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La révolution a accouché d'un certain repli identitaire
Eclairages- Avec l'islamologue Abdelmajid Charfi
Publié dans Le Temps le 03 - 03 - 2012

«La Révolution a été déclenchée au nom de la dignité et des valeurs de la démocratie. Aujourd'hui on est bien conscient que la Révolution de la modernité a été confisquée. Pourquoi sommes-nous revenus des pas en arrière pour faire l'éloge des valeurs traditionnelles ?» Le ton est donné lors de cette conférence de presse donnée à la si prestigieuse Bibliothèque nationale.
N'en déplaise à certains, Kalthoum Safi, l'universitaire et ancienne journaliste qui anime cette rencontre ne pouvait, en fait, faire des risettes à une Révolution qui a dévié de ses objectifs les plus élémentaires. La réponse n'a pas tardé à venir. Abdelmajid Charfi, l'invité conférencier venu débattre des questions qui nous brûlent les lèvres mais aussi pour présenter un livre d'une actualité brûlante dont il le co-auteur « La Révolution, l'Islam et la Modernité » avance « Dans l'Histoire des révolutions, ceux qui déclenchent une Révolution ne sont pas eux qui en profitent. C'est connu. » dit-il en ajoutant « Et si aujourd'hui les valeurs traditionnelles ont pris le dessus en Tunisie c'est parce que le repli identitaire devient de plus en plus visible dans notre pays. Cela revient à la modestie d'esprit qui caractérise une frange de notre société qui par ailleurs n'est que le produit de l'échec de la politique éducative, de l'hégémonie des chaînes satellitaires wahabbites, et de la politique du développement ayant creusé les disparités régionales » fait remarquer notre interlocuteur dont le nom sonne fort dans les milieux universitaires. « Anciennement directeur de la collection Ma'âlim al Hadâta à Sud éditions et Professeur à l'Université des Lettres de Tunis, Abdelmajid Charfi a été successivement professeur de civilisation arabe et de pensée islamique à l'ENS de Tunis, doyen de la Faculté de Lettres et sciences humaines de Tunis, titulaire de la chaire UNESCO de religions comparées et membre des comité de rédaction des revues : IBLA (Tunis), Islamochristina (Rome), Revue Arabe des droits de l'homme (Tunis), Prologue (Casablanca). »
Abdelmajid Charfi est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages spécialisés dans les questions religieuse dont « l'Islam entre le message et l'histoire » paru chez les éditions Albin Michel en 2004. Le dernier en date est « La Révolution, l'Islam et la Modernité ». Il prend la forme d'un dialogue entre la journaliste Kalthoum Safi et Abdelmajid Charfi autour de questions liées à l'Islam.
« Je ne suis pas un révolutionnaire » commente notre interlocuteur. Notre islamologue ne serait-il pas hostile aux valeurs de la Révolution ? Point n'en faut. Et si la propulsion des islamistes au-devant de la scène éveille les hostilités, Abdelmajid Chafi préfère ne pas s'y engager. Il le dit, d'ailleurs « Je ne suis ni avec ni contre les islamistes. J'analyse des faits en dehors d'une quelconque appartenance idéologique. » Et si des voix critiques s'élèvent aujourd'hui, considérant que notre interlocuteur veut à travers des déclarations qu'il a faites dernièrement ménager les islamistes, notre interlocuteur y répond. Sans ambages, sans paroles superflues. « Je crois en l'universalité du Message de Mohammed, qui mis à part des faits liés à l'environnement de l'époque, il porte en lui une dimension universelle. » dit-il
Pour analyser la situation actuelle Abdelamjid Charfi ne fait pas dans la dentelle. Avec les élections tunisiennes deux catégories de Tunisiens sont visibles : l'une s'imagine dans le Moyen âge et l'autre se croit vivre en Occident et la dernière catégorie est perdue entre les deux et ne sait plus à quel saint se fier.
Optimiste ? Il l'est vraiment. Abdelmajid Charfi croit dur comme fer que les deux frères ennemis qui ne se parlaient pas il y a quelques mois finiront par faire corps unique. « Mais il y aura toujours des marginaux des deux côtés, qui croient en la dictature du prolétariat ou encore des adeptes du salafisme djihadiste. » commente-t-il en expliquant « Les séances plénières à la Constituante reflètent plus ou moins les différents courants idéologiques en Tunisie. Ceux qui étaient hostiles à la modernité et ceux qui tiennent en l'identité arabo-musulmane de la Tunisie finiront par trouver un terrain d'entente. Entre temps, ils peuvent s'influencer mutuellement. »
Mona BEN GAMRA
jamel


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