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Un phénomène à plusieurs visages
Travail saisonnier des enfants
Publié dans Le Temps le 24 - 07 - 2011

La Tunisie a signé en 1991 la Convention des Nations Unies sur la Protection de l'enfant. De même, le code du travail tunisien stipule dans son article 56, modifié par l'article premier de la loi n° 96-62 du 15/07/96 que « les enfants âgés de 13 ans peuvent être occupés à des travaux légers non nuisibles à leur santé et à leur développement, qu'aucun enfant âgé de moins de 16 ans ne peut être occupé à des travaux légers pendant plus de deux heures par jour, aussi bien les jours de classe que les jours de vacances et qu'un décret détermine la nature des travaux légers et les premières précautions à prendre au moment de l'emploi des enfants à ces travaux… »
La loi existe bel et bien mais aussi les moyens de la contourner ! Voilà pourquoi on voit des enfants en bas âge bosser pendant les vacances d'été, souvent avec le consentement de leurs parents qui, malheureusement, ignorent la législation en vigueur.
Bien que les enfants tunisiens jouissent de leurs droits fondamentaux et soient protégés par les différentes lois promulguées en leur faveur et surtout par la Déclaration Universelle des Droits de l'Enfant » adoptée sans réserve par la Tunisie, ils continuent d'être exploités par des employeurs sans scrupules. Ils exercent différents travaux dans des ateliers ou dans de petites fabriques artisanales (menuiserie, construction métallique, mécanique auto, tôlerie et peinture…) ou dans des maisons en tant que bonne à tout faire ou comme baby-sitter. On peut également les voir dans la rue, dans les gares ou dans les marchés vendant aux passants des mouchoirs en papier, des bonbons, des chewing-gums, des sacs en plastique, ou parfois dans les parkings et les stations de services proposant aux automobilistes d'essuyer leurs pare-brise. Des milliers d'enfants travaillent aussi en tant qu'apprentis en exerçant des tâches commerciales ou industrielles sans aucune garantie contre d'éventuels accidents de travail. Des enfants entre 6 et 14 ans vendent du jasmin dans les intersections, les cafés et les restaurants en s'exposant aux risques des accidents de la route ou encore à toutes sortes d'injures et de brimades de la part de certaines gens sans scrupules. Et dire que ce phénomène semble s'accentuer en ces grandes vacances d'été, les premières depuis la Révolution du 14 janvier, si bien que ces « petits travailleurs » sont partout à suer sang et eau à longueur de journée et souvent la nuit pour « gagner leur pain » !

Explications

L'on peut expliquer ce phénomène par plusieurs facteurs : d'abord, le taux de pauvreté (estimé à 24,5 % selon des statistiques très récentes !) pourrait être une raison majeure qui pousse certains parents à recourir à tous les moyens d'accroître leurs maigres revenus afin de faire face aux dépenses à venir (Ramadan, Aïd, rentrée scolaire…). La cherté de vie qui sévit dans le pays depuis quelques mois pousse certaines familles nécessiteuses à caser leurs enfants chez un garagiste ou un commerçant afin d'augmenter les revenus ménagers. Ensuite, il y a l'ignorance de la part des enfants et de leurs familles des risques encourus, physiquement et moralement, dans l'exercice de certains travaux pénibles et dangereux. Puis, on peut citer cette forte demande des employeurs qui veulent une main d'oeuvre bon marché et soumise, particulièrement dans les secteurs informels. Sans oublier le désir des jeunes eux-mêmes qui veulent avoir leur autonomie financière et la liberté de gérer leur propre argent ! Malheureusement, il n'existe pas en Tunisie des statistiques concernant le travail des mineurs pendant les vacances, et cette ignorance autour du travail des enfants empêche sans doute la prise en compte des problèmes liés à ce phénomène, d'où la nécessité de mener des études sérieuses. La procédure de recrutement de ces « ouvriers saisonniers » qui se fait en dehors de tout règlement en vigueur et souvent sans contrat, mais par simple accord conclu verbalement entre l'employeur et l'employé ou son tuteur, ne permet pas de recenser le nombre réel d'enfants recrutés pour un job d'été. Pourtant, la législation est claire en matière de recrutement de ces enfants que la loi n'empêche pas d'effectuer des travaux légers et adaptés à leur âge pendant les vacances scolaires. Toujours est-il que, selon le code du travail, il y a des formalités à respecter, parmi lesquelles l'employeur doit obtenir une autorisation de l'inspection du travail s'il s'agit de recruter un enfant entre 14 et 16 ans ; cette autorisation doit être accompagnée de l'accord écrit du représentant légal du jeune (ses parents), sachant que certains travaux sont interdits aux jeunes de moins de 16 ans en raison de leur pénibilité ou du danger qu'ils présentent physiquement et/ou moralement pour l'enfant.

Droits

Quels que soient les motifs évoqués pour justifier le travail des mineurs pendant les vacances (dont la plupart sont compréhensibles !), le code du travail en Tunisie est très clair sur ce sujet ; il prévoit toutes les conditions susceptibles de protéger l'enfance de toute exploitation de la part des employeurs et fixe les modalités et les cas exceptionnels où un enfant pourrait être appelé à exécuter un travail bien déterminé (artistique, culturel, associatif…) tout en assurant les droits de l'enfant sans nuire à son intégrité physique ou moral ou à la bonne marche de son parcours scolaire. Espérons que ce phénomène qui a pris de l'ampleur dans cette saison estivale suite à la situation très particulière vécue par la Tunisie depuis la Révolution sera endigué ou carrément éradiqué, sinon réorganisé dans les règles de l'art dans l'avenir proche sous le prochain gouvernement pour que le travail des enfants ne soit plus une fatalité !


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