Classement mondial de la liberté de la Presse : La Tunisie passe de la 72e place en 2020 à la 118e en 2024    Le Smartphone Reno11 F 5G lancé en Tunisie (caractéristiques)    Ben Mustapha à propos des énergies renouvelables : une belle stratégie n'est pas nécessairement une bonne stratégie !    Marché de travail au Maroc: 80.000 postes d'emploi perdus à cause de la sécheresse    La forêt de chêne liège, la richesse menacée de la Tunisie    Tunisie : Réserves en devises de la BCT au 02 Mai 2024    Signature d'un mémorandum d'entente entre la Tunisie et l'Irak dans le domaine de l'eau    RDC : le M23 s'empare d'une ville très riche en minerais, le Rwanda va encore se gaver?    Film Mars One Thousand One projeté au Planétarium de la Cité des Sciences à Tunis (trailer)    Météo du week-end : Temps doux et printanier    Médenine : Saisie de 50 tonnes de produits alimentaires subventionnés    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    Souad Sassi nommée directrice exécutive de la FNCT    L'énigmatique affaire Fethi Dammak revient sur le devant de la scène : De probables révélations compromettantes lors du procès ?    Daily brief national du 03 mai 2024: Saïed insiste pour "la purge de l'administration des éléments infiltrés ou incompétents"    Pourquoi fête-t-on la Journée mondiale de la liberté de la presse à la date du 03 mai ?    Météo en Tunisie : Mer agitée , températures en légère hausse    Jaouhar Ben Mbarek empêché d'assister à son audience devant la cour d'appel    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Une réforme de l'enseignement supérieur en vue : Les nouvelles orientations de Kais Saied    La Cigale Tabarka Hotel – Thalasso & Spa -Golf, lauréat des deux prestigieuses distinctions internationales    Vers une ère législative renouvelée : Les priorités de Kais Saied et Ahmed Hachani    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    L'Otic cherche des solutions face à la hausse des prix des sacrifices    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    L'EST tenue en échec par le CSS – Aholou et Meriah : du recul !    Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»    «Les contours de l'Infini», exposition individuelle de Jamel Sghaier au Club Culturel Tahar Haddad, du 3 au 22 Mai 2024 : Quête d'Absolu dans la peinture de Jamel Sghaier    OIM Tunisie: Plusieurs migrants subsahariens souhaitent retourner dans leur pays d'origine    La police évacue les migrants subsahariens du jardin public des Berges du Lac    15 morts et 500 blessés en 24 heures selon un bilan de la Protection civile    En bref    France : Un vent de contestation pour la Palestine souffle sur les universités    Tensions accrues : des troupes russes entrent dans une base au Niger hébergeant des forces américaines    Des sportives tunisiennes marquent l'histoire de la FIP    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Participation des étrangers à des spectacles en Tunisie: Le rappel à l'ordre du ministère des Affaires culturelles    La Cinémathèque Tunisienne propose la série de projections "10 Sites, 10 Docs : Ciné-Patrimoine"    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Le Musée Safia Farhat propose l'exposition collective 'La mémoire : un continent' du 5 mai au 15 juin    Fadhloun : voici comment la Tunisie peut annuler les sanctions de l'Agence mondiale antidopage    Club Africain - CS Sfaxien : Détails de la vente des billets    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    Dopage : la Tunisie sanctionnée pour non-conformité au Code mondial    Sanctions confirmées par l'Agence mondiale antidopage contre la Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Léopold Sédar Senghor, le chantre de la littérature de la Négritude
Portrait
Publié dans Le Temps le 07 - 01 - 2012

Une manière d'être au monde baptisée par l'écriture dite de la Négritude sous le hiératisme des majuscules, ne pourrait que revivifier son promoteur, Léopold Sédar Senghor. Les partisans de ce chantre de la poésie nègre venaient de célébrer en décembre dernier l'héritage d'un mouvement littéraire qui n'a pas tardé à devenir par la suite politique.
Senghor, Césaire et Damas sont bien les fondateurs de ce courant d'intellectuels africains et antillais connus de par le monde et dont le lien n'est pas uniquement le teint noir mais également la volonté indéniable de lutter contre toute forme d'oppression et de dénigrement. Poète d'origine sénégalaise, écrivain et homme politique, Senghor est le premier africain à siéger à l'Académie française, de même, qu'il a été le premier président du Sénégal après l'indépendance. A partir du mot '‘Négritude'', il est parvenu surtout à mettre en avant ‘'l'universalité de l'idée de culture'' qui n'est pas le propre de l'Occident bien qu'il s'est profondément imprégné de la culture occidentale. Son œuvre témoigne d'un appel rédempteur, qui élude des hiatus humains et culturels entre la terre ancestrale, l'Afrique et l'Europe, plus précisément, la France pour mieux s'ouvrir au monde comme horizon de désenclavement. Dans la quasi majorité de ses œuvres : Chant d'ombre, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, Ethiopiques, Œuvre poétique, Ce que je crois : Négritude, francité, et civilisation de l'universel, Senghor laisse entendre les envolées de son imaginaire et les retombées du réel. Le poète-énonciateur ne se possède pas, dans la mesure où il est possédé par une instance qui est à la fois logée au plus intime de lui-même et bizarrement étrangère. Est-ce un dédoublement ou un tirage au clair d'un rapport ambivalent avec son identité et ce à quoi il a aspiré? C'est simplement, une manière de se déloger dans un ailleurs qui se décline au tréfonds de l'humain esquissé dans tous les remous de son émoi. Senghor se refuse à penser l'essence de l'homme à partir des idées reçues et de la contingence de la vie pour céder plutôt le pas à l'analyse de ce qui est foncier en l'homme à l'instar de Frantz Fanon qui avait mieux que quiconque analysé l'aliénation culturelle du Noir. C'est pourquoi, dès son arrivée à Paris, il ne tarde pas à s'interroger sur le devenir social, politique et économique de son pays colonisé par rapport à celle du colonisateur. Ses écrits définissent la lignée de sa pensée que résume bien une phrase du Jamaïcain Mac Kay, citée souvent par Senghor lui-même : « plonger jusqu'aux racines de notre race et bâtir sur notre profond fond, ce n'est pas retourner à l'état sauvage : c'est la culture même». Son réquisitoire contre l'esclavage et l'asservissement s'allie à l'évocation de l'histoire de sa terre natale et de sa langue maternelle rendues toutes dans un lyrisme traversé de bout en bout par une percée d'exotisme mêlé à la colère quant à la situation du nègre asservi. Indéniablement, entre Senghor, l'écrivain instruit à l'Occident et sa propre civilisation africaine dans laquelle il s'est ressourcé et se sentait apte à créer, une sorte de fil tantôt noué tantôt tiraillé se laisse voir entre l'Afrique et l'Europe. Rappelant ainsi que la littérature dans sa plus pure signification, est un facteur puissant d'humanisation, de lien culturel, et que tant qu'il y aura des lecteurs de la littérature dite nègre, il y aura des consciences qui ne trouveront le repos qu'après avoir proclamé la parole, toute la parole dont chaque homme qui écrit connait les pouvoirs immenses même si la littérature est, en partie, le terreau du mythe et de l'imaginaire. Senghor reste, par excellence, le poète dont la parole poétique épouse le rythme du tam-tam et des cadences des vieux chants Wolof et sérère qu'il doit à son idiome maternel.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.