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Pénurie de talents; pénurie d'argent!
Dossier Mercato hivernal
Publié dans Le Temps le 08 - 01 - 2012

Selon les normes internationales fixées par la FIFA, deux périodes annuelles bien définies et rigoureusement délimitées sont propices aux recrutements et aux libérations des joueurs. Pour l'heure et depuis le 19 décembre, nous sommes en plein mercato hivernal pour une bonne trentaine de jours. Habituellement, les clubs attendent avec frénésie cette ouverture du marché pour annoncer avec fracas des opérations coup de poing, souvent histoire d'épater la galerie et de contenter une rue en ébullition pour diverses raisons d'ailleurs.
L'Espérance et les autres
Nous excluons de cette approche l'Espérance trouvant en Hamdi Meddeb le mécène idéal dépensant sans compter en silence et sans créer de vagues. Il en est à 13 milliards de sa propre poche et continue à dépenser avec prodigalité pour ses couleurs sans relâche. D'ailleurs l'EST est l'unique club de la place à honorer mensuellement ses engagements envers les siens sans coup férir qu'il vente ou qu'il pleuve et en dépit du huis clos très pénalisant difficilement enduré par les autres.
Pour les autres, généralement l'affaire se scinde en deux volets distincts : les « dits » nantis habituels et ceux appartenant aux secondes zones. Pour les premiers, leurs recrutements se font dans le dessein de renforcer un effectif déjà pléthorique en qualité et en quantité. Mais les résultats ne suivant pas, leur président de peur d'encourir la colère de ses inconditionnels a recours à ce stratagème pour apaiser les tensions une fois consommées et ne tenant plus la route les sempiternelles excuses du parti pris de la Direction Nationale de l'Arbitrage (DNA), de l'arbitrage maison, du terrain impraticable, des conditions atmosphériques défavorables, des mesures sécuritaires déplorables, etc. Bien sûr quelques uns agissent de la sorte pour truster les éléments de valeur dans leur écurie dans la perspective avouée d'en priver les autres concurrents de leurs services.
Pour les présidents peu nantis et aux ressources limitées, leurs recrutements se font en fonction des bonnes relations et affinités qu'ils auront tissées au préalable avec les clubs riches.
C'est généralement sous la forme d'un prêt de 6 mois qu'ils font leurs emplettes. Des joueurs qui n'ont pas percé et ne sont pas parvenus à postuler à une place de titulaire changent alors momentanément de casaque pour gagner en matches officiels en jambes et devenir compétitifs. Souvent, et à la grande surprise de leurs ex-employeurs, ces laissés pour compte crèvent l'écran et éclaboussent de leur classe la scène sportive avec une convocation en Equipe Nationale à la clé. Mais pour cette semaine initiale du mercato, aucun gros coup n'a été annoncé jusque là. Certes la rumeur véhiculée par certaines presses à sensation va bon train comme de coutume annonçant tel ou tel joueur ici et là, mais concrètement vraiment rien de solide et de concret à se mettre sous la dent.
Pourquoi cette latence, ce temps d'arrêt marqués par les recruteurs ? Par quels phénomènes et mécanismes justifie-t-on cette léthargie inhabituelle? Nous avons abordé une pléiade de nos responsables et de nos techniciens pour en savoir plus sur les raisons réelles ayant plongé ce mercato du moins jusque là en hibernation.
Mohamed Sahbi RAMMAH

Mrad Mahjoub (Ex-Ent national): «Il y a anguille sous roche»
Il faut souligner d'emblée que le mercato hivernal diffère grandement de celui de l'été. Pour celui là, juste deux à trois postes à pourvoir car normalement le gros des recrutements aurait du être fait en été. Pour l'heure juste quelques réglages à effectuer pour ne pas perturber les équilibres et les automatismes du groupe déjà en place. Bien sûr pour les petites équipes souffrant de résultats médiocres la tendance diffère avec nécessité et obligation de recruter en masses pour pallier aux multiples défaillances enregistrées. On attend donc les jours à venir pour que chacun abatte enfin son jeu. Cependant, je pense sincèrement qu'il y a beaucoup d'argent qui circule en sport et une enquête approfondie quant à sa provenance nous édifierait sur bien de dépassements suspects. Car nous ne voyons que le sommet de l'iceberg, tout le reste se trame en catimini, sous le manteau et sans la moindre transparence. Je pense qu'il y a anguille sous roche et qu'il est grand temps de tout déballer sur la table.

Ridha Akacha (Entraîneur) : «Seuls les Stadistes Msakni et Jeridi!»
Exception faite de l'Espérance qui a la chance d'avoir Hamdi Maddeb comme président, tous les autres clubs souffrent terriblement du manque d'argent et de ressources.
Certes des transactions se font ça et là sous le manteau mais ce n'est pas encore l'envolée habituelle du mercato. Et puis en dehors des Stadistes Rami Jeridi et Iheb Msakni qui occupent les devants de la scène des transferts, il n'y a personne de vraiment exceptionnel à citer.
Donc pénurie d'argent et de joueurs de talents. Mais les clubs de seconde zone aux moyens très limités s'accrochent et tentent par tous les moyens de se renforcer par quelques joueurs appartenant aux grosses écuries mais y faisant banquette pour ne pas dire y garnissant les travées le dimanche.
Peut-être qu'avec les jours à venir, des recrutements à sensation auront lieu chez les grosses cylindrées cachant encore leur jeu, attendons donc pour voir.

Mahmoud Ouertani (DT au CAB) : «Optimisation entre technique et matériel»
Quand je lis ce que rapportent quotidiennement les journaux concernant les tests effectués par les joueurs çà et là, je reste sidéré car d'une part les présidents crient à la pénurie des ressources et d'autre part ils se lancent dans ces opérations d'essai. Tous les clubs sont en prospection mais se gardent de dévoiler leurs intentions tant que les transactions ne sont pas définitivement scellées. Nous ne sommes qu'au tout début du mercato et bientôt les cascades des annonces officielles feront jour.Pour nous au CAB, nous recrutons à moindre prix des joueurs libres (Emir Dridi, Arbi Jabeur, Ahmed Harrane, Ahmed Zouway). Notre politique est à l'optimisation entre nos besoins techniques et nos moyens financiers. Pas de folies des grandeurs donc. N'empêche, nous sommes encore à la recherche d'un défenseur et d'un attaquant pour étoffer encore notre jeune effectif.

Gérard Buscher (Ent ASM) : «Je suis contre ce mercato»
«Le manque manifeste d'argent est derrière cette léthargie. La situation est intenable et les présidents n'arrivent plus à gérer un quotidien devenu très lourd pour leurs seules frêles épaules. Les organismes sont réticents pour aider les caisses depuis la révolution et c'est normal du fait de la crise financière endurée par eux-mêmes.Pour ma part je suis contre ce mercato d'hiver car on vient à peine de disputer quelques petites rondes et voilà que certains veulent partir. Il aurait mieux valu travailler davantage la cohésion du groupe, peaufiner les automatismes, améliorer la rigueur, consolider la vie de groupe, apprendre aux joueurs à s'impliquer et à s'identifier plus à leurs couleurs, les inciter à batailler dur et à suer à fond pour décrocher une place de titulaire plutôt que de les bazarder sur une voire deux apparitions non réussies.Je suis pour un groupe solidaire de 22 joueurs qui ne bougent pas durant l'année et qui bûchent dur pour terminer la saison ensemble. Mais vous oubliez qu'en parallèle à ce mercato des joueurs, il y a celui pratiquement hebdomadaire des entraineurs ce qui est une caractéristique de la Tunisie du reste ! »

Taoufik Zaaboub (Entraîneur) : «A ne plus rien y comprendre!»
«De quel mercato parlez-vous ? Toutes nos structures sont chambardées et en ébullition. Même la constituante ne fait pas l'unanimité ni autour d'elle ni parmi ses membres avec des chamailles à vous dégouter de la vie politique. L'argent se fait rare voire introuvable. Le milliard de Akaïchi a été dilapidé par l'ESS pour l'achat de quelques joueurs à la valeur discutable. En plus les joueurs de qualité ne courent plus la rue. Oui c'est vrai comme vous me faites justement remarquer que l'ESS dispose d'une infrastructure de rêve avec 4 terrains pour ses jeunes. Alors je me demande pourquoi recruter un Chamseddine Dhaouadi, un Rami Jeridi ou un Iheb Msakni alors que nos jeunes au nombre de 600 sont talentueux et aspirent impatiemment à passer en équipe fanion. Nous avons formé les Ammar Jmel, Bjaoui, pourquoi alors Dhaouadi maintenant ? Pareils recrutements ne font que les inhiber et les démoraliser. Personnellement j'appelle cette politique de gaspillage des deniers du club avec une vision pas saine de la part de certains décideurs pour ne pas dire plus ».

Imed Mseddi (Vice-Pdt CSS) : «Changement dans les mentalités»
Il est indéniable que le facteur finance joue un rôle primordial dans cette apathie apparente dans le mouvement des joueurs. L'argent, nerf de toutes transactions, manque terriblement à pratiquement tout le monde.La crise financière aiguë fait souffrir terriblement tous les présidents à quelques très rares exceptions près. Les sponsors habituels se font rares du fait de l'instabilité que traverse le pays. Les bailleurs de fonds ont fermé les vannes eux-mêmes confrontés à de graves problèmes de sit-in, de grèves, etc. En plus la scène sportive actuelle n'offre pas tellement de possibilités en joueurs d'exception et de talent. Par ailleurs et au vu de cet état de fait, je crois sincèrement qu'il y a une prise de conscience générale chez les responsables de se pencher sur le vivier local pour y piocher copieusement. Une approche que je salue grandement car il est grand temps que les jeunes bénéficient de meilleures conditions de travail, d'encadrement, de suivi. C'est la politique adoptée chez nous au CSS et nous sommes sûrs d'en cueillir les dividendes très prochainement.

Fateh Alouini (Pdt JSK): «A l'image de ce qui se passe au pays »
«Rien ne va, ni joueurs de valeur libres ou libérables ni argent pour affronter les achats.Fatalement on se rabat sur les divisions inférieures pour tenter d'y dénicher l'oiseau rare au moindre coût. A titre d'exemple, j'ai recruté Aouichi de Bouselem, Abdi (18 ans) du SRS, deux libyens (un axial et un pivot) et un tuniso-libyen.
Voilà notre lot les clubs peu nantis, mais pour les autres je suis sûr que sous peu ils effectueront des transactions retentissantes à coup de centaines de millions comme d'habitude. D'où ils sortiront l'argent ? C'est leur affaire mais j'affirme que rien n'a changé et que les pauvres s'appauvriront davantage et que les riches deviendront de plus en plus puissants voilà tout. J'espère que d'ici-là les choses vont se tasser, ce qui encouragerait à coup sûr les mécènes à nous venir en aide une fois libérés de leurs insurmontables problèmes avec leurs ouvriers et employés. »

Adel Daâdaâ (Pdt CSHL): «Pas un dinar des autorités»
«Il faut dire que la conjoncture actuelle qui prévaut sur nos contrées y est pour beaucoup dans ce marasme profond frappant ce début du mercato. Déjà les grands clubs souffrent terriblement sur le plan effectif.
Un président que je ne peux citer par décence se plaint déjà de certains de ses protégés « allumés » par des agents peu scrupuleux les incitants à la rébellion, au départ avec des offres mirobolantes mais sûrement factices. Par ailleurs, comment voulez-vous que nous autres arriverions à finaliser des recrutements avec des caisses vides ? Aucun millime de la fédération, les subventions du Promosport sont aux abonnés absents, les sponsors ne mènent pas plus large ; chaque PDG que je contacte est confronté aux grèves et aux débrayages sauvages de ses employés et risque de mettre la clé sous la porte ; Même pas un dinar de la mairie et du gouvernorat !
Pour l'heure je suis à 600 millions de collectés uniquement grâce à mes relations « très très » personnelles. »

Riadh Bennour (Pdt de section EST) : «Pour des recrutements ciblés»
A l'Espérance Sportive de Tunis, nous avons toujours travaillé selon une stratégie bien claire prenant en considération nos court, moyen et long termes. C'est la vision futuriste de si Hamdi pour la gestion de notre club. Nous sommes contre les recrutements faits de 7 voire 8 joueurs histoire de contenter la galerie. Notre prospection se fait sur des bases scientifiques avec des critères bien rigoureux à respecter scrupuleusement. 2 à 3 jours tout au plus selon les besoins du staff technique sans plus. Des joueurs excellents en mesure de donner immédiatement le plus. Les Yannik Mouelhi en sont le parfait exemple. Pour Slama, c'est l'un des rares N°9 classiques de la place, international et libre en plus. Il accaparera les feux de la rampe sous peu. Oui, le mercato démarre lentement et c'est sûrement dû au marasme que vivent les caisses en plus de la rareté des joueurs de qualité sur le marché local.
Nouri


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