Le bradage des prix est une pratique néfaste pour notre tourisme. Alors que certains professionnels fustigent le bradage et appellent à l'établissement de prix plancher, d'autres considèrent que bradage ou pas, le plus important est de faire venir le client à n'importe quel prix à la veille du ramadan. Mais ceci peut se répercuter que négativement sur les prestations hôtelières et c'est le cercle vicieux : petit prix, mauvais service, réclamations. Il est vrai que certains hôteliers sont intransigeants et ne cassent jamais les prix. Hakim Tounsi patron du TO Authentique refuse de relancer ses ventes en cassant les prix de ses forfaits. « Je refuse dit-il à Tourismag de brader d'une façon sauvage les prix des packages. Il faut revenir à une transparence des prix et jouer la carte de la qualité. C'est mon choix, quitte à admettre et accepter une baisse des ventes. Je suis convaincu, qu'à terme, le choix de la qualité sera payant.» Il est vrai que ce bradage nuit à la destination. « Il ne faut pas paniquer. Il faut savoir garder son calme et avoir confiance en l'avenir. Il ne faut pas céder aux pressions des tours opérateurs; arriver à s'entendre avec le concurrent direct et arrêter ce fléau de la fuite en avant » affirme Afif Kchouk hôtelier à Bizerte. A la veille du ramadan, la commercialisation de la Tunisie ne devra pas être obtenue par le bradage des prix. Nos hôteliers ne doivent pas succomber à la tentation des bradages. Ils doivent résister aux demandes des TO qui, profitant de la conjoncture, tentent d'exiger de meilleurs tarifs c'est-à-dire des prix très bas.. Gilbert Guerrier, directeur général d'Allibert Trekking, ne mâche pas ses mots. Il dénonce sur le site d'information touristique "le quotidien du tourisme" ces pratiques de certains voyagistes qui veulent brader la destination Tunisie. « j'ai lu que certains professionnels ont déclaré que la relance de la Tunisie passerait par, je cite, "une baisse des prix"… Ah bon : la Tunisie à 400 euros la semaine, c'est encore trop cher ? Faut-il descendre à 300 euros et rogner encore les salaires de Tunisiens qui n'ont pas d'autre alternative que le tourisme !» Le prix est une affaire commerciale entre un fournisseur, un distributeur et un consommateur. Il est fixé par la sacro sainte loi du marché, celle de l'offre et de la demande. Tahar Khadhraoui, PDG d'Air Marin persiste et continue à développer la stratégie du produit fini. En faisant prévaloir d'autres éléments qu'un bradage des prix. « A nos agents de voyages et le réseau de distribution de comprendre et faire comprendre à leur clientèle tout l'intérêt de l'adéquation entre le prix et la qualité des prestations à fournir ». Nos hôteliers sont appelés à garder leur sang froid car la saturation des autres destinations méditerranéennes et le mauvais temps actuel qui sévit en France a certainement une incidence sur les ventes en ce mois d'août et comme le dit Afif Kchouk : « Nos professionnels peuvent s'engager entre eux sur un pacte de bonne conduite dans les affaires, une charte d'honneur et un code de déontologie qui engloberaient un volet prix. Pour résoudre leurs problèmes -dont celui des prix-, les professionnels doivent communiquer davantage entre eux pour créer un climat de confiance, d'entente et de solidarité. Ils doivent discuter et dialoguer davantage sur leurs problèmes et leurs solutions. Rien ne peut leur être imposé. En fait, le tourisme a besoin de se créer "une culture de secteur". »