Noureddine B'hiri, président du bureau politique d'Ennahdha « Les liens historiques entre Tunisiens et Libyens dépassent et de loin les affinités entre Ennahdha et le CNT » « Nous félicitons le peuple libyen qui a mené à bien sa Révolution et s'est débarrassé d'un dictateur qui s'est longtemps vengé sur la population, assassiné des personnes innocentes et dilapidé les ressources économiques du peuple libyen. A mon sens, en ce moment, on ne peut pas parler de rapprochement entre le CNT libyen et Ennahdha car il est question d'une joie sans pareille que partagent nos peuples respectifs et qui dépasse, et de loin, les affinités entre le CNT et Ennahdha. Ennahdha fait partie du peuple tunisien et le CNT également émane du peuple libyen. Nous formons, somme toute, un peuple que des liens sociaux, religieux et historiques unifient depuis l'ère du temps. Nous croyons dur comme fer en le respect mutuel de ces liens par les Tunisiens et les Libyens. La mèche de la Révolution déclenchée en Tunisie ayant été suivie par la Libye en est une preuve. Les Libyens ont montré au monde entier qu'ils peuvent garder leur unité nationale pour combattre un despote, j'espère qu'ils continueront sur cette même lancée pour rétablir dans ses droits le peuple libyen qui a été pendant quatre décennies sous le joug de la dictature. »
Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme « On aurait préféré un autre scénario se terminant par le jugement de Kadhafi » « C'est la fin de tout dictateur et ceux qui le sont toujours doivent en prendre conscience pour en tirer des enseignements. On aurait préféré un autre scénario que celui qu'on a vu par écrans interposés où on a donné la mort à ce dictateur, qui est par ailleurs un être humain. On aurait souhaité garder en vie Kadhafi pour qu'il soit jugé par les tribunaux libyens et non pas l'abattre en lui infligeant une peine de mort précipitée. Car maintenant que Kadhafi n'est plus, il faut penser à redonner au peuple libyen ce qui lui revient de droit. Les valeurs des droits de l'homme bafouées par le dictateur et ses subalternes influents, doivent être rétablies. Le peuple libyen renouera ainsi avec une vie digne que le dictateur lui a confisquée. Le plus gros travail reste à faire et les Libyens doivent s'armer de patience pour dépasser le cap de la transition démocratique. La LTDH est prête à travailler de concert avec nos frères libyens pour leur porter conseil et dans la mesure du possible une aide efficiente. «
Emna Mnif, porte-parole d'Afek Tounès « Le conflit interne libyen ne doit pas s'éterniser » « J'espère que la mort de Kadhafi va accélérer la stabilisation de la Libye pour pouvoir entamer une transition démocratique réelle. Il est certain que nos voisins Libyens ont du endurer des semaines et des mois extrêmement difficiles, ils n'ont pas besoin donc d'un autre conflit interne qui s'éternisera. Ce jour doit être le point de départ d'une stabilisation pour les Libyens. L'absence de jugement est certainement regrettable car Kadhafi est parti tout en emportant avec lui le système qu'il a mis en place, pour nous priver de renseignements en ce sens. Une page se tourne pour la Libye et on a confiance en nos voisins qui peuvent bâtir un avenir meilleur pour leur nation et être au rendez-vous de leur Histoire. L'Histoire libyenne et celle tunisienne sont liées et je suis optimiste pour l'avenir des deux pays qui peuvent faire de grandes réalisations pour la transition démocratique. La campagne électorale s'est très bien passée et nous sommes convaincus que ce sera le cas pour le scrutin. Le 14 janvier, nous avons démontré au monde entier qu'on peut mettre à la porte un despote d'une manière pacifique. Le 23 octobre on démontrera que nous sommes capables de réussir la démocratisation de notre pays. «
Me Mohamed Abbou, membre du Congrès pour la République « Notre rêve est d'aboutir à une Union des pays arabes » « Les Libyens ont montré leur bravoure pour combattre l'un des despotes les plus farouches et les plus sanguinaires qu'a connus l'humanité. Ils vont montrer, je l'espère bien pour eux, qu'ils sont capables de mettre leur pays sur les rails en optant pour la démocratie. Le CPR souhaite que l'effet boule de neige qu'a provoqué la Révolution tunisienne continue à répercuter son écho dans toutes les contrées du monde arabe. Notre rêve est de voir dans la réalité une Union des pays arabes où les libertés dans leur aspect le plus noble seront rétablies. «