• Les temps ont changé, les enseignants solistes, individualistes et juchés sur leur piédestal ont fait leur temps. Une table-ronde préscolaire s'est tenue il y a quelques jours à Tabarka pour débattre le sujet de la rentrée 2011 en présence de quelques enseignants dans le primaire et le secondaire. Ils ont livré leurs recettes pour une rentrée réussie et avoir une bonne attitude dès le premier jour. «Pour moi, le plus important est d'être en bonne forme physique et mentale pour être totalement disponible et réactif jusqu'aux premières vacances de novembre », a témoigné M. Moussa Sleimi, professeur de français au Lycée 2 mars à Tabarka. Pour cet enseignant, pas question de tout préparer à l'avance : « J'ai profité des vacances estivales pour découvrir de nouvelles œuvres, des romans contemporains que je pourrais proposer à mes élèves. Mais j'attends d'être face à eux et de connaître leur niveau pour voir ce qui fonctionne et surtout adapter la progression ». D'une rentrée à l'autre, les classes se suivent et ne se ressemblent pas. « J'ai dû changer complètement d'œuvre », confirme M. Sleimi. Chaque enseignant doit faire preuve de grandes facultés d'adaptation. « C'est toute la difficulté de la rentrée : constituer rapidement une photo de classe, avec le niveau des élèves mais aussi leurs difficultés sociologiques, comportementales pour ne laisser personne en chemin, je revois toutes mes progressions en tenant compte du niveau de chaque élève », ajoute M. Slim Brirmi, professeur au collège d'Ain-Sobh. Le jour de la rentrée, comme chaque élève, chaque enseignant endosse sa tenue, se recoiffe, vérifie son cartable et boucle les derniers préparatifs matériels. « A la rentrée, j'aime avoir toutes mes fournitures prêtes avec les étiquettes au nom des élèves, surtout pour les petites classes. Et je sais déjà quel outil servira pour telle matière : classeur, cahier… ». explique M. Sleimi. L'objectif est d'évacuer ces tâches matérielles pour entrer rapidement dans le vif du sujet. «La plus grosse erreur des débutants consiste à passer toute la matinée à noyer les élèves sous les consignes et la distribution de matériel. Or il faut faire un tour de présentation rapide pour évaluer les élèves à l'oral, puis les mettre au travail, à l'écrit », conseille Mme Radhia Gharbi, conseillère pédagogique aux écoles primaires de Tabarka. « Je les mets en situation tout de suite, je présente rapidement le programme et on commence un texte. Je leur donne aussi des travaux d'écriture et de la lecture. C'est comme ça que s'instaure l'autorité, ils voient qu'on se met de suite au travail », souligne M. Sleimi. « Si l'élève raconte à ses parents dès le premier jour qu'ils ont attaqué le programme, le professeur aura déjà rempli une grande partie de ses missions », confirme M. Brirmi. Car dès les premiers instants, l'image donnée par l'enseignant impressionne les élèves. « En étant dès le départ très sévère, cela compte pour les élèves comme les parents, et cela nous permet de vivre de formidables moments par la suite », explique Mme Gharbi. Les projets d'école, c'est quoi ? A ce sujet, les participants à cette table-ronde préscolaire sont unanimes : « Surtout renseignez-vous avant sur le projet d'école ! ». En effet, quelque soit le programme prévu et le soin avec lequel l'enseignant aura préparé ses progressions, il faut ensuite vérifier leur adéquation avec le projet. « Dès le premier jour, je parle aux élèves du projet de l'école, donnant des exemples, des thèmes pour qu'ils se sentent concernés ». Car c'est très important de fixer le cadre, tant pour l'enseignant que pour les élèves. Au final, il ne faut pas oublier que chaque enseignant appartient à une équipe, à laquelle il peut se référer et avec laquelle il peut travailler. « Pour les programmes par cycle, il est très important que les professeurs travaillent ensemble », conseille Mme Houda Triki. Mais la règle d'or pour réussir sa rentrée comme son année, selon M. Moussa Sleimi : « C'est avant tout se faire plaisir, sinon ça ne colle pas avec les élèves ». Mokhtar TRIKI
Rentrée houleuse au Lycée d'Hammam-Lif La rentrée scolaire au lycée secondaire d'Hammam-Lif ne se déroula pas dans le calme comme de coutume à l'instar de certains autres établissements du gouvernorat de Ben Arous et des autres contrées du pays. Motif : Refus du corps enseignant de la désignation par la tutelle du nouveau directeur. Nous avons été sur place et avons recueilli le témoignage unanime des professeurs du lycée secondaire d'Hammam-Lif : « Depuis le 1er septembre, date de la nomination du nouveau proviseur pour notre lycée, nous avons avisé la direction régionale de l'enseignement de notre refus catégorique d'adhérer à cette approche pour des raisons grandement justifiées et qu'il est inutile d'étaler sur les journaux. Mais contre toute attente, on fit la sourde oreille à nos doléances en les traitant avec désinvolture avec maintien en dépit de notre réprobation de la désignation du même directeur chez nous. Lors de la réunion habituelle de prise de contact entre les professeurs et l'administration du 14 du mois courant où « normalement » tout directeur délivre les emplois du temps à ses collègues, nous sommes rentrés bredouilles et sans ce document. Fatalement, le jour de la rentrée et d'un commun accord, nous avons exigé et obtenu le départ du proviseur. La direction régionale nous proposa d'en choisir un parmi nous pour ce poste mais nous avons tous refusé. Le senseur si Ammar dirige actuellement le lycée et nous avons convenu de former un collège de professeurs parmi nous pour l'aider dans l'accomplissement de sa tâche ». Mohamed Sahbi RAMMAH
Les cloches ont sonné partout à Tabarka sauf à Aïn Mazouz Jeudi 15 septembre 2011 près de cinq mille jeunes tabarkois ont repris le chemin de l'école, soit à peu près le même nombre que l'année dernière. Le léger fléchissement observé au primaire se trouvant compensé par l'augmentation des inscriptions enregistrée en secondaire. Tous les établissements secondaires (3 collèges et 2 lycées) ont ouvert leurs portes pour accueillir leurs élèves sauf le lycée de Tabarka dit «Ain Mazouz» qui a préféré prolonger les vacances suite au refus de tous les professeurs du nouveau censeur qui vient d'être nommé récemment en remplacement de sa collègue expérimentée et aimée par tout le monde. La réunion préscolaire du mercredi 14 septembre est vouée à l'échec total. Jeudi 15 septembre 2011, alors que les élèves se préparaient à une nouvelle année scolaire, on leur annonce le report de la rentrée et une deuxième réunion pour trouver une issue à ce problème a eu lieue. Cette fois-ci tous les professeurs sont unanimes et on dit « non » à leur syndicat qui voulait imposer le nouveau censeur. Résultat final : report de la rentrée et perte de temps pour les lycéens qui espéraient une rentrée paisible et à l'heure. «Nous ne savons pas encore quand est-ce-que nous allons aborder cette année qui s'annonce difficile dès le départ avec le nouveau directeur et le censeur contesté par tout le monde », nous a déclaré M.Lamjed, ancien professeur qui veut travailler mais dans la clarté, alors que nous attendions le directeur qui s'est excusé de ne pouvoir nous donner des éclaircissements à ce sujet. Affaire à suivre.