La saison a fini, il y a quelques jours, par rendre l'âme et rejoindre les archives de l'histoire. Elle aura cependant marqué son passage par des repères peu courants et une longévité qui s'est étendue sur une année entière. Des statisticiens ne vont pas tarder à s'en emparer pour la disséquer en long et en large et identifier ses héros et ses martyrs. Travail routinier s'il en fut qu'on répète inlassablement depuis des décennies, plus pour meubler le creux de l'été que pour en tirer un quelconque profit. Seulement, comme cette saison s'est avérée exceptionnelle du fait que la grande Histoire a constitué une charnière entre passé et avenir, elle mérite mieux d'être observée autrement que par chiffres et classement interposés. Il est donc nécessaire de prendre cette fois de la hauteur et dépasser outre les chiffres, la floraison d' « affaires » qui l'ont émaillée et qu'à la faveur de circonstances, elles aussi exceptionnelles, ont pris des dimensions telles qu'on a cru à chaque fois, qu'elles allaient remettre tout en question : De l'exégèse d'un texte à la crédibilité d'une décision tout était bon pour incriminer le passé récent. Force est de reconnaitre que c'est bien cette remise en cause de tout ce qu'on a hérité d'hier qui a donc donné à la saison qui vient de s'éteindre ce semblant de porte-à-faux. A tort ou a raison ce qui était légitime il y a un an s'est subitement entaché du doute si ce n'est pas de la suspicion. Pas toujours dans l'intérêt général, cela va de soi, mais toujours pour la bonne cause dictée par un étroit intérêt individuel et immédiat. Puisque tout dans la fièvre suscitée par le quant à soi n'a pu échapper à la vindicte de la majorité, pourquoi on n'en fait pas suivre cette saison exceptionnelle par une révision totale de nos textes de loi, de nos méthodes surannées et de nos objectifs, jusque là non atteints. On me rétorquera sans doute que ce travail a toujours été fait, été après été, où donc est l'innovation. Dans la rupture avec le passé essentiellement. Une rupture dans les faits mais surtout dans nos esprits. Convaincus d'avoir nous mêmes élaboré nos textes après le 14 janvier, et choisi nos représentants sans contrainte, peut-être aurions-nous un comportement plus responsable si demain une autre « affaire » se présenterait.