Une réunion a groupé, hier après-midi, au siège de la Fédération de basket-ball, vingt-quatre fédérations sportives représentées pour la plupart par leurs présidents respectifs. A l'ordre du jour de cette réunion : l'examen du projet du statut des fédérations sportives qu'avait élaboré un comité d'experts issus des fédérations sportives nationales. Une précision concernant ce projet faite par Karim Helali, vice-président de la FTHB : « Après l'abandon par la tutelle de son premier projet présenté au mois de septembre dernier, elle s'est attelée à l'élaboration d'un second projet et il a été convenu que je serai avec mon collègue Ali Abbès, président de la fédération tunisienne de natation, représentés au sein du comité chargé par le ministère d'élaborer un nouveau projet de statut. Mais, rapidement, on nous fait comprendre que notre présence dans ce comité n'est plus désirable. Finalement, le second projet n'a pas eu l'aval des différentes fédérations et face à l'impasse, le ministre nous a suggéré d'élaborer, nous-mêmes, un projet. Une fois celui-ci achevé, nous avons à maintes reprises tenté de le présenter à la tutelle mais à chaque fois celle-ci, d'une manière ou d'une autre, s'en est dérobée ». Les fédérations clament leur indépendance Le projet de statut tel qu'élaboré par le comité des experts émanant des fédérations comprend 76 articles. Dans son article premier, il est stipulé que la fédération est une association sportive (tout comme les clubs qui lui sont affiliés). Dans l'article 2 du projet, il est indiqué que la fédération adhère totalement à la charte olympique et accomplit les prérogatives qui lui sont dévolues en totale indépendance des autorités, loin de toutes les pressions politiques et administratives. Le ministère de la Jeunesse et du Sport est justement très récalcitrant sur ces deux points précis. Sur le 1er, il définit une fédération comme étant un organisme public. Sur le second, il ne veut rien entendre, considérant qu'une fédération doit être sous son contrôle. Les fédérations considèrent qu'elles n'excluent pas une coopération étroite avec le ministère dans le cadre d'un partenariat s'exerçant dans les règles de l'art. Karim Helali, reprenant la parole pour apporter de plus amples précisions sur ce point, a noté que le ministère, qui est l'un des principaux pourvoyeurs de fonds des fédérations, peut contrôler la gestion financière de celles-ci dans la mesure où les subventions qu'il accorde s'échelonnent, chacune, sur trois tranches, les 2ème et 3èmes tranches ne seront versées qu'après présentation par chaque fédération d'un état détaillé des dépenses. La tutelle, ensuite, peut exercer son contrôle sur la gestion des fédérations par le biais de la cours des comptes. Le projet de statut des Fédérations jouit d'une entière légitimitéLes responsables des différentes fédérations ont, par ailleurs, attiré l'attention sur le fait que le projet élaboré par leur soin bénéficie d'une réelle légitime après son adoption par le C.N.Olympique Tunisien, une instance issue d'élections libres, démocratiques et transparentes. Ils ont insisté aussi sur l'obligation de l'adoption définitive du statut par toutes les parties concernées notamment le ministère et les clubs. Le bras de fer risque de perdurer Il semble que le désaccord ne tient pas principalement au ministère mais surtout aux cadres de la tutelle qui sont les véritables parrains du programme appelant aux élections de nouveaux bureaux des fédérations avant le 15 décembre prochain. Compte tenu de l'intransigeance des deux parties (ministère et fédérations) le bras de fer risque de durer encore longtemps. L'on craint que la discorde se répercute négativement sur la prestation de nos représentants dans les prochaines échéances internationales notamment les prochains Jeux arabes à Qatar et les Jeux olympiques de Londres. Les fédérations qui ont reconnu que le ministère leur a versé la dernière tranche du budget (titre II) ont promis de faire de leur mieux pour honorer comme il se doit nos prochains engagements sur la scène internationale. La réunion s'est achevée par un appel à l'unisson lancé par le président de la Fédération de judo. « Nous tendons les bras au ministère pour l'installation, ensemble, d'un climat de travail basé sur la concorde, la coopération et l'entente à l'abri de la pression et de l'ingérence dans nos affaires. Le ministère doit délaisser une fois pour toute ses méthodes arbitraires d'une ère irrémédiablement révolue après la noble révolution du 14 janvier, comme celles qui conçoivent entre autres l'injection financière et administrative comme un moyen pour régler des comptes et j'en connais quelque chose », a-t-il noté en substance.