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Un certain “terrorisme” guette les libertés et la Révolution
Au nom de la religion
Publié dans Le Temps le 16 - 02 - 2012

Une plainte vient d'être déposée par Me Bochra Belhadj Hamida contre Wajdi Ghoneim et les associations qui l'ont invité, cette plainte est déposée au nom de nombreuses associations de la société civile incriminant notamment l'incitation à la haine, l'appel à la violence et l'entreprise terroriste. Des lettres formelles ont été envoyées aux trois présidences par l'association Kolna Tounes dénonçant les propos de ce « Daya ».
Un sit-in de protestation sera organisé devant l'Assemblée Nationale Constituante, samedi prochain de midi à 14H. Une rencontre est prévue avec le président de la Constituante. Différentes associations de la société civile passent à l'action et réagissent aux différents discours et actes prêchant la violence et qui ne font que ne cessent de continuer depuis des mois.
Kolna Tounes, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), L'Initiative de la Citoyenneté et Dostourna, ont réagi aux propos de Wajdi Ghoneim, en appelant à la coordination entre les différentes composantes de la société civile. La conférence de presse commune, tenue hier devant une assistance nombreuse à El Teatro à Tunis, se veut le point de départ d'une large action commune. Emna Mnif, animatrice de Kolna Tounes, précise que le Mufti de la République soutient leur action. Il en est de même du Cheikh Mahmoud Beyrem, Imam prédicateur, depuis 1946 à la mosquée Saheb Ettaba à Tunis qui « ne comprend plus ce qui se passe en Tunisie ». Les mouvements citoyens dit-elle, et toute la société civile ne peuvent que s'intéresser à la chose politique, surtout lorsque la liberté et les droits de l'Homme sont en danger. Le pays a des priorités économiques et sociales à ne pas négliger. La société civile s'inquiète pour la rédaction de la Constitution. La constituante va-t-elle passer, une année ou une année et demie pour le faire ? Les libertés et les droits de l'Homme se trouvent menacés. « Le président provisoire et le Chef du gouvernement provisoire ont demandé une période de répit. Et voilà que les visites de prédicateurs appelant à la haine, la discorde, la violence, l'abolition des droits des femmes par la mutilation de leurs corps, se succèdent. Est-ce avec de tels discours que la paix sociale va s'installer, et les investisseurs étrangers vont-ils revenir ? Autant nous souhaitons la réussite du Gouvernement, autant nous nous inquiétons quant à sa position vis-à-vis de ces courants passéistes », dit Emna Mnif. La liberté d'expression a ses règles. D'un point de vue religieux, plusieurs savants tunisiens s'élèvent contre ces discours. Juridiquement parlant l'appel à la concision des filles, la polygamie, le mariage « Orfi », illégal. « La neutralité des mosquées est un principe auquel nous tenons. Il en en ainsi de l'Etat civil », affirme l'animatrice de Kolna Tounes qui avait lancé une déclaration dans ce sens lue par Adnène Belhaj Amor.
Des insuffisances à dépasser
Faouzi Mouâouia, animateur de l'Initiative de la Citoyenneté, précise que son association tient à l'action commune et au rassemblement de toutes les forces démocratiques et progressistes. Il a réitéré son appel aux partis politiques et à la société civile à rester vigilants. « La Tunisie est blessée. Son avenir et son indépendance sont dans la balance ». Tout en approuvant le contenu de la Déclaration de Kolna Tounes, il s'est penché sur la question de la nature de l'étape actuelle. Il rappelle qu'elle est « constitutionnelle ». Il ne faut pas que le provisoire dure. « Nous voulons que le Gouvernement réussisse dans sa mission en assumant ses responsabilités par la réactivation immédiate de l'action l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Des insuffisances sont apparues lors des dernières élections. Il faut les dépasser. Faouzi Mouâouia déplore l'aggravation de la situation. Le consensus est tombé dans l'eau depuis qu'un constituant (Sadok Chourou) qui a appelé à la violence contre les sitinneurs, se retrouve désigné dans une commission importante dans la rédaction de la Constitution, celle du préambule et des principes généraux.
Il ajoute, « nous n'avons pas besoin de recevoir des leçons par la bouche d'ignorants. Les jeunes doivent savoir que la Tunisie appartient à tous. Il faut retrouver le consensus, unir les forces de progrès et mettre fin aux tentatives de faire de la Tunisie un Emirat. La Tunisie ne peut être que libre et le peuple n'oubliera pas ».
Jawhar Ben Mbarek (Dostourna), considère que l'initiative d'hier, est le point de départ pour une action de terrain continue. Il s'inquiète de la succession de certains évènements inquiétants depuis des mois, comme la domination de certaines régions, l'hégémonie sur les mosquées, la violence dans les Facultés, les intrusions dans les hôpitaux, l'accumulation des armes pour établir un prochain Emirat…Certaines déclarations de membres importants dans l'Etat, comme le « 6ème Califat » de Hamadi Jebali, « nos frères salafistes » de Rached Ghannouchi tendent à enraciner le discours excessif et font partie d'un agenda politique. C'est là une tentative de diversion. « Il faut une action nationale de résistance pour faire face à ce phénomène », dit-il, en ajoutant que « les peuples qui n'ont pas fait face suffisamment tôt, à ce phénomène l'ont payé cher par la suite. Une conspiration terroriste se trame derrière ce discours ».
Campagne pour une islamisation minimale de la société
Il considère qu'il s'agit d'une campagne pour préparer la société tunisienne à l'acceptation d'une islamisation minimale à travers la prochaine constitution. La surenchère est lancée pour monopoliser la rédaction de la constitution. Certains veulent passer au référendum pour l'adoption de la constitution afin de diviser la société entre « mécréants » et « bons musulmans ». L'entêtement du parti au pouvoir à exercer son hégémonie sur les plus importantes commissions de rédaction de la constitution, celle des orientations générales, des Droits et liberté ainsi que celle des collectivités locales, converge dans ce sens.
Balkis Mechri, première vice-présidente de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, explique la participation de son association par le souci de défense des Droits humains. La Révolution du 14 janvier, a scandé des slogans de liberté et de dignité conformes au contenu de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Les libertés sont indivisibles. « Malheureusement, une partie de la société n'adhère pas à ces idées. Des groupes préconisant la violence sont apparus. Aujourd'hui, les lignes rouges ont été franchies. Chaque fois qu'on évoquait ces dépassements, on nous disait que ce ne sont que des actes isolés qui ont été amplifiés. Ils nous parlent de liberté. Ce n'est pas de la liberté que de taxer les autres de mécréants. Un membre de la Constituante a préconisé la violence. » La ligue va lancer un communiqué dénonçant ces dépassements.
Raja Ben Ammar rappelle que les voix des électeurs ont été détournées. « Nous avons élu une Assemblée Nationale Constituante. Un putsch a eu lieu. Et nous nous sommes trouvés avec un Parlement et un Gouvernement de 57 ministres. Un gouvernement constitué d'incompétents », dit-elle. Elle insiste pour rappeler que le 23 octobre prochain devront avoir lieu de nouvelles élections.


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