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c'est déjà la moitié du chemin
La bonne gouvernance,
Publié dans Le Temps le 13 - 09 - 2011

Annoncée au départ sur « l'investissement et la gouvernance », la conférence organisée par le ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi et abritée par le siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, l'Utica, a adopté par la suite l'autre slogan de « l'Emploi, notre responsabilité à tous ». Devant être inaugurée par le premier ministre provisoire, ladite conférence n'a pas, par la suite, dévié de son thème principal.
Avec comme principaux invités le ministre des Finances, Jalloul Ayed, celui du Développement Régional, Abdelaziz Zouari ainsi que Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, le thème de la bonne gouvernance a été bel et bien longuement discuté. Comment faire de la transition démocratique une issue pour r le bien être social ?
C'est autour de cette question que s'est articulée l'intervention du gouverneur de la BCT, et à un degré moindre l'intervention du ministre des Finances, venu, encore une fois, présenter le « plan d'investissement et de financement de l'économie tunisienne » dans les années à venir. L'importante audience assistant aux travaux de cette conférence s'est contentée, pour sa part, de revenir sur certains problèmes vécus au quotidien par les hommes d'affaires tunisiens, des problèmes multiples à l'origine, mais qui ne cessent de se multiplier. Peu de nouvelles idées ont à vrai dire émergé de cette conférence qui est par ailleurs le coup d'envoi d'un programme portant le nom de «Septembre du développement régional et de l'emploi », qui représente le point de départ portant les prémices d'un long programme porteur de bien être et de prospérité pour tous les Tunisiens comme a indiqué Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica.
La bonne gouvernance, ce n'est pas seulement la chose politique
Les coûts de la mauvaise gouvernance, la Tunisie ne peut que témoigner, amèrement, d'une telle expérience. «Partout dans le monde, la mauvaise gouvernance a un coût, a dit Kamel Mustapha Nabli, que dire alors en Tunisie qui a souffert, 20 années durant, d'une des pires formes de la mauvaise gouvernance ». Le coût est bien là, car selon lui « nous avons hérité de cette mauvaise gouvernance d'une panoplie de difficultés à laquelle nous devons faire face aujourd'hui : il y a moins de développement dans les régions, de multiples freins à l'investissement et ainsi un taux de chômage des plus dévastateurs ». A vrai dire, la mauvaise gouvernance a été, et la peur qu'elle reste, l'un des plus grands défis de la Tunisie, n'est pas du tout infondé. « Ce dont les investisseurs ont toujours souffert, c'est le manque de visibilité. On a beaucoup moins de motifs pour investir si on n'a pas les garanties nécessaires pour démarrer son activité », explique encore le gouverneur de la BCT. « Actuellement, beaucoup pensent que la transition démocratique sera à elle seule porteuse de prospérité, mais qu'on ne s'y trompe pas. Beaucoup de pays démocratiques souffrent de ce fléau de la mauvaise gouvernance ». K. Nabli a par ailleurs avisé contre le fait de « commettre la faute de se concentrer sur le processus purement politique notamment avec les élections qui pointent, tout en omettant les autres aspects, notamment ceux économiques ». Ainsi, « la mise en place d'un système entrepreneurial et des organisations pour instaurer la bonne gouvernance sont nécessaires. Un système de questionnement qui touche aussi bien la décision politique, qu'économique et financière doit avoir lieu». Et le gouverneur de la BCT de souligner « le rôle que doit jouer la justice, qu'il faudrait, dit-il, développer et l'aider à veiller sur l'exécution de ses décisions. Une justice qui est certainement à assainir pour être au diapason de l'évolution. L'administration est à son tour appelée à se développer. Et tous doivent être disposés aux questionnement et aux strictes normes de la transparence ». Quant aux politiques monétaires et financières « elles doivent assurer la sécurité monétaire et financière de la Tunisie. Pour ce faire, la conjonction de certains facteurs est indispensable afin de faire de ces deux importants volets les garants de la bonne santé financière et monétaire du pays », le Gouverneur n'a pas ici omis d'insister sur « l'indépendance de la Banque Centrale dans la prise de décision». Faisant le tour de l'ensemble des secteurs, où la bonne gouvernance est indispensable, le gouverneur de la BCT a aussi souligné l'importance de la transparence dans le quotidien des Tunisiens dans leurs relations sociales, ainsi qu'au sein des entreprises, tous secteurs confondus, car, ajoute-t-il « c'est le seul facteur permettant la croissance économique. On ne doit pas seulement compter sur les élections pour dire que nous avons réussi la transition démocratique. Ces élections doivent ouvrir les horizons devant tous les Tunisiens ».
La Caisse des Dépôts et Consignations, et le Fonds Générationnel
Revenant sur la dernière réunion des ministres des Finances des pays du G8, Jalloul Ayed, ministre des Finances dans le gouvernement de transition, a indiqué que « les pays donateurs ainsi que les institutions financières mondiales ont beaucoup apprécié le Plan du Jasmin, proposé par la Tunisie, que celui de l'Egypte. Les Egyptiens, a-t-il dit, demandent du cash, alors que le plan de la Tunisie nécessite des financements sur le long terme». Dans ce plan, dont le principal objectif est l'emploi et d'un total montant de 125 milliards de dinars, « l'Etat devra contribuer à hauteur de 60%, les 40% restants devront venir du secteur privé. Mais nous n'avons qu'une seule contrainte, celle du temps, étant donné que le problème réside dans la rapidité d'exécution. Les jeunes qui ont fait la Révolution, veulent des résultats dans l'immédiat et c'est de leur droit ». Selon Jalloul Ayed « ce sont aussi les pays arabes du Golfe qui ont salué le plan proposé par la Tunisie. Nous allons tenir un second round de négociations avec leurs représentants. Ils nous confient avoir l'intention d'investir massivement en Tunisie s'ils ont les garanties nécessaires quant à l'intégrité de leurs projets ». Pour ce qui est des fonds à allouer pour mener de grands projets d'investissement « ils parviendront de l'épargne nationale, d'où on compte allouer 70 milliards de dinars sur les cinq années de ce plan. Des fonds de la Poste Tunisienne ont déjà été transférés au Trésor », indique encore le ministre. La Caisse des Dépôts et Consignations aura pour principale mission de financer les grands projets d'infrastructure « ce qui permettrait par conséquent l'éclosion de PME-PMI dans les différentes régions où auront lieu ces projets ». Le ministre des Finances a aussi évoqué « l'argent qui parviendra de la privatisation d'un nombre d'entreprises publiques, notamment celles appartenant à l'ancien clan », des fonds qui seront émis dans le Fonds Générationnel « un fonds qui est à vrai dire un fonds de fonds, puisqu'il va permettre le financement d'autres fonds sectoriels ». Selon lui « le secteur privé devra intervenir comme étant actionnaire minoritaire dans les projets financés par ces fonds. Ce sera une réelle force de frappe pour le secteur privé puisqu'il aura dans ce fonds un vrai partenaire ». Le Fonds Générationnel verra le jour au mois de mars prochain, alors que la Caisse des Dépôts et Consignations est déjà mise en place et devra démarrer ses activités dans si peu. Le ministre est surtout revenu sur « la réforme sérieuse qui doit avoir lieu dans le système financier et bancaire en Tunisie », mais quoi qu'il en soit, « l'Etat ne devra plus être le seul joueur sur terrain ».
Si les défis auxquels sont et seront confrontés l'économie tunisienne sont multiples, on ne peut partir des ruines d'un système ayant prouvé sa faillite. Les résultats de la « mauvaise gouvernance » sont de nos jours à supporter par tous les acteurs, et on a dans le chiffre de 700 mille chômeurs, et pouvant dépasser la barre d'un million si les choses continuent sur ce qu'elles sont, une preuve tangible. Instaurer les bons mécanismes de bonne gouvernance, de transparence et de questionnement ne doivent pas rester de belles paroles. On entend, partout, parler de bonnes initiatives, mais on entend très peu encore parler de corps ou d'institutions capables de détecter toutes sortes de fraudes et de malversations. Pour faire régner la confiance, un long chemin semble être encore à parcourir.


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