôt qu'un louage ou un car. Nous les connaissons quasi parfaitement et savons aussi qu'ils sont un peu trop fatalistes et un peu trop patients avec leur société ferroviaire nationale. Celle-ci le leur rend-elle bien ? Nous n'en sommes pas sûrs à moins d'entendre par son indifférence face aux doléances des Nordistes qu'elle les snobe à la mesure de leur passivité prolongée !
Retards sur toute la ligne !
Toujours à propos de transport en été, il y a, paraît-il, beaucoup à redire aussi sur les services de la Compagnie Tunisienne de Navigation. Pas plus tard qu'avant-hier, (vendredi 22 juillet), un quotidien de la place publia le courrier d'une passagère tuniso-française dans lequel celle-ci se plaint d'un retard de 4 heures et demie du paquebot Carthage et déplore le manque total de courtoisie de la part des responsables du bateau qui n'ont pris la peine ni d'expliquer aux voyageurs la cause du retard ni de s'en excuser. La correspondante du journal dit avoir appris par ses propres sources que l'embarquement de quelque 200 passagers de trop était derrière les 4 heures de perdues. Nous attendons de lire la réponse de la CTN à la lettre de notre émigrée ; mais quoi que dise la compagnie, sa cliente est déjà très déçue et n'envisage plus de conseiller à ses proches et à ses amis les voyages sur le Carthage. Un autre tunisien vivant en France vient de vivre cette semaine une tout autre mésaventure avec la CTN : après deux mois passés parmi les siens en Tunisie, il devait initialement rentrer le 27 du mois courant. Mais comme une partie de sa famille rentrait le 24 juillet (aujourd'hui), il décida de les accompagner, lui et son épouse. Il se rendit mardi dernier dans une grande agence tunisoise de la CTN pour modifier la date de son retour. On lui répondit là-bas qu'il fallait débourser 45 dinars supplémentaires pour chaque billet. Cela le découragea et le résolut à rester en Tunisie jusqu'au 27 courant. Le lendemain, il nous contacta depuis le Cap-Bon pour nous presser d'accomplir à sa place toutes les démarches nécessaires (paiement des 90 dinars compris) pour son retour avec la famille le 24 juillet. On nous dit à la même agence que sans présenter les billets, aucune modification n'était possible dans leurs dates. Alors, notre ami revint le jour suivant et contacta un autre guichet de la même agence : c'est une dame amène qui l'y accueillit, qui lui apprit que le voyage du 24 juillet coûtait moins cher que celui du 27 et que donc la CTN lui devait près de 175 euros ! On voit bien après cette histoire vraie à laquelle nous avons-nous-mêmes pris part, qu'à la CTN, il n'y a pas que des problèmes de retard dans les départs et les arrivées! Là-bas, ils ont semble-t-il beaucoup, beaucoup de retard sur la Révolution que vit notre pays. Et également beaucoup de retard sur ce qui doit être dans une société de services, qu'il y ait révolution ou pas ! Puissent donc nos transporteurs nationaux toutes lignes confondues rattraper ce retard au lieu de continuer à « dérailler » et à « mener les gens en bateau » !