Le syndicat de base : l'accord de principe pour l'octroi de la prime de rendement est à finaliser avant la négociation du nouveau statut. L'administration: pour le retour à la table des négociations pour aboutir à un statut spécifique aux médecins concernés Encore une grève de trop, pour un pays qui vient de se lever d'un profond dodo ! Et qui a tant artificiellement vécu avec des taux archifaux ! Un pays ayant tout intérêt à se mettre corps et âme au boulot. Et à courir au trot.. au galop ! Pour améliorer le fameux taux de croissance au plus tôt… Aujourd'hui, comme on sait, c'est la grève des médecins de la sécurité sociale (CNSS, CNRPS et CNAM) qui est déclenchée. Cela, depuis mardi dernier et pour une période indéterminée. La grève, dirait-on au sein de l'administration, n'est pas légale, dans la mesure où elle ne répond pas aux critères prévus par le Code du travail. Pour ce qui concerne le préavis et la spécification de l'objet et des délais précis. Cette grève, précisons-le, est cautionnée par le syndicat de base de la sécurité sociale et non avalisée par la Centrale syndicale. Du côté de l'administration, l'on estime que la grève est suivie partiellement et c'est à Bizerte et à Sfax que la participation a été au top niveau. Du côté des grévistes, l'on affirme le contraire. Et c'est grâce à l'appel des « soldats de réserve » les médecins vacataires (hors sujet et en dehors du coup), nous précise-t-on, que les consultations (en médecin générale seulement) ont pu être assurées, mais à des taux très quelconques et bien en deçà de la normale. Maintenant voyons ensemble les tenants et aboutissants de ce mouvement et faisons le point de la situation. Après avoir tendu attentivement l'oreille à toutes les parties prenantes y compris le commun des assurés, dindon de la farce dans tout ce qui est manœuvré. Le «oui» budgétivore… La revendication essentielle des grévistes est leur alignement au personnel des trois caisses pour ce qui concerne le bénéfice de la prime de rendement. Cela a été dit précédemment. Mais, ce qu'on n'aurait, peut-être, jamais dit, c'est que cette prime équivaudrait à presque un salaire de plus, par trimestre. Autrement dit, à quatre mensualités par an. Ce qui se traduirait par une augmentation salariale moyenne de sept cents dinars (700d.000) par tête de pipe. Et il faudrait donc tourner la langue cent fois avant de dire oui à un tel compromis. Le « oui » étant jugé budgétivore et trop généreux, par les temps présents de vaches maigres évidemment. Le moment aurait été peut-être, jugé peu propice si l'on considérait le clivage de plus en plus large, existant entre les plus ou moins heureux et les très… très malheureux ! Entre « précipiter l'indigestion » aux uns et donner quoi digérer, boire et manger aux autres, la priorité pour « Messieurs Budget » serait facile à deviner… Cette vérité amère dite, avançons dans le corps du sujet de notre dissertation. Assis entre deux chaises Les médecins de la sécu (au nombre oscillant autour de 300) sont régis par le fameux article 101 du statut des caisses. Cela, depuis le jour où les polycliniques de la CNSS nous ont dit, l'un après l'autre, « bonjour ! ». Ces disciples d'Hippocrate sont, conséquemment à cela, assimilés et alignés au personnel médical de la Santé publique,, avec ses avantages et ses éventuels inconvénients, relativement… or, ces toubibs faisant partie intégrante d'un personnel au statut relativement avantageux, se sentent toujours frustrés et mal dans leurs peaux. Pour schématiser et nous faire mieux comprendre, ce personnel se trouve assis entre deux chaises et à cheval entre une situation de fait et…une situation de droit. Et comme il n'est jamais permis de gérer les agents de l'Etat par deux statuts différents à la fois, « Bonjour ! » la grogne, « Bonjour » les dégâts… Et on ne manque pas alors,j de lever haut le petit doigt et dire non moins haut, « on est là » ; dès qu'un avantage séduisant pointe à l'horizon par-ci ou par là, au profit de ceux-ci ou de ceux-là. Et l'on est alors tenté de se servir, tantôt de la main droite et tantôt de la main gauche, pour se faire servir au mieux de leurs intérêts. Pour dire vrai, à notre humble avis, ce n'est pas de la faute des intéressés, si cette confusion et cette situation équivoque et ambiguë ont si traîné et perduré. Prendre le taureau par les cornes Il aurait fallu, à notre sens, prendre le taureau par les cornes et non par la queue, bien plus tôt et avant le pourrissement de la situation. Autrement dit, mettre à l'aise et asseoir cette brave gent sur une seule chaise confortable et bien appropriée à son es-qualité, en lui accordant une place digne de son noble métier de l'institution. Maintenant, l'administration actuelle se trouvant nez-à-nez avec ce lourd héritage aurait cherché à mettre du sien pour débloquer et clarifier une situation floue, ménageant la chèvre et le chou. L'administration aurait dit à ses interlocuteurs « oui ! ». Allons-y, on est prêt à vous faire intégrer au statut des caisses de sécu. Amis toubibs, ont eux aussi, dit « oui ! » mais c'est ce qu'on cherche pardi ! Mais, ouvrons bien les oreilles et les yeux, pas avant la finalisation de l'accord de principe « signifié » par l'administration afférent à l'octroi de la fameuse prime de rendement. Chaque partie a ses raisons. Les uns auraient cherché à négocier leur nouveau statut après avoir mis en poche les droits acquis, ramassé et par la main droite et par la main gauche. Les autres auraient trouvé cela gauche et insensé, et auraient cru nécessaire d'entamer les négociations à égalité refusant de consentir l'avance recherchée… Il s'agit là, en quelque sorte, d'une partie d'échecs où chaque joueur cherche à réussir l'échec et mat d'emblée, par coup de berger ! Question de principe Dr. Neïla Fayache, S.G du syndicat de base des médecins de la CNSS, se refuse maintenant de soulever les détails des revendications. Elle estime que ce stade est aujourd'hui, dépassé. Pour elle, il s'agit plutôt d'une question de principe. « Les négociations avaient bel et bien abouti à un accord de principe. Qui ne demande plus, à présent, qu'à être signé. La finalisation était prévue pour le 23 septembre dernier. Mais ! surprise et désolation ! L'administration a dit, le jour J, non ! Et s'est dérobée à ses engagements, coupant l'herbe sous les pieds du syndicat et des syndiqués. Et c'est ce qui a précipité le bras de fer et le tollé »… La révolution, c'est pour qui ? « Ce n'est pas normal, clament, la mort dans l'âme, des smigards rentrant bredouille, après n'avoir pu se faire soigner auprès de la polyclinique de la cité. Ce n'est pas ça la révolution. Le sang a coulé pour nous donner à manger dans un esprit d'équité. Au lieu de nous céder, même une miette de leurs salaires pour la faire ajouter à nos salaires de misère, les cadres de la nation réclament des augmentations ! » Par ailleurs, l'on apprend d'une source digne de foi, que le Département des Affaires sociales espère la reprise du dialogue au plus tôt ; Il aurait réitéré sa détermination de faire réintégrer le personnel médical concerné au statut des Caisses de sécurité sociale. Au final, nous osons espérer, quant à nous, que le langage de la sagesse et de la raison prendrait le dessus sans plus tarder Parce que nos malades ont hâte de calmer leur douleur et se faire normalement soigner. L.D
Droit de réponse Dans le cadre du droit de réponse, à propos de l'article paru sur le journal « Le Temps » du samedi 8 octobre 2011 et intitulé « Moi aussi, je suis pauvre » signé par le dénommé Mohamed Othmani : nous tenons, d'abord, à préciser que nous sommes des médecins et non de prétendus journaleux et en tant que corps nous respectons les journaliers, les agents de la municipalité, ainsi que les ouvriers agricoles ainsi que tous les enfants de notre chère patrie et nous, Monsieur Mohamed Othmani, ne sommes pas de ceux qui utilisent la révolution du 14 janvier, dès le début des événements nous n'avons jamais suspendu notre activité afin de soigner les « gens qui ont exposé leurs poitrines aux dangers ». Si nous avions été des opportunistes nous aurons couru derrière de nouveaux privilèges et non essayé de rétablir une injustice qui dure depuis une vingtaine d'années. Nous tenons à vous dire, cher monsieur, que nous sommes riches de nos combats et de notre dévouement envers nos patients et notre chère patrie. Nous nous exprimons sans points d'exclamation ! et sans avoir besoin de dons ou d'offrandes.. et nous continuerons à prodiguer nos services à nos concitoyens et poursuivrons notre combat pour notre cause légitime. Les médecins de la CNSS et de la CNAM de Bizerte jawhar [email protected]