Le tribunal administratif déboute une deuxième étudiante réclamant le port du Niqab Le Tribunal administratif vient de rejeter le recours introduit par une étudiante inscrite à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Sousse qui réclamait le port du Niqab à l'Université. L'étudiante qui a proposé de se dévoiler uniquement devant femme, enseignante ou agent administratif, a motivé sa plainte par le fait que le port du Niqab constitue une liberté vestimentaire. L'administration de la faculté a, quant à elle, invoqué des «raisons pédagogiques et sécuritaires » pour justifier son refus de permettre l'accès de l'étudiante portant le voile intégral à l'établissement. Ce rejet d'un recours contestant l'interdiction du Niqab à l'Université est le deuxième du genre décidé par le tribunal administratif depuis le début de l'année universitaire 2011-2012. Un premier recours introduit par une étudiante inscrite à la Faculté des Sciences de Tunis qui réclamait le port du Niqab durant les cours et les examens avait été rejeté en novembre dernier. A noter que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique refuse toujours de se prononcer clairement sur le port du voile islamique intégral. Appelé à récemment par la Fédération Générale de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ( le syndicat des universitaires rattaché à l'UGTT), à introduire un paragraphe interdisant de manière catégorique le port du Niqab durant les cours et les examens dans la circulaire portant l'identification des étudiants promulguée en 2005, le ministre de l'Enseignement supérieur Moncef Ben Salem (membre du mouvement Ennahdha, NDLR) a précisé que son département ne peut aucunement promulguer une telle circulaire sans consulter au préalable le tribunal administratif puisque la Constitution a été suspendue !
Reporters Sans Frontières met en garde contre le risque d'un retour du filtrage de l'Internet L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) a mis en garde, hier, les autorités tunisiennes contre toute décision de justice visant à restaurer les pratiques de filtrage de l'Internet et du contrôle des contenus web. RSF a évoqué, dans un communiqué, la décision du tribunal de première instance d'interdire l'accès aux sites pornographiques, confirmée par la cour d'appel de Tunis, en août 2011. L'organisation mentionne qu'«il est légitime de vouloir protéger ses enfants des contenus web à caractère pornographique », mais indique que « tel n'est pas le rôle et encore moins la vocation de l'Agence Tunisienne de l'Internet (ATI) à laquelle on demande d'interdire l'accès aux sites pornographiques ». Elle propose dans ce cadre la promotion d'outils de contrôle parentaux par les fournisseurs d'accès. « Tout autre outil de filtrage sonne le retour de la censure de la Toile, avec l'ATI dans le rôle du censeur, en totale inadéquation avec son caractère indépendant sur le papier. Nous craignons que, si la justice avalise le retour du filtrage des sites pornographiques, ce dernier puisse ensuite être étendu à d'autres types de contenus », note RSF, rappelant que certains membres de l'Assemblée constituante, le président de l'Assemblée nationale constituante et la président de la République Tunisienne se sont publiquement opposés à la reprise du filtrage de l'Internet en Tunisie.
Attia Athmouni quitte le PDP et fonde un nouveau parti L'ancien membre du Bureau politique du Parti démocrate Progressiste (PDP) à Sidi Bouzid et ex porte-parole du comité de défense des manifestants de Sidi Bouzid, Attia Athmouni, vient d'annoncer la création d'un nouveau parti baptisé Hezb –Al-Irada Attounissia ( parti de la Volonté Tunisienne). Ce syndicaliste qui fut le premier activiste politique à avoir été arrêté par la police lors des manifestations contre le régime de Ben Ali, fin 2010, quitte ainsi le PDP d'Ahmed Néjib Chebbi. Selon lui, le nouveau parti oeuvrera à défendre les intérêts des régions intérieures déshéritées, les chômeurs et les couches sociales marginalisées qui ont été délaissés par les partis politiques au lendemain de l'annonce des résultats des élections de l'Assemblée Constituante.
Début de l'opération de restitution des biens immobiliers du RCD à leurs propriétaires d'origine L'opération de restitution des biens immobiliers du Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD) à leurs propriétaires d'origine vient de démarrer sous l'égide du ministère des domaines de l'Etat et des affaires foncières. La majorité des ces biens étaient avant leur passage sous la coupe du parti de Ben Ali dissous par la justice des propriétés d'administrations publiques et de privés. Ces biens immobiliers, dont le nombre s'élève à 1759, se situent essentiellement à Tunis (288), Sousse (118), Monastir (117) et Nabeul (109).
L'hebdomadaire Contre le Pouvoir «censuré» par les vendeurs ! Le huitième numéro de l'hebdomadaire «Contre le Pouvoir» lancé récemment par le journaliste opposant Taoufik Ben Brik a manqué à l'appel dans la majorité des kiosques de Tunis ces derniers jours. Le journal satirique et très provocateur n'est pas, pourtant, tombé sous le coup de la censure gouvernementale. Aux dernières nouvelles, ce sont les vendeurs de journaux qui ont pris l'initiative de censurer le journal en le cachant sous les comptoirs. Et pour cause : le journal a poussé, selon plusieurs vendeurs, la provocation trop loin en plaçant en manchette un titre jugé injurieux, en l'occurrence « Moncef Marzouki est un salaud». Ce titre peut, toutefois, signifier (Moncef Marzouki en chute libre) ! Depuis sa parution il y a environ deux mois, le journal multiplie les provocations contre le gouvernement, lequel continue jusque-là de respecter scrupuleusement la liberté d'expression.