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"Le voyage botanique de Desfontaines dans les Régences de Tunis et d'Alger (1783 -1786)" : la passion de connaître, l'ambition de comprendre Publication scientifique
A la veille de la Révolution française, un jeune naturaliste se voit confié la mission d'explorer les Régences de Tunis et d'Alger au point de vue de « l'histoire naturelle et de la botanique ». René-Louiche Desfontaines débarque à la Goulette en plein mois d'août 1783. A Tunis, il y a un peu plus d'un an que Hamouda Bacha est au pouvoir et Desfontaines est invité à se joindre à l'expédition que le Bey en personne va mener dans le sud du pays. Feront suite, durant plus de deux ans, plusieurs explorations jusqu'en Algérie. Scientifique, humaniste et rationaliste, Desfontaines en ramènera un ensemble d'observations représentatives d'un homme du « Siècle des Lumières ». Pendant son séjour en Barbarie, Desfontaines n'a cessé de la parcourir et de l'étudier dans toutes les directions : fort et vigoureux comme un chasseur de profession, sobre dans ses habitudes, actif pour la recherche de tous les objets qui présentaient de l'intérêt, il a pour ainsi dire épuisé l'étude de la botanique de ce pays. Il avait aussi consacré ses soins à l'étude des animaux, de belles collections d'insectes, déposées au Muséum d'histoire naturelle, et il a décrit dans un mémoire publié en 1787, plusieurs nouvelles espèces d'oiseaux observés sur les côtes de Barbarie. L'étude qu'il avait faite des écrivains anciens, l'avait aussi mis à même de recueillir, avec connaissance de cause, plusieurs documents sur l'ancienne géographie et quelques monuments antiques du pays. Son mémoire sur le Lotos de Libye, qui nourrissait les Lotophages, celui sur le chêne aux glands doux, qui croît sur l'Atlas, et qui a fait naître l'idée que nos ancêtres se sont nourris de glands, celui sur les usages économiques du dattier, sont des preuves, et de ses connaissances classiques, et de la saine critique avec laquelle il les employait. Pendant son séjour en Barbarie, il y rencontra deux botanistes qui venaient aussi explorer le pays, Martin Vahl, professeur de botanique à Copenhague, et Poiret qui a publié son « Voyage en Barbarie ». Ces relations, faites loin du pays natal et dans des circonstances auxquelles se rattachent des souvenirs de fatigue et quelquefois de danger, laissent des traces bien plus profondes que celles qui ont lieu dans la vie facile des cités civilisées : J'ai souvent fait cette réflexion en entendant ces vieillards se raconter avec feu et avec gaité les réminiscences de cette époque active de leur vie. Cette publication scientifique a été rééditée par Cartaginoiseries en 2010, préfacée par Denise Brahimi, quant à l'introduction, les notes et la bibliographie sont de Claudine Rbàa. La photo de couverture est d'Aïda Ben Hamouda.