"J'ai été dévoré le jour où a été dévoré le taureau blanc" Proverbe arabe Par Youssef Seddik - Shoah est un mot de l'hébreu moderne qui n'est pas loin de son équivalent dans la langue arabe classique Saw'a, " scandale absolu", portant en lui même tout ce qui nous porte à le rejeter. Ainsi est nommé Saw'a dans le coran la dépouille du frère assassiné dans le récit du duel primordial entre les deux enfants d'Adan. Or, tous les jours, la démesure des uns et des autres basculent vers des actes et des comportements qui se reconnaissent de ce scandale qui ne souffre ni nuances, ni justifications, ni la moindre circonstance atténuante. Qui ne doit produire de la part de ceux dont la révolution tunisienne réjouit encore et fait rêver, que le cri net de l'indignation, et le discours sans ambages adressé au public, à tout le public par les instances partisanes politiques ou idéologiques dont croient procéder les auteurs présumés de telle ou telle forfaiture. Soutien donc, et hommages à Souad ABDERRAHIM. Cette dame, citoyenne et élue qui vient d'âtre victime d'une agression physique. Que personne ne vienne nuancer ce cri de soutien par l'évocation de ses positions politiques différentes ou contraires à celles de son agresseur supposé. Dans une démocratie qui tient à mériter ses vertus, rien ne devrait permettre que l'en porte atteinte à l'intégrité physique de quiconque. Le reste est objet de débat et rien que d'un débat qui peut jouer des manières rhétoriques, des procédés d'éloquence, d'ironie et d'emphase sans toucher aux bordures dangereuses de la diffamation, de l'injure ou de l'irrespect. Cela je le dis à ma famille de penser, ceux qui luttent et qui lutteront pour un culte sécularisé, soigneusement séparé des institutions et du politique. Je l'ai déjà signifié sur les médias qui m'ont été rendus disponibles, à nos concitoyens islamistes, aujourd'hui triomphants, quand il y a eu le scandale d'une prière collective le vendredi à même l'Avenue entre caniveaux et claxons, et que nous avions prié en vain nos interlocuteurs Nahdhaouis de dénoncer cela qui ne pouvait être qu'aberrant même et surtout d'un point de vue d'un Islam correctement vécu. Aujourd'hui, nos concitoyens islamistes se doivent solonnellemment et du haut de leurs tribunes gagnées grâce au suffrage universel ces showas, ces saw'a au quotidien, de la jeune fille habillé à l'occidentale violentée par un chauffeur de taxi qui l'a soupçonnée de racolage jusqu'à ce rideau coupant la salle de classe en deux espaces côté " mâles" côté " femelles" en passant par ces sorties tonitruantes d'un jeune bigot de son cours de math ou de géographie pour aller, dit-il, accomplir sa prière. A ce propos par exemple, j'ai fréquenté depuis mon jeune âge les plus vénérables cheikhs de notre pays, et tous quand ils travaillaient ou étudiaient accueillent avec bienveillance les licences que le Divin leur a accordées pour leurs permettre de différer une ou deux prières de la journée...