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« Nous n'avons qu'un seul choix, la réussite »
Moncef Marzouki prête serment et prononce son premier discours
Publié dans Le Temps le 14 - 12 - 2011

• « Dépasser les erreurs du passé et jeter les bases profondes de l'Etat civil et pluriel »
• « Il n'est pas question qu'une minorité hypothèque le travail de la majorité »
Une réunion extraordinaire a été organisée hier par l'Assemblée Nationale Constituante au Palais du Bardo.
Le nouveau président Moncef Marzouki a prêté serment conformément à l'article 9 de la loi fondamentale de l'organisation provisoire des pouvoirs publics, devant les représentants du peuple et a prononcé son premier discours, le lendemain de son élection par 153 voix.
Dans une ambiance solennelle et parfois, émouvante jusqu'aux larmes, Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, a commencé par rappeler le caractère historique du moment. Il a félicité tout le monde et surtout, les optimistes qui ont misé sur la Révolution, faite grâce aux sacrifices des jeunes Tunisiens et aux martyrs . Ceux-ci ont misé sur l'intelligence du peuple tunisien et sa maturité qui en moins d'un mois s'est débarrassé d'un dictateur et en moins d'un an, a jeté les bases de la Tunisie nouvelle. Ces réalisations n'ont pu se faire, précise Mustapha Ben Jaâfar sans la conjugaison des efforts de tous les optimistes, surtout ceux de Béji Caïd Essebsi, premier ministre et son gouvernement qui ont assuré la transition et permis l'organisation des premières élections démocratiques. Il a aussi salué, l'institution militaire, ce qui lui a valu une grande et longue ovation debout des représentants du peuple. De même, l'appareil sécuritaire et l'administration tunisienne, colonne vertébrale du pays, ont joué un grand rôle. Les instances créées, après le 14 janvier, comme la Haute Instance de Réalisation des Objectifs de la Révolution et l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) ont réalisé de grands acquis qui ont été à l'origine de la présence des représentants du peuple au sein de la Constituante.
Mustapha Ben Jaâfar a tenu à féliciter « le frère et l'ami du parcours, Moncef Marzouki (applaudissements), cet homme déterminé élu par le peuple et les représentants du peuple ». Il a combattu, sans concession la dictature et a souffert de la répression et de l'exil obligatoire. Les deux hommes ont beaucoup de souvenirs communs au sein de la Ligue Tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) et le Conseil, des Libertés. Ainsi, le présent et le passé se rejoignent. Mustapha Ben Jaâfar, met en relief la jonction entre les deux révolutions, celle qui a combattu le colonialisme et celle que nous venons de vivre, en dépit des différences de nature entre les deux Constituantes. L'objectif est le même, servir la Tunisie et la placer dans la meilleure position possible.
Après avoir prêté serment, sous les applaudissements, le nouveau président Moncef Marzouki vêtu d'un costume occidental sans cravate et avec un burnous, a précisé que « nous vivons un virage dans l'histoire de la Tunisie » et s'interroge sur les critères qu'utiliseront les historiens pour juger le travail de la deuxième Constituante en Tunisie.
La situation au cours de la première Constituante, de 1956 et 1959, était différente de l'actuelle.
Les dirigeants qui avaient chassé le colonialisme, ont mis en place un nouveau régime, installé un Etat moderne, libéré la femme… Et puis, progressivement, ils ont commencé par hypothéquer la souveraineté du peuple, imposer la volonté du parti unique, voire d'une personne unique et essayer de s'attaquer aux composantes de l'identité.
Comme les règles sociales suivent le régime politique, la corruption s'est répandue. Sans l'action d'héros inconnus à l'intérieur des structures qui avaient sauvegardé l'honneur de leur métier, les choses auraient été beaucoup plus graves.
La dictature s'est installée dans le pays. Des dizaines de milliers de prisonniers en ont été les victimes.
Des révoltes de 1980, 1984… se sont poursuivies, jusqu'à la Révolution du 17 décembre 2010. Des centaines de milliers de Tunisiens ont vu leurs vies détruites à cause des procès politiques qui avaient ciblé, les unionistes arabes, les militants de gauche et les islamistes.
Par ailleurs, l'émigration clandestine, ces milliers de jeunes qui se jettent dans la mer, faute d'autres choix, fuyant la Tunisie, interpelle tout le monde. Cette image incite à ne pas reproduire les erreurs du passé. « La responsabilité historique de la deuxième Constituante est de dépasser les erreurs du passé et jeter les bases profondes de l'Etat civil et pluriel », dira Moncef Marzouki en ajoutant que l'histoire impose de grands défis en partant d'une situation catastrophique, comme les créations d'emplois sans disposer de baguette magique. « Nous sommes appelés à réaliser les objectifs de la Révolution, la stabilité, les créations d'emplois sans trop d'endettement, le développement des régions déshéritées sans freiner le développement des autres, la protection des femmes qui portent le « Niqab » ou le « Hijeb et celles qui ne le portent pas, la protection des manifestants et des édifices publics ciblés par ces manifestants, la tranquillisation, la non vindicte… », dira le président.
Par ailleurs, il a insisté pour que toutes les parties assument leurs responsabilités. « Nous n'avons devant nous que le travail. Il n'est pas question qu'une minorité hypothèque le travail de la majorité. Le gouvernement a le devoir de prendre des décisions, de procéder au questionnement et à la réconciliation, de combattre les malversations et la corruption… De son côté l'opposition a la responsabilité de faire des critiques sans concession, tout en participant avec le gouvernement dans la recherche des solutions à mettre en œuvre », dira-t-il.
Il a annoncé sa démission du Congrès pour la République (CPR), tout en affirmant qu'il n'épargnera aucun effort pour assurer un dialogue continu avec le gouvernement et l'opposition et permettre aux Tunisiens de bénéficier de la concrétisation des principes contenus dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont l'égalité entre les hommes et les femmes, non seulement au niveau du statut personnel, mais aussi dans les droits économiques et sociaux. Il a appelé les Tunisiens à avoir un moral élevé. Leur révolution est sans idéologie et sans dogmes.
Moncef Marzouki, a tenu à féliciter le président Foued Mebazâa, le premier ministre Béji Caïd Essebsi, l'armée qui a protégé la Révolution… Des réussites ont eu lieu dans des délais courts.
« Les prochains succès seront le prolongement des précédents » dira-t-il. Il a rappelé que la jeunesse tunisienne est moderne et refuse la répression. « Nous n'avons qu'un seul choix, la réussite. La Révolution du 17 décembre ne doit pas être absorbée par la contre-révolution. La nation arabe nous regarde comme un laboratoire. La réussite de la Révolution en Tunisie, se répercutera dans les pays arabes », précise-t-il. Moncef Marzouki, a achevé son discours en priant Dieu de permettre aux Tunisiens de réussir leur révolution, ainsi que les autres pays arabes », avec les larmes aux yeux.
Emouvant !
Hassine BOUAZRA

Les à-côtés
• Beaucoup d'invités étaient présents dans la session extraordinaire de la Constituante. Mustapha Filali qui était membre de la première Constituante, était de la partie hier.
• Les présidents des instances créées après la Révolution, comme Yadh Ben Achour, Kamel Jendoubi, Taoufik Bouderbala, Abdelfattah Amor, Kamel Laâbidi… étaient présents.
• Le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli était assis entre le Mufti de la République et le premier ministre Béji Caïd Essebsi.
• Les ministres du Gouvernement provisoire n'étaient pas présents.
• Des représentants de la société civile, comme le président du Conseil de l'Ordre des Avocats, Abderrazak Kilani, le président de la Ligue Tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) Abdessattar Ben Moussa, étaient là.
• Parmi les chefs de partis politiques, on remarquait la présence de Rached Ghannouchi, Chokri Bellaïd…
• Le général Rachid Ammar, chef d'Etat major, était sollicité par beaucoup d'amateurs et d'amatrices de photos souvenirs.


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