« Les prix doivent être relevés, vu l'amélioration de l'image de marque de la Tunisie. Nous devons capitaliser sur la révolution et non la brader » Le bradage des prix préoccupe la profession en cette période difficile. Alors que les uns fustigent le bradage et appellent à l'établissement de prix plancher, d'autres considèrent que bradage ou pas, le plus important est de faire venir le client à n'importe quel prix en cette période de basse saison. Mais ceci peut se répercuter que négativement sur les prestations hôtelières et c'est le cercle infernal : petit prix, mauvais service, réclamations. Il est vrai que certains hôteliers sont intransigeants et ne cassent jamais les prix. Quelle conduite doivent adopter nos professionnels? Les explications de Afif Kchouk hôtelier à Bizerte Doit-on baisser nos prix en cette période difficile pour mieux vendre? Bien sur que non; car la reprise de l'activité touristique est liée à la levée du couvre feu et de l'état d'urgence, ainsi qu'au retour de la vie normale. Au contraire, les prix doivent être relevés, vu l'amélioration de l'image de marque de la Tunisie. Nous devons capitaliser sur la révolution et non la brader. En cette période difficile, le secteur a besoin de reprendre confiance et de recommencer à travailler dans un climat serein. L'administration a-t-elle un rôle à jouer dans la fixation des fourchettes de prix selon le standing des hôtels? Faut-il fixer un prix plancher ? L'Administration administre le secteur, mais ne le commercialise pas. Le prix est une affaire commerciale entre un fournisseur, un distributeur et un consommateur. Nous ne sommes pas dans une économie dirigée et le tourisme n'est pas un produit de première nécessité subventionné par l'Etat. Même si on venait à fixer des prix plancher, ils ne seront pas respectés. Le prix est fixé par la sacro sainte loi du marché, celle de l'offre et de la demande. Faut-il établir une charte d'honneur et fixer des barèmes minima et maxima ? Oui, les professionnels peuvent s'engager entre eux sur un pacte de bonne conduite dans les affaires, une charte d'honneur et un code de déontologie qui engloberaient un volet prix. Pour résoudre leurs problèmes -dont celui des prix-, les professionnels doivent communiquer davantage entre eux pour créer un climat de confiance, d'entente et de solidarité. Ils doivent discuter et dialoguer davantage sur leurs problèmes et leurs solutions. Rien ne peut leur être imposé. En fait, le tourisme a besoin de se créer "une culture de secteur". Comment sortir de la spirale infernale du bradage des prix et de la baisse des tarifs? -Il ne faut pas paniquer. Il faut savoir garder son calme et avoir confiance en l'avenir. Il ne faut pas céder aux pressions des tours opérateurs; arriver à s'entendre avec le concurrent direct et arrêter ce fléau de la fuite en avant.