La régression du niveau intellectuel et éducatif qui ronge la société tunisienne n'est plus un secret pour personne. Au banc des accusés : le système éducatif assez compliqué et déficient et dont la défaillance s'est manifestée dix ans plus tard. Aujourd'hui, avec l'avènement du processus démocratique et la flambée du taux de chômage, l'urgence est aux réhabilitations. Le retour aux sources s'avère désormais une exigence inéluctable, à savoir le système éducatif. Scrupuleux, les responsables du ministère de l'Education qui ont constitué des commissions, par le biais de longues recherches approfondies, d'évaluations du système éducatif actuel ont annoncé hier, lors d'une conférence de presse tenue au département de tutelle du ministère, les résultats auxquels ils sont parvenus. Ils ont par la suite proposé des solutions capitales et des conseils d'envergure nationale dont l'impact verra le jour, lors de l'application effective de toutes ces belles promesses… Réformes et projets de loi Hier, en la présence du ministre de l'Education Taïeb Baccouche, le Secrétaire d'Etat, les médias et les éducateurs, les spécialistes du système éducatif ont exposé les résultats de leurs recherches. C'est en formant des commissions de réhabilitation de la pédagogie éducative que les professionnels de l'enseignement ont entamé leurs études. Au sein de 9 commissions : les examens et le contrôle continu, les horaires scolaires, la vie scolaire, l'orientation, les cours particuliers et les cours de récupération, programmes et manuels scolaires, la formation, l'intégration des nouvelles technologies de l'information, l'organisation administrative. Durant la conférence chaque intervenant parlait au nom de la commission qu'il représentait. Ce que nous pouvons surtout retenir c'est les grands points d'interrogations qui font la déficience de notre système éducatif et dont les commissions ont tenu à leur apporter des solutions. Dans le cadre de la réforme, il s'agissait de la suppression de la semaine bloquée, suppression du comptage des 25% dans l'examen du Baccalauréat et l'astreindre à une condition : il faudrait que l'élève ait une moyenne supérieure à 9 sur 20, rétablir de nouveau le concours national obligatoire de la 6ème et 9ème année de l'enseignement de base. Par ailleurs, la commission de la réforme du système éducatif insiste sur l'alignement des jours de scolarité similairement, c'est-à-dire entre 190 et 240 jours d'enseignement par an, à raison de 5 jours de scolarité par semaine mis à part les week-ends. Ecourter la séance à 45 min au lieu d'une heure et le nombre des séances par 4 heures au primaire et 6 pour l'enseignement de base et secondaire. Attribuer une pause de 10min entre les séances et 20 entre les cours matinaux et ceux de l'après-midi. Respecter les spécificités de chaque région et modifier les horaires par rapport au rythme de vie de chaque ville. Outre, le contenu des cours, le comptage des moyennes et la répartition des matières et des séances, il se posait aussi la question de la vie parascolaire. Les commissions ont insisté sur certains points qui ont toujours été négligés de par le passé. Ces commissions suggèrent au ministère de l'Education de fournir le transport scolaire comme c'est le cas à l'étranger afin de sauvegarder la sécurité de nos enfants, installer des restaurants au sein des écoles, chose qui n'existait que dans les écoles privées, faire en sorte que les temps libres des élèves soient remplies par des activités parascolaires intellectuelles, enrichissantes et divertissantes entre voyages, sport et jeux artistiques. Quant au système d'orientation scolaire qui se faisait de manière anarchique et pas passez prise au sérieux, il a été jugé par la commission qui s'en charge comme défectueux et désuet vu qu'il ne répond pas aux demandes du marché de l'emploi, ce qui constitue un grand handicap. L'encadrement des élèves n'est pas assez professionnel à cause du manque de personnel qualifié dans l'orientation face au nombre assez important des apprenants. Ce que proposent les membres de cette commission se résume ainsi : la révision de la programmation de tous les niveaux éducatifs (primaire, de base et secondaire), la réhabilitation des sections techniques, diversification des sections technologiques surtout avec les demandes actuelles du marché de l'emploi, l'emploi d'une seule et unique langue pour les matières scientifiques dans l'enseignement de base et secondaire (le français ou bien l'anglais), la sauvegarde du système d'orientation par des textes de loi proclamés par une assemblée supérieure comme l'Assemblée supérieure de l'éducation. Les recherches et les conseils donnés par les commissions reflètent un laborieux et sérieux travail d'investigation et les bonnes intentions. Néanmoins, on aurait préféré que les intervenants ne lisent pas, de plus avec un rythme effréné, mot à mot ce qui était déjà présenté dans le dossier de presse. Les présents avaient l'impression d'assister à un cours magistral ou à un cours de récitation. Pendant plus de deux heures, on assistait à une lecture presque non stop des documents qui nous ont été fournis au départ. Certes, le contenu est le résultat d'un travail assez fructueux et on salue d'ailleurs toutes les commissions pour cela. Oui ! Tout ceci est bien joli mais à partir du moment où c'est pris au sérieux et appliqué à la lettre. Donc parlons peu mais parlons bien et arrêtons de pérorer.