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Léopold Sédar Senghor, le chantre de la littérature de la Négritude
Portrait
Publié dans Le Temps le 07 - 01 - 2012

Une manière d'être au monde baptisée par l'écriture dite de la Négritude sous le hiératisme des majuscules, ne pourrait que revivifier son promoteur, Léopold Sédar Senghor. Les partisans de ce chantre de la poésie nègre venaient de célébrer en décembre dernier l'héritage d'un mouvement littéraire qui n'a pas tardé à devenir par la suite politique.
Senghor, Césaire et Damas sont bien les fondateurs de ce courant d'intellectuels africains et antillais connus de par le monde et dont le lien n'est pas uniquement le teint noir mais également la volonté indéniable de lutter contre toute forme d'oppression et de dénigrement. Poète d'origine sénégalaise, écrivain et homme politique, Senghor est le premier africain à siéger à l'Académie française, de même, qu'il a été le premier président du Sénégal après l'indépendance. A partir du mot '‘Négritude'', il est parvenu surtout à mettre en avant ‘'l'universalité de l'idée de culture'' qui n'est pas le propre de l'Occident bien qu'il s'est profondément imprégné de la culture occidentale. Son œuvre témoigne d'un appel rédempteur, qui élude des hiatus humains et culturels entre la terre ancestrale, l'Afrique et l'Europe, plus précisément, la France pour mieux s'ouvrir au monde comme horizon de désenclavement. Dans la quasi majorité de ses œuvres : Chant d'ombre, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, Ethiopiques, Œuvre poétique, Ce que je crois : Négritude, francité, et civilisation de l'universel, Senghor laisse entendre les envolées de son imaginaire et les retombées du réel. Le poète-énonciateur ne se possède pas, dans la mesure où il est possédé par une instance qui est à la fois logée au plus intime de lui-même et bizarrement étrangère. Est-ce un dédoublement ou un tirage au clair d'un rapport ambivalent avec son identité et ce à quoi il a aspiré? C'est simplement, une manière de se déloger dans un ailleurs qui se décline au tréfonds de l'humain esquissé dans tous les remous de son émoi. Senghor se refuse à penser l'essence de l'homme à partir des idées reçues et de la contingence de la vie pour céder plutôt le pas à l'analyse de ce qui est foncier en l'homme à l'instar de Frantz Fanon qui avait mieux que quiconque analysé l'aliénation culturelle du Noir. C'est pourquoi, dès son arrivée à Paris, il ne tarde pas à s'interroger sur le devenir social, politique et économique de son pays colonisé par rapport à celle du colonisateur. Ses écrits définissent la lignée de sa pensée que résume bien une phrase du Jamaïcain Mac Kay, citée souvent par Senghor lui-même : « plonger jusqu'aux racines de notre race et bâtir sur notre profond fond, ce n'est pas retourner à l'état sauvage : c'est la culture même». Son réquisitoire contre l'esclavage et l'asservissement s'allie à l'évocation de l'histoire de sa terre natale et de sa langue maternelle rendues toutes dans un lyrisme traversé de bout en bout par une percée d'exotisme mêlé à la colère quant à la situation du nègre asservi. Indéniablement, entre Senghor, l'écrivain instruit à l'Occident et sa propre civilisation africaine dans laquelle il s'est ressourcé et se sentait apte à créer, une sorte de fil tantôt noué tantôt tiraillé se laisse voir entre l'Afrique et l'Europe. Rappelant ainsi que la littérature dans sa plus pure signification, est un facteur puissant d'humanisation, de lien culturel, et que tant qu'il y aura des lecteurs de la littérature dite nègre, il y aura des consciences qui ne trouveront le repos qu'après avoir proclamé la parole, toute la parole dont chaque homme qui écrit connait les pouvoirs immenses même si la littérature est, en partie, le terreau du mythe et de l'imaginaire. Senghor reste, par excellence, le poète dont la parole poétique épouse le rythme du tam-tam et des cadences des vieux chants Wolof et sérère qu'il doit à son idiome maternel.

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