Pour pallier un vide culturel très flagrant dans la ville d'Ezzahra en l'absence du festival ordinaire dont la 34è édition qui devait se tenir cet été n'a pas eu lieu, un groupe d'intellectuels et d'hommes de culture ont pris l'initiative de créer un « Comité d'Animation Culturelle d'Ezzahra » en guise de substitut au traditionnel festival d'été. Aidé en cela par la Municipalité et la Délégation Culturelle Régionale de Ben Arous, le Comité directeur aussitôt formé a arrêté un programme bien fourni et le coup d'envoi à cette session extraordinaire a été donné le samedi dernier (06 août) au théâtre plein air de la ville. L'ouverture a été assurée par le Groupe Oussama Farhat et les festivités se poursuivront jusqu'au 03 septembre. Le programme est très varié et comprend plusieurs volets (musique, théâtre, cinéma, exposition, conférence…), à même de satisfaire tous les goûts. La majorité des spectacles proposés s'inscrivent dans l'esprit révolutionnaire où la jeunesse de la ville sera la mieux servie. Deux expositions photos sont programmées : la première intitulée « Houmti » de l'artiste Zouhaier Ben Amor se tiendra du 13 au 20 août ; la deuxième est celle de Abdellatif Akremi ayant pour titre « Cent et une photos de la Révolution » aura lieu du 20 au 27 août. Les spectacles se dérouleront dans deux espaces différents : le théâtre plein air et le Café Culturel. On peut citer à titre d'exemple la soirée du samedi 13 août qui sera animée par la troupe féminine « Angham Hawa » à l'occasion de la fête de la Femme. Le jeudi 18 août, la soirée sera consacrée à la jeunesse avec Yassine Karoui. La troupe de la Recherche Musicale animera la soirée du 22 août et celle du Malouf de Testour la soirée du 23. Le samedi 27 août viendra le tour de la troupe Abderrahmane Chikhaoui et enfin le groupe « Ajrass » assurera la soirée de clôture le 03 septembre. Un film dont le titre n'est pas encore précisé sera projeté le 25 août et une pièce de théâtre intitulée « pièce des oiseaux » sera représentée le 26 août. Deux conférences sont prévues : l'une portant sur les droits des Tunisiennes et la transition démocratique pour le 12 août et l'autre traitera de l'environnement pour le 19 août. C'est une bonne initiative que de penser à sauver la vie culturelle dans une ville habituée à tenir son festival annuellement sans arrêt depuis 35 ans, et ce malgré les petits moyens mais grâce à la volonté et l'abnégation des membres du comité organisateur très enthousiasmés. Cependant, il paraît que tout récemment un malentendu eut lieu au sein des membres de ce comité poussant son président Fayçal Abroug à démissionner. Pourtant, ce dernier était bien présent le jour d'ouverture pour donner le coup d'envoi au festival et les choses se sont passées sans incident. Pour connaître les raisons de cette démission inattendue, nous avons contacté Fayçal Abroug qui nous a éclairés sur la réalité des faits : « Quand on m'a proposé d'être parmi les membres du Comité, j'étais favorable à l'idée partant de mes convictions personnelles sur le travail culturel surtout en cette période transitoire où les idéaux de la Révolution doivent être concrétisés dans les activités culturelles. Et ce n'était pas chose aisée que de préparer un programme culturel compatible avec cette étape post-révolutionnaire. Bref, j'ai été désigné président du Comité qui comprend sept membres. Mais il s'est avéré que ma présence à la tête de ce Comité n'était que symbolique, tel un écran de respectabilité, ni plus ni moins, découvrant que certains membres voulaient carrément m'éviter pour empiéter sur mes prérogatives, se permettant de prendre des décisions à mon insu ! Chose que je ne saurais tolérer ! Ensuite, une sorte d'incompatibilité de mœurs et d'idées semblait naître parmi ces personnes et moi-même à travers les jours qu'on avait passés à préparer le programme d'où une situation qui devenait de plus en plus insupportable. Bref, on veut limiter les tâches du président à la simple signature des contrats et aux cérémonies protocolaires, comme l'accueil des invités d'honneur, ce que je refuse catégoriquement, car vu mon passé glorieux et riche dans le domaine culturel et éducatif, je ne me permets pas de travailler avec des gens qui portent en eux-mêmes encore, la mentalité d'une époque supposée révolue à jamais ! Enfin, je tiens à remercier M. le délégué culturel régional de Ben Arous et M. le secrétaire général de la Municipalité d'Ezzahra pour leur coopération étroite avec le comité ! » Espérons, à notre tour, que ces malentendus se dissiperont pour bientôt pour ne pas compromettre le bon déroulement du festival !