L'organisation non gouvernementale ONE a demandé la "transparence" sur "l'origine des fonds" utilisés pour la prime de victoire versée par le fils du président de Guinée équatoriale aux joueurs de l'équipe de football, mercredi dans un communiqué. "La question n'est pas de savoir si les joueurs ont mérité cette prime, mais d'où provient cet argent et comment le fils du président l'a financée", explique Guillaume Grosso, directeur de ONE France. Nous connaissons tous le train de vie de M. Obiang junior, et le doute quant à l'origine de ces fonds est permis". "La +prime football+ d'Obiang illustre parfaitement le besoin de plus de transparence en Guinée équatoriale, poursuit-il. L'Europe doit agir au plus vite pour imposer une législation régulant le secteur pétrolier et l'argent versé à des gouvernements comme celui de Teodoro Obiang pour l'exploitation des ressources naturelles". Mardi, Teodorin Obiang, ministre de l'Agriculture et fils du président de la République Teodoro Obiang, a versé notamment cinq cents millions de francs CFA (760.000 euros) à l'équipe nationale pour sa victoire contre la Libye (1-0) en match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations 2012, que la Guinée équatoriale organise avec le Gabon. "Il a pensé qu'avec ses moyens, en tant qu'homme d'affaires, il pouvait le faire. Le peuple pense que celui qui a la possibilité d'aider l'équipe nationale doit le faire. La sélection est une affaire d'Etat. Chacun apporte sa contribution", avait précisé le ministre des Sports, Francisco Pascual Eyegue Obama Asué. Pressenti pour lui succéder par son père, qui gouverne sans partage depuis son coup d'Etat de 1979, Teodorin est depuis plusieurs années l'objet d'enquêtes pour blanchiment et corruption aux Etats-Unis, où ce quadragénaire a longtemps mené une vie de playboy fortuné en Californie, selon Human Rights Watch. Plusieurs véhicules de luxe lui appartenant ont été saisis à Paris en septembre dernier dans le cadre d'une enquête sur une plainte pour des "biens mal acquis" déposée contre son père en 2008 à Paris par l'ONG Transparency International France. Le président Obiang est l'un des trois chefs d'Etat africains visés par la justice française, qui cherche à déterminer si l'acquisition d'une partie de leur patrimoine en France relève du recel et du blanchiment de détournement de fonds publics dans leurs pays.