Un beau coup de filet vient d'être réussi par la police de Rafraf ! Un coup d'éclat devant tranquilliser les habitants de la cité et surtout les milliers de vacanciers. Oui, ceux-ci, s'ils ne sont pas ces temps-ci, physiquement là, leurs maisons louées à l'année (en prévision de la canicule) et complètement meublées sont toujours là… sans gardien, sans occupants et voire même sans riverains, ces résidences privées, privées souvent d'éclairage public aux alentours, se trouvent à la merci de la moindre méchante intrusion. Et c'est sur cette longue et « profitable » désertion que les glaneurs misent et ciblent leurs objectifs. Cette fois-ci, comme dans beaucoup de cas, leurs calculs sont faussés. Puisque les cambrioleurs sont vite « mis aux frais » et se sont « fait coffrer » pas tous, malheureusement. Il en manque encore un. Il court encore, dit-on, du côté de Menzel Jemil. La bande, constituée de trois gaillards, âgés entre 19 et 21 ans, sont tous originaires et domiciliés à Rafraf ville. Ils sont tous reconnus comme étant des cas sociaux victimes de l'instabilité familiale, de la pauvreté et de la marginalisation. Ils ont commencé par prendre goût et trouver refuge dans la drogue (la « Zatla »). De petits consommateurs… à petits revendeurs… à… grands cambrioleurs… fonds de roulement oblige ! Le gang devait inscrire dans son « tableau de chasse » plusieurs cambriolages à la corniche de Rafraf (zone d'El Hmari). Il a pu écumer un tas d'objectifs de valeur, ne pesant pas lourd. Vêtements de luxe, électroménagers, matériel électronique, équipements divers, etc. Mais, pas d'argent, pas de bijoux. Les maîtres des lieux, absents presque dix mois sur douze, n'iraient pas jusqu'à lui « faire de tels cadeaux » ! Le butin, récupéré en grande partie, par la police de Rafraf, est généralement écoulé à Menzel Jemil et Bizerte. Mode opératoire maintenant ! Les voleurs escaladent le plus souvent, murs et clôtures latéraux et arrières. Ils s'introduisent par les plus petites brèches (fenêtres des toilettes et salles de bain). Aux habitants qui comptent sur le fer forgé pour dissuader et se mettre à l'abri, la bande répondrait avec assurance : « Qu'à cela ne tienne ! Puisqu'elle est toujours solidement équipée pour affronter avec bonheur cette éventualité ! Sans branle-bas ni remue-ménage, les intrus se défont avec une habilité inouïe du fer forgé, pour s'introduire dans la demeure ciblée. Là, ils prennent tout leur temps pour sélectionner leur butin sous la lueur des torches de leurs portables, soutenus par quelques bougies. L'enquête policière a aussi permis d'établir que les inculpés se réunissaient dans une maison à Rafraf ville pour programmer leurs opérations, généralement exécutées entre deux heures et quatre heures du matin. La police de Rafraf a, d'autre part, saisi chez les inculpés une certaine quantité de résine de cannabis. Ceux-ci ont déclaré avoir l'habitude de s'en procurer auprès d'un individu, résidant à Sounine. Il a été de même révélé que les mis en cause avaient l'habitude de se droguer par des somnifères mélangés à d'autres produits qu'on a tout intérêt à taire. Pour se procurer ces médicaments, inscrits au tableau A, les intéressés se rabattaient sur des ordonnances dûment établies aux noms des malades de leur entourage, se trouvant sous traitement neuropsychiatrique. Sur ce, les enquêteurs de Rafraf ont soumis les deux accusés, placés sous mandat de dépôt, au parquet de Bizerte, où l'instruction judiciaire suit activement son cours. Larbi DEROUICHE