Un sit-in, en faveur de la garantie de la liberté de presse et de l'indépendance des médias, a réuni lundi, devant Radio Sfax, diverses associations non gouvernementales, dont notamment la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme, des membres de l'Assemblée Nationale Constituante, des représentants syndicaux, des journalistes et des universitaires. Les récents faits qui ont émaillé l'actualité et cristallisé les protestations des sit-ineurs se rapportent, d'après les personnes approchées, « au mode vertical et unilatéral de la nomination , par Le Premier ministère, de nouveaux responsables à la tête de plusieurs établissements médiatiques », ainsi qu'aux actes d'agression verbale et physique, aux mesures disciplinaires arbitraires et aux tentatives de musellement commis à l'encontre de journalistes dont entre autres, Sana Farhat du journal, Le Temps et Rachid Karray, de Radio Sfax. A propos des nominations et des violences ci-haut citées, les participants y voient une volonté claire de mainmise sur le secteur médiatique et dénoncent ce qu'ils estiment être un retour vers les anciennes pratiques de coercition qui conduira inéluctablement, comme le souligne Lassaâd Jamoussi, président de la section de Sfax Sud de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme, à « la confiscation de la liberté de presse considérée par la ligue comme un pilier essentiel de la démocratie et de la citoyenneté, ce qui fait craindre que toute tentative de récupération ou de confiscation des organes de presse à travers des nominations non concertées avec les instances concernées et les professionnels ne reconduise le système de coercition et de clientélisme instauré par Ben Ali et qu'elle ne relève en fait de la mise en place d'un système qui ne peut être que dictatorial. Le leitmotiv de liberté, de démocratie et de droits de l'homme , dans la bouche des nouveaux responsables, constitue en réalité, un simple slogan loin d'être mis en pratique comme en témoignent les dernières nominations faites dans l'ignorance et le mépris total par rapport à la haute Instance de l'Information et au Syndicat des Journalistes Tunisiens. » Ce n'est là qu'un échantillon représentatif de la position des sit-ineurs contactés devant Radio Sfax, venus également apporter leur soutien « aux journalistes victimes d'agressions, d'actes de violence ou ayant fait l'objet de sanctions disciplinaires jugées infondées et arbitraires, des pratiques visant à imposer la censure voire même des tabous et donc à étouffer dans l'œuf toute velléité d'indépendance ou de dénonciation d'abus ou d'entorses aux principes de démocratie » Chokri Yaîch, député à l'Assemblée Constituante, présent pour « exprimer son soutien aux journalistes et défendre la liberté de presse, premier garant de la démocratie », fait part d'un constant fâcheux « dans la mesure où la presse écrite est elle-même en train d'amorcer un revirement regrettable », comme cela a été malheureusement constaté lorsqu'un journal en langue arabe a démenti l'information publiée par le journal « Al Maghreb » concernant les événements survenus à Sejnène. Cela constitue une entorse d'autant plus grave à la déontologie du métier, que lesdits événements qui ont fait souffrir les habitants de la localité étaient véridiques et avérés, comme cela a été confirmé par le journal télévisé de la Nationale 1 » Taieb LAJILI
Sit-in des journalistes de la Radio du Kef Les journalistes de la radio régionale du Kef ont observé, hier, un sit-in pour protester contre "les pratiques irrégulières de l'administration et qui portent atteinte à la liberté du travail journalistique et à la dignité des journalistes de cet établissement. Ils ont dénoncé la politique de discrimination entre les journalistes exercée par l'administration. Ils ont revendiqué l'amélioration des conditions de travail notamment à travers l'augmentation de la prime de transport et le renforcement du parc de transport.