Certains observateurs amateurs des fictions américains de Robert Redford et Brad Pitt et qui voient la CIA (centrale américaine de l'espionnage et du renseignement) partout, racontent que la Tunisie aurait été choisie par les décideurs et stratèges de la Maison Blanche, pour jouer le rôle de « laboratoire » de l'Islamisme politique et de son évolution vers l'élaboration d'un nouveau modèle de « démocratie islamique ». Henry Kissinger le plus ennemi des arabes et des musulmans après le croisé Godefroy-de Bouillon, et qui a toujours prôné et attisé les guerres préventives au Moyen-Orient et les conflits internes inter-arabes, aurait fini par jeter l'éponge ! L'Amérique ne fera plus la guerre à l'Islam, à l'exception de l'Iran parce qu'aucun pays arabo-musulman, même pas la Turquie, ne doit posséder la « bombe » ! La nouvelle stratégie serait de mettre l'islamisme politique même « radical » à l'épreuve du pouvoir. Bonne recette et si la chose - fiction est prouvée, M. Obama et Mme Clinton auront ainsi le prix d'excellence stratégique, parce qu'il n'y a rien de mieux que le pouvoir et son exercice pour éreinter l'idéologie et ramollir les illuminés armés. Mais, alors si les grandes puissances de ce monde ont décidé de faire des nous des « Cobayes » que pouvons-nous faire pour que l'islamisme politique réalise, au moins, l'objectif « universel » nouveau, celui de construire la « démocratie musulmane » des temps modernes. Pour ma part, je ne me fais pas trop de soucis. La Tunisie, à travers l'Histoire, a toujours réussi à digérer toutes les « injonctions » des civilisations qui l'ont dominée. Les Romains en ont fait « la proconsulaire » à part entière, et elle a même donné des empereurs d'origine « africaine » à Rome. Saint Augustin, l'Algéro-tunisien, aura été aussi le plus grand réformateur de l'Eglise chrétienne, après son fondateur Jésus Christ. Les Arabes conquérants ont bâti Kairouan, mais Kairouan a remodelé toute la doctrine musulmane sunnite pour en faire la première école de la tolérance et de la liberté dans le monde de l'Islam. Tout cela pour dire que le génie de notre peuple à travers l'histoire, c'est d'être « pluriel » et bon… Une bonté sculptée dans le climat doux de ce pays et dans la morphologie même de son relief. Rappelons-nous, la Tunisie n'a pas de montagnes très élevées et inaccessibles et la mer hospitalière baigne ses côtes sur 1300 km. Par conséquent, génétiquement, les « bipèdes » que nous sommes, avons été dotés par la nature et Dieu d'une faculté d'adaptation sans nulle autre pareille dans le monde. Donc, nous avons notre mot à dire même sur ce sujet « casse-tête » qu'est la Religion et son ambition de s'approprier le gouvernement civil. Alors, disons-le haut et fort : La fanatisme et l'extrémisme religieux sont les premiers ennemis du pouvoir démocratique. Henri IV, Roi de France, en sait quelque chose par la main criminelle de Ravaillac et avant lui, le calife et compagnon de notre Prophète vénéré, Omar Ibn Al Khattab. Ils sont les ennemis de la démocratie, toutes tendances et idéologies confondues y compris du mouvement islamiste modéré, aujourd'hui, majoritaire : Ennahdha. A notre humble avis, si le gouvernement d'Ennahdha ne trace pas les limites du seuil rouge et critique, aux groupuscules fanatisés, il risque de perdre les prochaines élections, parce que la société civile en a ras-le-bol des « agitateurs » et des vigiles irresponsables, qu'ils soient religieux ou autres et qui empêchent le pays de reprendre son souffle et de se remettre au travail. Ennahdha qui réclame son droit de « grâce gouvernementale » au moins de 100 jours pour mettre en œuvre sa politique de remise à niveau des régions et du pays ne peut le faire avec des mots, même ceux très diplomatiques, de M. Dilou, le porte-parole orfèvre du gouvernement. Gouverner c'est prévoir et agir. Prévoir les dérapages extrêmes et leurs conséquences désastreuses au niveau du moral de la nation, et agir pour rétablir l'autorité de l'Etat, la sérénité sociale et remobiliser l'économie. Les groupes de hors-la-loi qui bloquent les rues, les institutions, les usines et les lieux de production, doivent comprendre que le gouvernement est bien décidé à appliquer la loi et pour cela il faut des décisions concrètes et des actes pour l'exemple. Sans cela, les gens encore peu nombreux, qui pensent qu'il y a un véritable déficit de gouvernance, seront la majorité de demain !