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La situation sécuritaire et la corruption, à l'origine de la chute Forum de Davos - La Tunisie perd 8 places dans le classement des économies les plus compétitives
La Tunisie, le pays où « le Printemps Arabe » a vu le jour, perd 8 positions dans le classement du Forum Economique de Davos, publié hier. La Tunisie occupe désormais la 40ème position des économies les plus compétitives, sur les 134 économies concernées. La Tunisie occupait, pour l'année 2010-2011, la 32ème position. Dans le rapport du Forum Economique de Davos, la chute de la Tunisie dans ce classement est une conséquence directe de l'instabilité de l'environnement des affaires qui a caractérisé le soulèvement contre le régime de Ben Ali, ainsi qu'au nombre élevé des défis auxquels le pays devra faire face dans les périodes à venir. Ceci concerne aussi la bonne assise des institutions aussi publiques que privées (indice où la Tunisie a chuté de 23ème à la 41ème position). Le cadre institutionnel du travail (l'administration) est conçu comme étant de plus en plus la proie de la corruption et le favoritisme gouvernemental et la justice beaucoup moins indépendante que les années précédentes, note aussi le rapport. « Ce n'est donc pas surprenant, soulignent encore les rédacteurs du rapport, que la situation sécuritaire, l'un des atouts dont se targuaient le pays au cours des années passées, pèse de plus en plus lourd sur les activités des entreprises pour cette année ». Dans cet indicateur de la sécurité, la Tunisie a chuté de 14ème à la 47 position (33 positions de perdu). L'éducation, premier facteur de compétitivité en Tunisie Cependant, la situation générale de la Tunisie, ne semble pas avoir affecté deux facteurs majeurs de la compétitivité du pays, ce qui ne condamne pas ses perspectives d'avenir. Selon le rapport, l'éducation en Tunisie demeure son premier facteur de compétitivité, un indicateur où le pays dépasse de très loin la moyenne dans la région de l'Afrique du Nord. Cet indicateur se résume non seulement en termes de qualité (occupe la 33ème position mondiale), mais aussi en termes de participation au niveau de l'éducation primaire et secondaire. Le deuxième point en faveur de la Tunisie, à long terme, est celui de la bonne santé de l'environnement macroéconomique qui a été maintenue, « ce qui permettrait au nouveau gouvernement du pays à bénéficier des niveaux gérables des niveaux de la dette publique et du déficit budgétaire », souligne encore le rapport. Mais malgré ces points forts, l'agenda économique de l'avenir demeure porteur de plusieurs défis. Les politiques ne devront pas perdre de vue que les pressions populaires pourront les empêcher de faire prévaloir la nécessité de l'amélioration de la compétitivité et ainsi affecter les réformes et les investissements. Pourvoir des emplois aux jeunes dans les années à venir nécessitera non seulement un marché de travail plus efficace et flexible, une culture d'affaire méritocratique, indique encore le rapport, mais aussi une activité des affaires qui doit être plus libéralisée. Ceci devra se faire, conseille encore le rapport, en privilégiant un environnement des affaires plus vibrant et avec une concurrence saine, notamment par la réduction des barrières à l'accès aux marchés au niveau local, actuellement caractérisé par le cordon rouge et les taxes élevées, ainsi que par la baisse des tarifs à l'importation. La Suisse toujours en tête; les Etats Unis en perte de vitesse Par ailleurs, la Suisse demeure en tête de ce classement. Singapour dépasse la Suède pour se classer deuxième. Les pays d'Europe du nord et d'Europe occidentale dominent le top 10 avec la Suède (3e), la Finlande (4e), l'Allemagne (6e), les Pays-Bas (7e), le Danemark (8e) et le Royaume-Uni (10e). Le Japon (9e) occupe le deuxième rang parmi les pays asiatiques et perd 3 places. Au Moyen-Orient, le Qatar (14e) renforce sa position dans le top 20 tandis que l'Arabie Saoudite (17e) s'y hisse pour la première fois, suivie par Israël (22e), les Emirats arabes unis (27e), le Koweït (34e) et le Bahreïn (37e). La plupart des Etats du Golfe poursuivent leur progression. En Afrique subsaharienne, l'Afrique du Sud (50e) et l'île Maurice (54e) figurent également dans la première moitié du classement, suivies par le Rwanda (70e), le Botswana (80e) et la Namibie (83e). En Amérique latine, le Chili (31e) reste le premier de la classe et certains pays voient leur compétitivité s'améliorer comme le Panama (49e), le Brésil (53e), le Mexique (58e) et le Pérou (67e). Au sein de la zone euro, indique encore le rapport, l'Allemagne réalise une performance très solide même si elle a perdu un rang. Les Pays-Bas (7e) progressent d'un rang, la France cède trois places pour échouer au18eère rang et la Grèce, qui continue de rétrograder, se retrouve en 90e position. Les réformes destinées à augmenter la compétitivité joueront un rôle clé pour relancer la croissance dans la région et s'attaquer aux principaux défis auxquels elle est confrontée, à savoir la consolidation des finances et le chômage persistant. Les Etats-Unis perdent du terrain pour la troisième année consécutive, passant de la quatrième à la cinquième place. Outre les faiblesses macroéconomiques croissantes, certains aspects de l'environnement institutionnel américain continue de susciter les inquiétudes des chefs d'entreprise face, se traduisant notamment par un faible degré de confiance envers les hommes politiques et à l'inefficacité du gouvernement. En revanche, les institutions financières ont rebondi pour la première fois depuis la crise financière et sont jugées relativement plus saines et plus efficaces. De son côté, la République populaire de Chine (26e), continue de mener le jeu parmi les grands pays en développement et renforce sa position dans le top 30 en progressant d'une place. Parmi les quatre autres grands pays BRICS, l'Afrique du Sud (50e) et le Brésil (53e) progressent alors que l'Inde (56e) et la Russie (66e) régressent quelque peu. Plusieurs pays asiatiques brillent par leurs bons résultats, à l'instar du Japon (9e) et de Hong-Kong SAR (11e). D'une façon générale, les résultats font apparaître une stagnation de la compétitivité dans les pays avancés depuis les sept dernières années, tandis que dans de nombreux marchés émergents, celle ci s'est améliorée, consolidant ainsi la base sur laquelle repose leur croissance et reflétant le fait que l'activité économique s'oriente toujours plus des pays développés vers les pays émergents, conclut le rapport du Forum de Davos.