Entre samedi et dimanche le football tunisien a pu mesurer sa cote actuellement sur le marché arabe et africain. Et si samedi l'allant frénétique de l'Espérance nous a satisfait pleinement, le Club Africain n'a pas manqué de nous laisser sur notre faim. Autant l'Espérance était conquérante samedi, vivante et éveillée malgré la fatigue, autant le Club Africain a été timoré, replié sur lui-même dimanche. L'Espérance était motivée notamment par le nom de l'adversaire Cairote alors que le Club Africain était tenu de faire l'événement tout seul, vu que son adversaire nigérian était modeste. Les résultats des deux rencontres n'ont pas été du même niveau. La victoire de l'Espérance s'est confirmée après s'être mise en doute et le nul du Club Africain, sans remettre en question le renouveau de ce club, ne nous a pas moins laissés sur notre faim. L'Espérance au rendez-vous Samedi, on s'attendait à une rencontre difficile et elle le fut. On donnait à l'Espérance au moins autant de chances qu'à son adversaire et elle en profita judicieusement. On craignait la lassitude des « Sang et Or » et ils firent preuve d'une détermination sans faille, jusqu'à l'épuisement devenu visible en seconde mi-temps. On espérait un coup de génie de Darragi mais il ne fut que l'ombre de lui-même. La défense remaniée à son corps défendant a tenu le coup et le milieu qui avait tant besoin de Korbi a dû se passer d'un deuxième pivot défensif. L'Espérance qu'on croyait devoir adopter une tactique prudente, a finalement surpris par sa volonté de porter inlassablement le peu dans le camp adverse. Il est vrai que le nombre d'attaquants n'était que nominal, car on a vu tout au long de la partie un regroupement instantané à chaque perte du ballon. On a vu ainsi des arrières monter plus que d'habitude vers l'avant. Derbali et Afful ont constitué deux véritables pistons qui ont fini par fixer les défenseurs égyptiens. Mais la mention la plus flatteuse revient à notre avis au gardien Ben Chérifia et surtout Majdi Traoui. En ne fermant pas le jeu, l'Espérance a frôlé le carton et en même temps pris un risque énorme. En quelques minutes, durant la seconde mi-temps, elle est passée à côté d'un but « miraculeusement » raté par Afful après que Darragi ait raté un penalty. D'un score de 3 à zéro auquel elle pouvait prétendre, elle a failli néanmoins concéder le nul dans les dernières secondes du match. Un match intense pour une fin de saison, qui laisse la porte ouverte à tous les espoirs des Tunisiens, un autre aspect de cette rencontre mérite d'être relevé. Jusqu'ici Maâloul n'avait à opposer à ses détracteurs que ses résultats finaux en coupe et en championnat. Samedi, il nous semble qu'il a fait mieux, en plus du résultat, il a démontré beaucoup de métier en surmontant l'obstacle des défaillances dans l'effectif type et surtout en décidant d'adopter une manière de jeu où les risques étaient grands pour une rencontre comptant pour une compétition africaine. Le CA mal dans sa peau Dimanche on attendait avec confiance le Club Africain et avec curiosité Kaduma United. Finalement notre confiance a été trahie et notre curiosité justifiée. Mal agencée, la formation clubiste a peiné pour dominer les événements sans réussir pour autant à marquer le moindre but. La relative défaillance du Club Africain n'est pas due à la valeur de l'adversaire mais à sa propre incapacité de relever et le rythme et la qualité. Toutefois, le club sait désormais que si ses chances d'aller très loin en coupe de la CAF, ne sont pas compromises, il lui faut néanmoins corriger sa démarche et donner plus de sérieux à ses tentatives.