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Le Professeur Hechmi Louzir, Directeur Général de l'Institut Pasteur de Tunis et impliqué dans le brevet : « Notre recherche est parmi les plus compétitives au monde dans notre domaine d'expertise : les leishmanioses »
Recherche biomédicale - Une firme
Publié dans Le Temps le 17 - 07 - 2007

Une firme pharmaceutique américaine s'intéresse depuis 2004 à un brevet tunisien de recherche biomédicale sur les leishmanioses. Ce brevet d'invention est le fruit d'une recherche d'une équipe coordonnée par le Professeur Hechmi Louzir.
Cette firme a déjà signé deux prises d'option ainsi qu'un contrat de recherche concernant la poursuite des recherches à ce propos en les orientant, toutefois, vers la piste d'un vaccin contre la leishmaniose canine. Actuellement, l'équipe de chercheurs tunisiens de l'Institut Pasteur de Tunis a déjà obtenu les molécules recherchées et soumis les derniers résultats de ses expériences à la firme américaine, conformément aux contrats qui les lient. Une éventuelle transaction sur l'expérimentation chez eux de cette découverte est possible pour l'étape à venir.
Une telle percée internationale dans le domaine de la recherche biomédicale renvoie sur l'exploration du processus qui l'a engendrée et pose des interrogations sur les possibilités d'éventuelles réalisations similaires. Le Temps a pris contact avec le Docteur Hechmi Louzir, Professeur d'immunologie à la faculté de médecine de Tunis, et expert dans le domaine des leishmanioses. Le Professeur Louzir a été dernièrement nommé Directeur Général de l'Institut Pasteur de Tunis. Sa nomination lui a été communiquée alors qu'il venait juste de terminer la première phase d'une interview sur le brevet d'invention sur les leishmanioses auquel l'équipe de chercheurs qu'il dirige est associée. Cette donnée a toutefois ouvert un nouvel angle de questionnement sur la mission de l'Institut Pasteur de Tunis et sur les priorités de la recherche.
Interview :

Le Temps : Pour commencer, quelles sont les attributions de l'Institut Pasteur de Tunis ?

Le Professeur Hechmi Louzir :
Les missions de l'Institut Pasteur de Tunis (IPT) rentrent dans le cadre des missions classiques des Instituts Pasteur à travers le monde. Elles s'articulent autour de trois principaux axes d'action : 1) la recherche-développement et la formation, 2) Les aspects en rapport avec le diagnostic biologique et la Santé Publique et 3) la production, notamment des vaccins et sérums thérapeutiques. Donc, l'Institut Pasteur de Tunis est un centre de recherches dans les thématiques pasteuriennes classiques (maladies transmissibles, immunologie, génétique et vaccinologie, notamment). Cette activité de recherche-développement peut contribuer à l'émergence de projets qui seront développés de façon indépendante, notamment en partenariat avec l'industrie. D'ailleurs, de grands horizons de travail sont ouverts avec le pôle technologique de Sidi Thabet.
De plus, l'institut est un centre de diagnostic et de santé publique. Il assure ainsi des tests dans le domaine de la biologie biomédicale spécialisée et il est impliqué dans certains programmes de santé publique comme la vaccination antirabique, la lutte contre le Sida et les MST. L'Institut héberge plusieurs Centres nationaux de références ou Centres collaborateurs OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Leur rôle est de collecter les informations, standardiser les méthodes, participer dans des programmes de formation et plus globalement, coordonner les activités menées par plusieurs institutions sur un sujet donné.
L'Institut Pasteur assure en plus la production de certains vaccins et sérums thérapeutiques pour couvrir les besoins nationaux. Cette fonction a bénéficié ces dernières années d'une attention particulière puisque désormais elle se fait selon les normes internationales des « bonnes pratiques de fabrication » (BPF). Ce passage dans les procédures de fabrications et les exigences des BPF a fait apparaître certaines difficultés lors de la reprise de la production. C'est pourquoi, nous ne couvrons pas actuellement tous les besoins nationaux. Mais, l'institut va œuvrer pour atteindre rapidement son rythme de croisière de production qui couvrira les besoins nationaux et essaiera de vendre à l'échelle internationale.

. Et quelles sont les priorités, selon vous ?
Ayant 19 ans à l'Institut, il y a des choses à améliorer en concertation avec la tutelle, les membres du conseil scientifique et du conseil d'administration ainsi que la participation de tout le staff. A première vue, il est nécessaire de créer une structure de valorisation (c'est une valeur ajoutée évidente auprès des spécialistes). Elle permet de valoriser notre expertise à l'échelle internationale. Le potentiel humain disponible chez nous peut nous permettre de mieux nous positionner dans les domaines du diagnostic et de la santé publique. Il faut toutefois améliorer la présence de nos chercheurs sur les revues spécialisées les plus cotées en tenant en considération les classements internationaux. Il faut aussi mieux présenter nos chercheurs pour leur ouvrir les issues des contrats de recherche. C'est ainsi qu'on assure la valorisation de notre production et c'est alors qu'on peut aller chercher des clients ailleurs. D'ailleurs, c'est avec cette mentalité qu'on peut prétendre à des platesformes techniques fournies par les gros bailleurs de fonds. Pasteur Tunis n'est pas actuellement perçu à sa juste valeur. Il faut retrouver notre véritable position en Tunisie et dans le monde.

. En revenant à votre vocation de chercheur, comment peut-on acquérir une notoriété internationale ?
- C'est un édifice qui s'érige par étapes. D'abord, il faut réussir à acquérir la confiance des bailleurs de fonds pour réunir l'argent de la recherche. Ils ont des exigences, notamment en terme de priorités de recherches, auxquelles il faut se conformer. Ensuite, il est impératif de se faire connaître par des publications dans des revues spécialisées. Enfin, et si on réalise certaines découvertes, il faut disposer d'un encadrement qui peut regarder la brevetabilité, protéger la découverte pour réussir à la valoriser. Tout ceci en préservant les principes de l'intégrité intellectuelle et l'honnêteté scientifique

. Qu'en est-il de votre parcours sur ce brevet de recherche ?
- Ceci a commencé en 2002 avec notre découverte d'une molécule qui peut intéresser l'industrie. Des contacts ont été alors établis avec l'Institut Pasteur de Paris pour donner un avis d'expert sur la brevetabilité de cette découverte. Devant l'avis très favorable de protéger cette invention, les parties tunisienne et française sont convenues à élaborer un contrat cadre sans lequel la partie française n'a pas le droit de négocier le brevet en matière de brevetabilité, rédaction, protection et valorisation. En effet, l'Institut Pasteur de Paris est en contact avancé avec l'industrie pour faire aboutir les brevets auxquels il est associé. D'ailleurs, Pasteur Paris puise le tiers de son budget des revenus de ses brevets. Cette coopération est d'un apport évident pour faire connaître les brevets tunisiens (issus de l'IPT) chez la communauté industrielle intéressée. Dans le monde, nul n'ignore qu'il y a des tas de brevets qui dorment. Or, l'essentiel n'est pas de faire des inventions, elles ne sont utiles qu'une fois utilisées dans le processus industriel. Ainsi, et à travers ce créneau, la firme pharmaceutique américaine s'est adressée à l'Institut Pasteur de Paris qui l'a orienté sur nous. Une délégation américaine a séjourné chez nous pour s'informer sur les bases de données en notre possession et l'environnement de travail dans lequel nous évoluons. Suite à quoi, ils ont signé avec nous deux prises d'option et un contrat de recherche. Nous sommes maintenant en attente d'un éventuel accord sur l'expérimentation avancée de ce vaccin.

. Et en quoi consiste la découverte ?
- Au fait, notre équipe de chercheurs travaille sur les leishmanioses viscérales et cutanées qui atteignent les humains et qui posent encore un problème de santé publique à travers le monde. Lors de nos activités de recherche sur l'immunologie des leishmanioses, nous pensons avoir identifié certaines molécules qui pourraient constituer des candidats-vaccin. Or, la firme américaine s'intéresse à la leishmaniose canine contre laquelle ils veulent monter un vaccin. Lors de leur visite, les Américains ont compris que nous sommes bien positionnés pour pousser les recherches dans ce sens par l'existence de l'expertise et de l'infrastructure nécessaires pour faire une recherche de qualité et avancer le projet.
Propos recueillis par Mourad SELLAMI


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