La lutte entre le bien et le mal est au cœur de la pièce théâtrale présentée dernièrement et réalisée par Radhouane Hannoudi d'après la légende allemande « le joueur de flûte de Hamelin » et produite par le Centre d'Art Dramatique et Scénique du Kef où une équipe de plus de quinze personnes se sont partagé les tâches techniques et jeux scéniques sous la Direction de notre ami Imed Medyouni, Directeur du C.A.D.S. Dans un royaume où les habitants mènent une vie sereine sous les auspices de la Reine qui ne veut que la paix et la loyauté pour tout le peule, quand soudain le territoire est envahi par les rats et ont tout dévasti. La reine fait appel à ses chats dressés pour ces circonstances. Ces derniers n'arrivent pas à chasser et tuer ces maudites bêtes. La Reine s'affole et ne trouve quoi faire pour résoudre ce problème quand elle entend dehors des airs musicaux très doux. Elle invite le jeune chanteur qui lui propose une solution de la libérer des rats à condition de l'épouser. La Reine accepta et le joueur de flûte commença son travail et les bêtes le suivirent jusqu'au fleuve où elles se sont noyées. De retour au palais, le joueur de flûte constate que la Reine est attachée à son vizir et l'aimait beaucoup, il renonça alors à l'épouser. Il ne veut pas désormais bâtir sa joie au détriment des malheurs des autres. Entouré de valises, boîtes à malice, le comédien crée avec fougue et jubilation un univers onirique où marionnettes et objets manipulés rythment et donnent vie à un conte actuel. De la magie des mots à la fantaisie du jeu d'acteur se déroule un flot d'images d'un voyage plein de surprise. Le réalisateur a choisi d'adapter cette histoire au théâtre car les thèmes de la justice, de l'égoïsme et du châtiment concernent les enfants d'une façon plus aiguë encore que les adultes. Dans cette pièce, les scènes se déroulent comme les jeux d'enfants dans le grenier, « véritable caverne d'Ali Baba ». Cette pièce nous ramène à l'essence de soi, à la question vitale du sens de nos actes. Elle interroge à la fois notre intelligence et notre foi en la justice. « C'est une histoire qui paraît comme un songe de l'enfant qui sommeille en nous », disait le réalisateur. Et de conclure il ajoute : « Tout garder pour soi, c'est prendre le risque de perdre ce qu'on a de plus précieux dans la vie : la vie ». Les comédiens ont transporté les enfants et leurs parents dans cette envoûtante histoire noire et burlesque avec une création musicale et des effets visuels et avec une délicieuse angoisse vers un dénouement émouvant.