Gardien de la mémoire des hommes et de la tradition du terroir, l'Ecomusée de l'orangeraie d'Hammamet trouve son origine dans la volonté d'offrir aux visiteurs du centre culturel international d'Hammamet , un lieu d'accueil, d'information et de réflexion consacré à la richesse du patrimoine régional. Comme on le sait tous, à Hammamet, l'agrumiculture tente à disparaître petit à petit, et la ville et ses alentours, ont désormais fait place à des activités touristiques plus qu'agricoles. C'est ainsi que l'Association d'Education Relative à l'Environnement de Hammamet a créé l'Ecomusée de l'orangeraie au centre culturel international d'Hammamet, pour ne pas laisser tomber dans l'oubli, tous les grands domaines agricoles qui étaient sur son territoire. Cet écomusée agrumicole, c'est le souvenir de mémoire du terroir et des traditions, que doivent conserver tous les habitants de la région. En effet comme le précise Dr Salem Sahli secrétaire général de l'Association d'Education Relative à l'Environnement de Hammamet (A.E.R.E) le patrimoine agrumicole à Hammamet est une des composantes essentielles de l'identité locale. « Depuis des siècles, des conditions naturelles favorables rencontrèrent une communauté paysanne active, entreprenante et rompue de vielle date aux techniques de l'arboriculture irriguée (citronnier, oranger) dit-il . Cette rencontre permit à un terroir de se constituer et de se développer dans le temps avec comme élément de base : le verger. Mais cet héritage ancien est aujourd'hui fortement menacé par le développement intensif du tourisme, l'étalement urbain, la croissance démographique galopante, la spéculation foncière, le morcellement des terres, les conflits autour de l'eau, le manque de sensibilisation des citoyens et la faiblesse voire l'absence de l'action publique. Résultats : Les canaux et outils d'irrigation traditionnels sont abandonnés ou détruits, les vergers en friche sont légion et nous assistons à une érosion du savoir-faire des paysans hammamétois en matière de gestion des vergers et de conduite de l'irrigation. C'est dans ce contexte qu'est né le projet de création de l'écomusée de l'orangeraie. Il ne s'agit nullement de muséographier un patrimoine en le figeant dans un espace d'exposition, mais au contraire de le faire revivre en l'arrachant de la « pénombre de l'insignifiance » qui risque de le jeter définitivement dans l'oubli. Faire vivre le patrimoine agrumicole de Hammamet, vivre de ce patrimoine et lui redonner ses lettres de noblesse, tel est en définitive le défi que nous nous proposons de relever » Cet écomusée de l'orangeraie ajoute Dr Sahli est composé d'un verger témoin, d'un arboretum agrumicole et d'une exposition permanente sera inauguré le 14 octobre 2011. Il a été aménagé au sein d'un lieu magique, le parc du Centre Culturel International d'Hammamet (CCIH) dont il respecte scrupuleusement l'esprit. « Par ses impacts sociaux, culturels, économiques et environnementaux, ce projet s'inscrit parfaitement dans une démarche de développement local durable. En effet, grâce à une facilité d'accès à l'éducation et à la connaissance de leur patrimoine, ce projet ne manquera pas de réconcilier les habitants avec leur identité et de favoriser la réappropriation de leur héritage matériel et immatériel. Il contribue également à l'amélioration du revenu familial grâce à la relance des activités de production et de transformation agricole ainsi que des métiers artisanaux. Mais l'impact le plus important est sans conteste la promotion d'un autre produit touristique local complémentaire du tourisme balnéaire.Le défi peut paraître grand, mais plus il est grand plus la victoire est belle. Organisée par l'Association d'Education Relative à l'Environnement de Hammamet (A.E.R.E) en partenariat avec le Centre Culturel International de Hammamet et avec le soutien des hôtels Magic Life Africana et Holiday Village Manar, cette manifestation est une des activités du projet REMEE (Redécouvrons Ensemble les Mémoires de l'Eau) dans lequel sont impliqués 07 partenaires en Algérie, en France (Corse et Vaucluse), en Grèce, au Maroc, en Tunisie et en Turquie et cofinancé par l'Union Européenne dans le cadre du programme Euromed-HeritageIV.