Les quatre représentants tunisiens en Coupes d'Afrique ont tous perdus leurs rencontres retour, mais, un seul s'est vu éliminé. Ce paradoxe de qui perd gagne on le doit, bien sûr, à l'avance prise aux matches aller. Ce bouquet de défaites qui s'est échelonné entre samedi et dimanche n'a pas eu une quelconque uniformité. Et si dimanche l'Etoile et l'Espérance ont dû céder, ce fut plus latitude devant des conditions climatiques et logistiques éprouvantes, samedi, l'Olympique de Béja a payé peut-être le prix de l'inexpérience et le Club Africain celui de l'effet de contexte extra-sportif. Bilan positif quand même qui oblige cependant à méditer sur les efforts à faire quand il s'agit de jouer au-delà du sahara ou dans des pays où l'atmosphère surchauffée exige des arguments autres que techniques. En dehors de la profonde déception que nous a procuré l'élimination de l'O.Béja, c'est évidemment la rencontre du Caire qui reste le clou de cette journée. La déception Quitter sitôt la Coupe de la CAF c'est en quelque sorte le fruit de l'inaction depuis des mois. L'O.Béja devait compenser cette pause par des rencontres amicales de haut niveau. Sa victoire inespérée à l'aller, au lieu de l'avertir du danger qui l'attendait au Maroc, a peut-être érodé une concentration difficile à maintenir ; Et comme une contrariété n'arrive jamais seule, les Béjaois ont dû rater quelques occasions de conclure dont une, en début de rencontre aurait dû leur garantir la qualification. La faute aux éléments Avant de passer au match du Club Africain, au Caire, qui constitue comme on l'a dit, le clou de ce week-end, disons deux mots sur ce qui s'est passé dimanche. Nanties de trois et cinq buts d'avance, l'Etoile et l'Espérance ont entrepris la traversée d'une partie de l'Afrique pour, en principe, confirmer leur passage au tour suivant. Leurs responsables nous ont bien avertis qu'ils n'entendaient pas à effectuer un safari d'agrément mais de confirmer leurs résultats de l'aller. Mais était-il possible d'enlever du conscient de leurs joueurs ce sentiment d'avoir déjà fait le nécessaire et que de toute façon l'enjeu avait perdu de sa valeur. A ce sentiment qui démobilise, ajoutez l'inconfort du voyage, la chaleur étouffante et l'hygrométrie paralysante et vous devinez les vraies raisons de l'échec. Un échec qui devra néanmoins, faire réfléchir car la suite des compétitions africaines va représenter les mêmes difficultés. Il serait inutile d'appréhender les rencontres de l'Etoile et l'Espérance sous l'angle du rendement technique. Le sous-développement de leur qualité en ce dimanche est de toute évidence à caractère circonstanciel. La fournaise cairote Le Club Africaine s'est qualifié. C'est l'essentiel, les conditions dans lesquelles la rencontre s'est terminée sont connues et se passent de commentaires. Sauf peut-être pour dire qu'elles donnent une sorte d'excuses à notre représentant comme par exemple d'avoir été déstabilisé par l'ambiance et la gravité de la mission. Mais devrons-nous passer sous silence ce dont le Club Africain, joueurs et entraîneur confondus, a été fautif ? Les joueurs savaient dans quelle fournaise ils allaient jouer, mais ils allaient jouer mais ils sont quand même tombés dans le piège de la démonstration dissuasive de la provocation. Ils avaient l'air diminués physiquement, timides dans leurs interventions,sur la défensive plus qu'il ne fallait. Au lieu d'utiliser sa meilleure arme, qui est sa ligne d'attaque a préféré reculer pour renforcer sa défense. Au lieu d'exercer le pressing dans le camp de l'adversaire, il a préféré le laisser investir son propre camp. A la défense des joueurs et entraîneurs clubistes il faut dire aussi que de mission difficile, le voyage au Caire s'est transformé en véritable expédition où les nerfs avaient plus d'importance que les muscles et la réaction psychique que de la raison. Ce week-end fut celui de la déception, venue de l'Ouest, des quelconques de derrière le sahara, et de l'inédit né aux pieds des Pyramides. Nous avons du nous satisfaire en attendant qu'on retrouve nos repères tout au long de la Medjerda.