Edition Les livres politiques font florès Jamais les livres politiques n'ont connu autant de succès chez nous parce que d'une part, il n'y en avait pas et d'autre part, la politique était le sujet qui fâchait l'ex-dictateur. Alors les éditeurs se rabattaient sur ce qu'on a coutume d'appeler «les Beaux Livres». Après la Révolution, c'est le raz-de-marée sur les livres interdits autrefois sous l'ancien régime: «La régente de Carthage», «Notre ami Ben Ali» et d'autres se vendaient comme des petits pains. Puis, écrivains et journalistes se sont vite précipités sur les événements post-révolution et les ont immortalisés dans des ouvrages. Les éditeurs sont donc preneurs de ce genre de littérature qui retrace l'histoire de la Tunisie contemporaine qu'elle soit sociale, politique ou économique. Les plumes se sont libérées et la production éditoriale est montée en flèche. Parmi les livres récemment publiés celui de Sami Ghorbal ancien journaliste à « Jeune Afrique » qui a réalisé un opus intitulé : « Le Bourguibisme et l'Islamisme » dans lequel, il propose une vision de l'islamisme du président Bourguiba. Bourguiba reste au centre de plusieurs publications dont une à paraître signée par Mohamed Sayah, ex-ministre sous le régime de Bourguiba, sur le célèbre voyage de ce dernier au Moyen-Orient où il avait prononcé le discours resté dans les annales à Jéricho dans lequel il invitait les Palestiniens à accepter une paix progressive. Politique et histoire se mêlent dans le prochain livre de Habib Boularès, ex-ministre sous Bourguiba, « Hannibal ». Un livre illustré parcourant la préhistoire à la révolution en passant par toutes les étapes importantes qu'a connues la Tunisie. Beaucoup plus proche de nous Mohamed Bouazizi, dont le suicide a été l'étincelle qui a déclenché la Révolution tunisienne et le Printemps arabe, une journaliste française s'est penchée sur le sujet et a mené une enquête pointue sur cette séquence qu'elle publiera dans un livre sous forme de biographie de Bouazizi. Dans le même sillage, Anissa Belhassine a elle aussi mené une enquête sur la Tunisie profonde en suivant le pas d'un ex-ministre du gouvernement Ghannouchi 2, en l'occurrence Yassine Brahim, qui occupait deux départements : les transports et l'équipement. A l'issue de son parcours dans les régions du pays, elle a réalisé une sorte de radiographie des zones sinistrées où les inégalités ne se comptent pas. Parmi les auteurs qui s'invitent chez nous et choisissent de se faire éditer en Tunisie, Pierre Vallaud, historien et proche de la Tunisie ainsi que Yves Aubin de la Messuzières, ex-ambassadeur de France en Tunisie qui réservent une part importante à la Tunisie, qu'ils connaissent bien, dans leur prochain Atlas stratégique de la Méditerranée. Ce ne sont là que quelques exemples de production éditoriale que propose l'une des plus prestigieuses maisons d'édition Cérès qui a bien voulu dévoiler quelques uns de ses projets en attendant que d'autres éditeurs en fassent de même.