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Repaire de la clandestinité et du vice?
Enquête - Le meublé pour courte durée (II)
Publié dans Le Temps le 29 - 09 - 2011

Un mode de location à assainir, à réglementer et à consolider
La déclaration à la police des résidents étrangers, une démarche à faciliter
Enquête realisée par Larbi DEROUICHE - Il nous a été donné, dans notre livraison d'hier, d'autopsier partiellement le créneau du meublé pour courte durée. Ce phénomène – disions nous – méconnu et ancré dans nos murs, par-ci et par-là, depuis que le tourisme de soins a fait ses premiers pas. Et que les premiers flux des effectifs sont venus égayer nos décors.
Nous avons eu, par la même occasion, et dans un premier axe, évoqué avec force détails, les raisons amenant depuis toujours, nos braves voisins, en quête de soin, à bouder presque littéralement l'hôtel, pour se ruer massivement vers le « houch mafrouch », comme le disent les descendants de Omar Mokhtar. Ce qui n'a pas manqué, malgré les raisons endogènes, précédemment évoquées, de provoquer la grogne et la levée de boucliers, de la corporation des hôteliers.
Nous nous proposons aujourd'hui, comme prévu, de parachever cette autopsie, dans un second et ultime axe, lié à un autre aspect du sujet. Il a trait cette fois-ci, à l'anarchie et la gabegie dominant ce secteur, qui a toujours sombré dans la quasi-clandestinité et, trempé dans la corruption et dans toutes sortes d'irrégularités… portent parfois les lieux de prédilection et de défoulement des « Rodrigue » et des « Chimène ». Les tourtereaux passionnés s'y cloîtrent, à grand frais, pour effeuiller les marguerites et s'amouracher… Sous la lueur comme on dit de la bougie si bien tenue, sans retenue par le maître des clés… Excusez l'expression populaire et l'excès de familiarité…
Le nouveau-né… du Bardo
D'abord, cherchons à saisir comment le déclic a été amorcé et quels sont les principaux fiefs du créneau ? les premiers logements meublés pour courte durée sont lancés au Bardo et précisément à la cité Erriadh.
Pourquoi là et non pas ailleurs ? Et bien parce que ladite cité est située juste sur l'axe menant vers la première grande clinique privée à El Manar et tout près de cet établissement.
Des garages érigés en studios de fortune y ont commencé à fleurir et à pousser comme des champignons. Du n'importe quoi pour les meubler. Même par le trop-plein de meubles vétustes du maître des lieux concerné…
Et, progressivement, ce parc s'est considérablement étendu accompagnant le rythme effréné de création de cliniques privés. Il est disséminé aux alentours de ces établissements privées, si bien réputés.
Les clés du salut…
Après Tunis et certaines cités de la banlieue nord, c'est au tour du littoral de rentrer dans les bonnes grâces du créneau. Sousse, Sfax, et Gabès particulièrement, vont avoir leur part du gâteau. Ce qui a permis là aussi, aux habitants mal lotis de ces villes, de se soustraire, un tant soit peu, à une situation d'indigence, en présence d'un marché du travail de plus en plus discriminatoire et verrouillé.
Ceci dit, ce genre de meublé est considéré comme une pratique à la limite de la légalité. Il bascule résolument dans l'illégalité dès lors que l'hôte concerné est surpris en infraction à la réglementation afférente à l'hébergement des étrangers.
La pomme de discorde classique réside justement dans ce point bien précis. Autrement dit, c'est de la déclaration des résidents étranges qu'il s'agit.
Hors-jeu ! pour… jouer le jeu
Les « vampires » enragés, du 7 novembre damné, cherchaient souvent à mettre en hors-jeu les maîtres des clés, pour pouvoir… aisément les faire… chanter… Et les faire conjuguer le verbe casquer, au présent, à la première personne du pluriel et du singulier (selon le cas). Ah ! Que c'est singulier ! Maintenant comment cela ? Diriez-vous. Voilà, en se présentant au poste de la cité, l'on s'accorde à dire non à l'accomplissement de cette formalité. L'on signifie à ces visiteurs, cherchant à être obéissants et disciplinés, sur un ton facile à deviner qu'il leur est interdit d'héberger des étrangers pour courte durée. Cela, non sans les sommer, de signer illico-presto, un engagement de ne plus jamais récidiver…Autrement.
Bref, seules les âmes généreuses ou pistonnées sont ménagées et échappent à ce procédé biaisé et à cet « antijeu » ciblé.
Ceux-ci se voient alors accueillis, à bras ouverts, et accordés un large sourire aux lèvres, le privilège d'échapper au « sacrilège » !
La musique classique…
Aux visiteurs « têtus » qui dérangent et, peut être forts des cours de droit de feu Mlle De Lagrange, réclament leur droit inaliénable d'exploiter dans la légalité, comme ils l'entendent, leurs propriétés privées.
A ceux-là, l'on répond vite tout bas par la fameuse « musique » classique : « Ce sont des instructions qui viennent d'en haut ». Ah ! nom de Dieu ! Ces instructions fantomatiques. Qui, du temps de notre Pinochet sadique avait tant fait force de loi et causé à beaucoup tant de dégâts…
Et voilà somme toute, comme si vous y étiez, pourquoi cette formule a sombré dans la clandestinité, mettant les autorités dans le flou si déconseillé. Car, convenons-en, c'est sur la base de la déclaration que la police peut contrôler la situation localiser ces résidents et nous prémunir contre les risques des dangereuses infiltrations. En coiffant au poteau il coinçait à temps les éventuels délinquants.
Tenez, encore un fâcheux incident bien à propos. Alors que nous couchons allègrement notre pause, nous apprenons avec émoi, qu'une donzelle autochtone, professionnelle du plus vieux métier du monde, vient de rejoindre l'autre monde. Après avoir été défénestrée, au cours d'une « joyeuse » soirée, par des résidents étrangers, du troisième étage d'un immeuble situé dans l'une de nos cités huppées.
Maintenant, question : La malchanceuse fille de joie n'aurait-elle pas tourné la langue cent fois avant de s'aviser de dire oui à l'orgie ? Cela, si elle savait, bien sûr, que le théâtre de la tragi-orgie était mis sous l'œil attentif des forces publiques de la P.J. Et bien, hélas ! mille fois oui..
Chasseurs… pourchassés
D'autre part, et toujours dans le même contexte, il serait peut être maladroit d'aborder ce sujet sans placer quelques mots sur un maillon incontournable de la chaîne et un élément-clé, pour l'accès aux clés. Il s'agit bien des courtiers. Qui « poireautent » autour des cliniques privées. Et se tiennent prêts à interpeller « Houch ! Houch ! » et « happer » les automobilistes libyens et étrangers, pour les conduire dare-dare vers le local approprié.
Ces quidames et « Jellabas » si mal aimés de tous et si indispensables pour tous, opèrent eux aussi au noir, faute de travail au clair. Ils courent dans tous les sens, bravant le sirocco de l'été et le froid glacial de l'hiver, derrière des commissions de misère. Et sont constamment pourchassés par les policiers, étant systématiquement accusés de jouer le double rôle d'intermédiaire, dans le meublé et dans le plus vieux métier…
« On ne nous offre pas de boulot et on nous empêche de faire ce boulot, nous révèlent, la mort dans l'âme, certains « samsara ». Nous nous rendons utiles et nous nous tuons pour nourrir nos enfants. Nous vivons toujours au seuil de la prison, le couteau sous la gorge… Il existe certes parmi nous de mauvaises graines. Et c'est ceux là qu'on devrait traquer. Autrement, ce serait couper la main du voleur avant que celui-ci n'ait volé, comme on dit ».
C'est par ce témoignage expressif et révélateur, que nous marquons la fin de notre dissertation a ce sujet de ce phénomène mal assis juridiquement.
Au final, voilà somme toute, ce qui mériterait d'être dit, d'un créneau à assainir, à désinfecter à maîtriser et à réglementer, sans plus tarder. Pour le mettre à l'abri, des dérapages qui l'ont parfois secoué.
Et, qu'on le veuille ou pas. Ce créneau est bien là.
Les solutions expéditives policières ne constituent pas le bon choix. Comme, d'ailleurs, dans la plupart des cas.
L.D


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