Quelque chose se passe… sûrement, qui a valeur d'âmes ; celles de musiques venues de tous les ailleurs, possibles et inimaginables, pour tisser, par-delà les frontières, géographiques ou mentales, ces liens mystérieux que rien ne saurait rompre, parce que nés sous les auspices de l'art et de la culture des peuples pour raconter des histoires venues du fond des âges, perpétuant ainsi la mémoire de ce qui fut, et de ce qui n'est plus qu'ineffables souvenirs pour tous ceux qui ont compris qu'oublier, c'est toujours mourir une seconde fois, et pas de sa belle mort. Alors , qu'y a-t-il de plus beau, de plus émouvant, de plus difficile aussi, que de traduire cette nostalgie en musique, assurant ainsi la transmission, d'une génération l'autre, le temps d'apprendre à vivre, et qu'il ne soit pas trop tard… C'est justement l'objectif que se sont donné, de session en session, les Rencontres des Musiques Traditionnelles et Néo-Traditionnelles (Mûsiqât) en proposant à un public, ouvert à toutes les expressions, riches, de quelque chose, qui a à voir avec l'essentiel, une programmation, autant variée qu'exigeante, tant au niveau des modalités musicales que de l'esthétique, quitte à prendre des risques en osant l'originalité et la spécificité, plutôt que d'accepter la facilité en racolant un large public, lequel ne demanderait, en réalité qu'à faire partie-prenante d'une aventure, belle et héroïque, qui l'emmènerait hors des sentiers-battus, sur les traces, par exemple, des Fakirs de Ghorbanga, quelque part, du côté du Bengale et de l'Inde du Nord, ou sur les pas d'un Mjarred de Sidi Bou-saïd, comme sur celles de ces instruments précieux et rarissimes, à l'instar de l'Arghûl égyptien. La manifestation – Mûsiqat qui se tient depuis hier au palais d'Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd, se poursuivra jusqu'au 8 octobre 2011, en s'ouvrant cette année, dans cette 6ème édition, sur d'autres lieux : l'Acropolium de Carthage et le Théâtre de Tunis. Avec la vocation d'intégrer d'autres endroits lors des prochaines éditions, mais toujours avec le souci de conjuguer qualité et diversité, en explorant des cultures musicales données pour mortes, lorsqu'il suffit de peu pour leur insuffler âme et vie, pour le plaisir des mélomanes de tous bords. Alors « Latcho Drom » et que la terre vous soit légère… S.H
Programme 2011 Vendredi 30 Septembre Al-Manga, séance du Mjarrad de la Isawiyya : Musique confrérique de Sidi Bou Saïd (Tunisie) Palais Ennejma Ezzahra Samedi 01 Octobre David Pino & Gabriel Exposito : Flamenco (Espagne) Palais Ennejma Ezzahra Dimanche 02 Octobre Troupe nationale égyptienne : Musique populaire égyptienne (Egypte) Palais Ennejma Ezzahra Lundi 03 Octobre Les Fakhirs de Ghorbanga : Musique mystique du Nord-Est de l'Inde (Bengale-Inde du nord) Palais Ennejma Ezzahra Mardi 04 Octobre Erkan Ogur & Derya Turkan : Musique turque (Turquie) Palais Ennejma Ezzahra Mercredi 05 Octobre Weiner Tschuschenkapelle : Musique de l'Europe de l'Est (Autriche) Palais Ennejma Ezzahra Jeudi 06 Octobre Azam Ali & Niyaz : Musique néo-traditionnelle turco-perse (Iran) Palais Ennejma Ezzahra Vendredi 07 Octobre Fatoumata Diawara : Musique néo-traditionnelle malienne (Mali) Palais Ennejma Ezzahra Vendredi 07 Octobre Troupe nationale égyptienne : Musique populaire égyptienne (Egypte) Théâtre Municipal de Tunis Samedi 08 Octobre Ibrahim Ferrer Jr. & le Latin Cuban Group : Musique cubaine (Cuba) Acropolium de Carthage Tous les concerts débutent à 21H00.