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L'Amérique face à ses idéaux et à l'impératif de paix
Carnets de voyage - " Citizen participation in democracy "
Publié dans Le Temps le 05 - 07 - 2007

Notre consœur Saïda Ben Zineb est aux Etats-Unis pour participer au programme " International Visitors ", auquel participent une vingtaine de personnes venant de tous les cieux.
La session de cette année a pour thème : " La participation du citoyen dans le processus de démocratie aux Etats-Unis ". Notre consœur raconte ce périple au pays de l'Oncle Sam. Mais en filigrane, plus qu'une pratique, la démocratique est une culture. Une mosaïque d'ethnies, une ouverture à tout... Force est de constater cependant que les événements du 11 septembre, Gaza et l'Irak font réfléchir de plus en plus les Américains.

Washington - Le Département d'Etat américain invite ces jours-ci dans le cadre de son programme " International Visitors ", une vingtaine de participants provenant de divers pays, dont la Tunisie.
Le thème choisi pour cette session, " La participation du citoyen dans le processus de démocratie aux Etats-Unis ", un programme en anglais qui a commencé le 20 juin à Washington DC pour se poursuivre jusqu'au 12 juillet dans les villes suivantes : Seattle (Département de Washington sur le Pacifique), Cleveland (Ohio), Kansas City (Missouri), St-Louis (Missouri), Jackson City (Mississipi) et enfin, la ville de Boston (Massachusetts).
Ce programme va permettre aux participants d'observer sur le terrain, la démocratie telle qu'elle est pratiquée aux States et de se familiariser avec un système qui permet aux citoyens américains, de jouer un rôle actif et déterminant dans le processus démocratique de son pays.


Les participants vont pouvoir également rencontrer des groupes d'action formés par des citoyens qui dialoguent d'une manière permanente avec les officiels élus à tous les niveaux du gouvernement afin de contribuer à un changement tant politique que socio-économique dans un univers où la diversité ethnique, culturelle et religieuse bat son plein.

Au pays de l'Oncle Sam
Le voyage en direction de Washington DC le 19 juin 2007 a pris une vingtaine d'heures.
L'attente à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle n'a pas été de tout repos, vu le retard causé par la défaillance de son système informatique, sans parler des mesures draconiennes de sécurité où tout passe au peigne fin ; les voyageurs enlèvent chaussures, vestes, ceintures, bagages à mains, avant d'entamer un périple de 8 heures de vol en direction du pays de l'Oncle Sam.
A l'arrivée, une foule immense et des queues à n'en plus finir attendaient patiemment avant de passer par le système de contrôle.
Des voyageurs de toutes les races au milieu desquels, seule, je scrutais chaque visage comme si j'étais à la recherche de quelqu'un ou de quelque chose...
" No problem ! ", me disais-je au fond de moi-même. L'Amérique est un pays où on compte sur soi.
Premier contact avec le sol américain, premier soulagement, malgré la somnolence causée par le décalage horaire.

Melting pot
Washington DC (District de Colombie) qui constitue notre première escale, est comme vous le savez, la capitale fédérale des USA, siège de la Maison Blanche, du Congrès, de la Cour suprême ainsi que d'autres organismes fédéraux. La métropole qui abrite une population de cinq millions d'habitants, est située à l'Est des USA et se confond avec le district de Columbia.
Elle se trouve sur la limite des Etats de Virginie et du Maryland et se distingue par son paysage et son organisation urbaine.
Les gratte-ciel de New-York ou d'autres métropoles américaines, cèdent la place, ici aux espaces verts. La ville qui est l'œuvre de l'architecfte et urbaniste français, Pierre-Charles L'Enfant, abrite des centaines d'organisations internationales et accueille un nombre important d'étrangers d'où son caractère de melting pot.
Washington compte également une importante population estudiantine qui se répartit dans les différentes universités du district dont Washington University ou Georgetown University.

Mosaïques romaines " from Tunisia "
Outre la Maison Blanche qui constitue le point de mire des visiteurs, Washington vous donne accès pour assister à des concerts de jazz, gratuitement au Kennedy Center par exemple... Autre fierté de la ville : ses musées qui animent le National Mall et qui connaissent un engouement des visiteurs, sans pareil au monde, " And the Access is Free " !
Au National Gallery of Art - sur lequel mon choix a été fixé - il est difficile de décrire mon émotion devant les originaux de Renoir, Gauguin, Poussin, Monet, Rembrandt, Manet pour ne citer que ces maîtres... ma surprise fut également grande en découvrant parmi tous ces chefs-d'œuvre, l'existence d'une grande fresque de mosaïques romaines avec une inscription " From Tunisia ".
L'émotion et la curiosité me poussèrent davantage à aller à la découverte d'autres univers.
Pourquoi pas le Musée National des Amérindiens, qui est le 18ème musée de la prestigieuse Institution Smithsonian et qui présente le mode de vie, l'histoire et l'art des Amérindiens ?
Vu de l'extérieur, le musée représente une structure dans laquelle la beauté de la nature à l'état brut et l'élégance créative de l'architecture se marient en parfaite harmonie.
Vu de l'intérieur, l'édifice est rempli de symboles et de formes qui reflètent l'univers autochtone des Amérindiens.
Les différents volets du musée initient les visiteurs aux traditions des peuples indigènes de l'hémisphère Ouest qui continuent à exprimer la sagesse de leurs ancêtres dans leurs célébrations, langue, art, spiritualité et vie quotidienne.
D'autres musées, d'autres tentations n'ont pas manqué de m'interpeller jusqu'à l'épuisement. " Oh, my god ! ".

Code Pink
Pour revenir au thème du programme qui s'intitule " Citizen participation in Democracy ", notre rencontre avec d'éminentes personnalités du Département d'Etat américain qui veillent au bon déroulement du programme, a été des plus concluantes. Les rencontres ont eu lieu au River Inn, lieu de notre résidence, sous forme de débats et d'échange d'idées.
Par ailleurs, nous avons eu l'opportunité de rendre visite à une association qui a choisi comme appellation " Code Pink " et qui œuvre pour la paix et contre la guerre dans le monde.
Formée au début par quatre femmes seulement (en 2002), l'association regroupe actuellement des centaines d'adhérents qui dialoguent avec leurs représentants politiques, pour le retour - At home - des forces US de l'Irak.
Pour vous dire, combien le dialogue et le respect de l'autre sont si importants dans ce pays.
Enfin, d'après les News qui parviennent de la chaîne CNN ou du Washington Post, les événements à Gaza et en Irak occupent quotidiennement la Une.
Rappelons que notre prochaine escale sera Seattle sur le Pacifique, il paraît que c'est un autre monde tout aussi fascinant et à découvrir... Nos guides américains, Marek Kuzma (d'origine polonaise) et Demitry et sa sœur Emily Kalogeropoulos (d'origine grecque), nous aident à déchiffrer l'énigme d'un continent aussi grand que fascinant.

M. Akram Elias, président de "Capital Communications Group, INC" au "Temps"
"Promouvoir le concept du citoyen diplomate..."

Américain d'origine libanaise, M. Akram Elias a été invité à donner une conférence sur la décentralisation du système américain et la séparation des pouvoirs.
Nous avons saisi l'occasion pour poser ces quelques questions à un bon orateur doublé d'un bon pédagogue.

Le Temps: Quelle a été l'opportunité de vous voir aujourd'hui, une éminente personnalité , bardée de diplômes et spécialiste du système politique américain. Quelle est votre mission?

Akram Elias: Venir m'installer aux Etats-Unis, c'était mon propre choix, précisément en 1978. Le Liban venait de sortir d'une guerre civile et moi je voulais achever mes études dans une atmosphère de paix d'où mon option pour ce pays.
Je me suis spécialisé dans l système du gouvernement américain concernant la gestion des conflits ethniques et religieux sur la scène internationale, outre des études dans le domaine des finances.
Ma mission consiste à expliquer aux responsables qui viennent de l'étranger, les rouages du système politique, comment il fonctionne, quels sont les acteurs principaux qui influencent le processus de la politique américaine et l'importance de l'implication de la société civile.

•Si vous expliquez un peu plus la philosophie de ce système

-La philosophie derrière le concept de la séparation des pouvoirs aux USA est claire et simple!
Elle consiste à combattre toute possibilité de tyrannie, de corruption et d'abus de pouvoir.
Dans ce pays, on reconnaît que le phénomène de l'abus de pouvoir ne peut être éliminé car cela fait partie de la nature humaine.
Donc, il faut créer un système qui puisse contourner l'abus , le démasquer puis le punir entre le législatif, l'exécutif et le judiciaire.
L'indépendance du système judiciaire permet de régler par la loi et les tribunaux, les problèmes de corruption.
Savez-vous que les juges dans ce système sont nommés à vie et bénéficient d'un degré immunité extraordinaire (c'est la Cour suprême)

• "La participation du citoyen dans la démocratie"; pourquoi ce choix du thème et en ce temps précis?

-Ce programme d'échange a maintenant plus que 50 ans. Les USA l'ont créé pour inviter chaque année, entre 4.000 et 5.000 étrangers pour une tournée de deux à trois semaines dans les différentes régions du pays pour échanger des points de vue dans leurs domaines respectifs.
Et, comme vous le savez, les USA représentent une super-puissance qui traite avec le monde entier. La majorité du peuple ne s'intéresse pas à la politique étrangère de son pays. Mais, depuis, le 11 septembre, il y a tout un effort au niveau des sociétés civiles qui essayent de sensibiliser le citoyen américain... Telle est ma mission soutenue par le conseil national des visiteurs internationaux dans le but de promouvoir le concept du citoyen diplomate. Autrement dit, donner l'occasion de voir comment le citoyen participe au système.

•Selon vous, vu la diversité ethnique, culturelle et religieuse qui existe dans ce pays, est-il difficile de pouvoir assurer l'égalité entre tous?

-Aux USA, nous avons un autre concept de l'égalité qui est différent du concept français. Chez nous, l'égalité est au niveau des droits et des opportunités.
Vu la diversité, sous toutes ses formes dans un pays d'immigration, le concept d'identité reste purement politique et non culturel.
L'identité politique se résume en trois points, qui sont les trois documents fondamentaux de l'expérience américaine, à savoir:
-La déclaration de l'indépendance
-La constitution
-La charte des droits
Ces trois documents sont par ailleurs basés sur trois idéaux: Liberté de l'individu, règne du peuple et l'Etat de droit.


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