Le navire de croisière fascine. Pas surprenant, ces complexes touristiques constituent les plus grandes infrastructures mobiles de fabrication humaine. Réorientés pour se consacrer aux voyages de plaisir, ces navires de croisière ont depuis conquis tous les océans et toutes les mers du monde, de la Méditerranée à la Caraïbe; du pôle Nord aux côtes antarctiques. En fait, le secteur du tourisme de croisière enregistre la plus forte croissance de l'industrie touristique mondiale. En Tunisie, près de 900 mille croisiéristes ont visité la Tunisie en 2010. Ce flux a généré, pour le pays, des recettes en devises estimées à 90 millions de dinars. Ces touristes sont répartis entre Espagnols (40%), Italiens (30%), Anglais (10%), Allemands (10%) et d'autres nationalités (10%). Avec le développement rapide du transport aérien et l'instauration de lignes aériennes régulières, les compagnies maritimes ont peu à peu reconverti leurs paquebots de lignes en paquebots de croisières. Compte-tenu de la multiplication des lignes, de la taille des navires et d'une demande en forte croissance, le marché de la croisière pour le tourisme tunisien constitue un enjeu économique important pour l'avenir. Cette activité a connu une baisse en 2011 à cause des événements de la révolution. Le Port de la Goulette n'a accueilli que 126 bateaux transportant 291.000 passagers de janvier à octobre. En attendant, la Tunisie tente, tant bien que mal, de booster cette activité en se plaçant dans l'orbite des TO. Fin décembre, trois escales sont programmées sur la Goulette. Cette activité de croisière a des retombées positives sur plusieurs secteurs, notamment ceux du transport et du commerce, notant que les escales des bateaux permettent aux croisiéristes de découvrir le pays pour la première fois et de contribuer à la promotion du tourisme. Mais faut-il restructurer ce créneau sur des bases solides car certaines compagnies avaient retiré l'escale de Tunis. Si Costa, le numéro 1 sur la Tunisie, a annoncé avoir supprimé la destination même pour 2012, MSC Cruises est revenu mais a en effet annoncé l'annulation de ses escales tunisiennes en 2013 si la taxe de 5 euros par passager qui lui est imposée par les autorités tunisiennes depuis plusieurs années n'est pas revue à la baisse. Cette taxe est perçue par l'OMMP (l'Office de la marine marchande et des ports) et la société Goulette Shipping Cruises. Cette taxation élevée par rapport à celle pratiquée par les autres ports méditerranéens risque de freiner le développement du tourisme de croisière en Tunisie. Sa baisse à 50% pourra renforcer plus cette activité qui est appelée à retrouver sa vitesse de croisière. En effet, la croissance du nombre de croisiéristes pourrait atteindre 3% par an, avec un doublement en 2050 pour atteindre 38 millions de passagers par an au niveau mondial. A l'échelle de la Méditerranée, le nombre de nuitées touristiques générées par les croisières augmenterait jusqu'à 50 millions par an d'ici à 2050. Kamel Bouaouina jamila sithoum ourwa Le Commandant