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Afek Tounès brandit «déjà» son épée de Damoclès
Publié dans Le Temps le 22 - 11 - 2011

Un mois après les élections de la Constituante le 23 octobre dernier, Afek Tounès, ce nouveau parti qui a pu obtenir quatre sièges au sein de l'Assemblée Nationale Constituante, a présenté, hier, lors d'une conférence de presse très suivie, ses élus, sa lecture des résultats des élections et le rôle qu'il compte jouer dans la prochaine étape. Une nouveauté, par rapport aux autres partis : le président Mohamed Louzir donnait la parole aux autres cadres de son parti au lieu de se l'accaparer.
Les quatre représentants d‘Afek Tounès à la Constituante sont deux femmes médecins, Mme Samira Meraï (Médenine), Rym Mahjoub (Mahdia) et deux hommes l'universitaire Chokri Yaïch (Sfax 2) et l'ingénieur Noôman Fehry ( Nabeul 1). Chacun a moins de cinquante ans d'âge et comme l'écrasante majorité des Tunisiens, ils participent pour la première fois à des élections. Après avoir été actifs dans la société civile, ils ont rejoint Afek Tounès par conviction. Leurs campagnes électorales ont été axées, sur le contact direct plus que sur les réunions.
Yacine Brahim, Directeur exécutif du parti, a rappelé que la Démocratie est née le 14 janvier en Tunisie. Les élections de la Constituante ont été une réussite malgré les dépassements constatés qui n'ont pas eu d'incidences pour fausser les résultats. La réussite de ces élections traduit le mérite à reconnaître à tous, autorités gouvernementales, administrations, partis politiques et les instances créées après la Révolution comme l'Instance de Sauvegarde de la Révolution dirigée par Iyadh Ben Achour, l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Toutefois, les résultats de ces élections suscitent des appréhensions. La différence entre le premier parti Ennahdha et le second est très grande. Un parti populaire est arrivé le premier. Certes, il y a eu effritement des voix, seuls 50% des électeurs ont participé aux élections, les autres partis devaient convaincre les citoyens d'aller voter. « Le résultat enregistré présente un danger pour la démocratie, car on ne peut parler de démocratie sans alternance. Le citoyen peut changer d'avis. La Démocratie ne peut réussir si celui qui est, aujourd'hui, au pouvoir oublie que demain, il peut se trouver dans l'opposition et vice-versa. » Dira Yacine Brahim. Les partis politiques et les Tunisiens, ont une grande responsabilité : créer des forces politiques qui ont du poids et capables d'assurer l'alternance. L'objectif est de rapprocher davantage toutes les forces politiques capables de se constituer en force politique compétitive. Dès la première semaine des élections, un travail a été engagé dans ce sens. Dans une allusion à peine voilée à Ettakatol, Yacine Brahim, dira « même s'il est normal que les partis politiques fassent leur bilan, il n'y a pas eu de vision globale pour la prochaine étape. Notre décision n'a pas changé, en voulant que l'on insiste sur la Constitution ». Ennahdha veut diriger le Gouvernement. Afek Tounès ne se voit pas dans ce gouvernement, car il compte constituer un grand parti qui participera aux prochaines élections avec la possibilité d'alternance.
Ligues de démarcation
Sami Zaoui, membre de la direction affirme que son parti a opté pour « l'opposition constructive ». La feuille de route du prochain gouvernement sera présentée à la Constituante. Afek Tounes défendra ses priorités économiques, sociales et politiques. « Le prochain gouvernement n'a pas le droit de procéder à des réformes fondamentales, car il n'est qu'un gouvernement de transition. Les élections qui ont eu lieu ne sont pas parlementaires ou législatives. La priorité est à la Constitution. C'est un gouvernement pour la gestion des affaires. Il n'a pas à toucher l'éducation ou la santé », dira-t-il. En tant qu'opposition constructive, Afek Tounès, compte participer à l'amélioration de la feuille de route du prochain gouvernement, en proposant l'inclusion de grands projets auxquels il croit. Il veillera à ce que l'équilibre budgétaire soit respecté.
Faouzi Ben Abderrahmène, affirmera que les prochains débats doivent faire l'écho des objectifs de la Révolution : dignité et liberté. Il étayera les priorités fixées par Afek Tounès.
La première est la limitation de la durée des travaux de la Constituante à un maximum d'une année. « Nous refusons tous les appels et discours favorables à la prolongation de cette durée. Les partis qui ont signé la déclaration de principe pour que la période transitoire ne dépasse pas une année, doivent respecter leur engagement. Même si l'étape transitoire est légitime, elle ne peut supporter des programmes de 5 ans. Il faut passer à l'étape durable le plus vite possible ».
La deuxième priorité, chez Afek Tounès, est la justice transitionnelle. Elle est nécessaire pour tourner définitivement la page du passé. Une proposition sera soumise à la Constituante pour la création d'une commission qui sera chargée de ce dossier. Même sur le plan économique, on ne peut tourner la page sans justice transitionnelle. C'est aussi une nécessité pour être fidèles à la mémoire des martyrs de la Révolution, dont la liste définitive n'est pas encore arrêtée. On aurait aimé entendre lire cette liste le jour d'ouverture des travaux de la Constituante.
La troisième priorité est celle du référendum qui doit accorder une légitimité populaire à la Constitution à élaborer. Après, le référendum et les prochaines élections présidentielles et législatives, il faudra penser aux élections municipales. Il faut généraliser les municipalités pour qu'elles couvrent tout le territoire. Les régions sans municipalités sont sous l'autorité directe du ministère de l'Intérieur. Les structures régionales doivent être élues.
D'ici 5ans …
La question du 6ème Califat évoquée par Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahdha, n'a pas manqué aux débats. Faouzi Ben Abderrahmène considère que Hamadi Jebali, a fauté. Il a prononcé un discours à connotation religieuse alors qu'on s'attendait à un discours politique. Il ne fait pas la part des choses entre les deux. Dans son programme Ennahdha parle d'un Etat civil, alors que Jebali, parle d'un point de vue « religieux ». Il a parlé en tant que chef d'un mouvement et non d'un parti. C'est une confusion de langage à éviter. C'est un discours à essence « jihadia » et « takfirya ». Adressé aux sympathisants d'Ennahdha, il considère implicitement qu'il ne peut les mobiliser que par un discours religieux, en mettant sur un pied d'égalité le drapeau de la Tunisie et celui d'Ennahdha. Il fallait les mobiliser pour la défense de la Tunisie, sans oublier que ce genre de propos nous éloignant des vrais problèmes du peuple tunisien.
Noôman Fehry, parlera de l'implantation géographique de son parti qui a opté pour une approche rationnelle et méthodique basée sur l'élaboration d'un projet de société, la présence de plus en plus nombreuse de militants (on parle de 10 mille), de la mise en place d'une organisation et des structures et de l'information. L'objectif est de faire partie des trois premiers partis d'ici cinq ans. Afek Tounes a été présent avec des listes dans 23 circonscriptions. Il compte consolider sa position. La commission de l'organisation va préparer un programme dans ce sens.
Yacine Brahim, parlera des négociations qui ont eu lieu, dernièrement. A Ennahdha, la réponse a été claire. Afek Tounes est opposé à ce qu'un parti dirige le gouvernement en cette étape transitoire. On ne peut parler de Gouvernement d'unité nationale, quand il est dirigé par un parti.
Par ailleurs, la démission d'Emna Mnif et de 17 membres du Comité central, composé de 100 membres, tout en étant regrettable, n'entamera en rien la détermination du parti d'aller de l'avant, comme un parti jeune, ouvert aux jeunes, femmes et les régions intérieures.
Son premier congrès est prévu pour le 4 février prochain.


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