Au moment où l'ensemble des indicateurs économiques sont en baisse, où l'indicateur des prix à la consommation ne cesse de grimper, et que les déficits monétaires et commerciaux de la Tunisie ne font que s'aggraver, on a eu droit, avant-hier, lors de la prétendue « réunion entre les membres du gouvernement et les membres de l'ANC » à cette déclaration « ce gouvernement est le plus fort et le meilleur gouvernement que la Tunisie ait jamais connu, depuis son indépendance ». Des propos tenus par le nouveau chef d'une diplomatie tunisienne, qui déroge aux principes et des traditions séculaires fondées sur le non alignement, et pervertir la Tunisie en terrain de manigances et de complot pour déstabiliser d'autres régimes. Expliquez nous, chers membres du gouvernement comment ? Vous, qui essayez d'adopter un discours de démagogie ne s'écartant en rien du discours de Ben Ali. Mieux encore, le discours de Ali Larayedh, là où il déclare que « la situation sécuritaire ne cesse de s'améliorer», non pas par rapport à 2011, mais « par rapport à 2010 et même antérieure à cette année. Seulement voilà, les médias qui ne rapportaient rien auparavant, excellent aujourd'hui à tout rapporter ». C'est comme si en 2010, il y avait cette déferlante « salafiste » qui envahissait écoles, universités et lieux de culte, ce que vous avez complément passé sous silence, dans votre intervention, monsieur le ministre. Où encore ces dizaines de milliers de prisonniers graciés qui sèment la terreur. On ne compte pas commenter ces « détails », puisqu'il vous devient de plus en plus facile, en tant que gouvernement, de jeter la balle dans le camp d'autrui, que ce soit « les partis de gauche, la Centrale Syndicale, les éléments perturbateurs appartenant aux clans de l'ancien régime, les partis qui contactent les ambassades de pays occidentaux », ou tout simplement « les médias », notamment ceux qui ne veulent pas s'aligner et jouer votre jeu. Dites-nous, en l'espace de deux mois, qu'est-ce que vous avez accompli et quelles solutions, ou quelles approches avez-vous suggérées pour élaborer ou pour mettre en chantier des projets qui tirent le pays vers l'avant et dynamiser la vie sociale et économique ? Loin de faire « un procès d'intention », bien au contraire, votre échec, chers membres du Gouvernement, de transition, de la Troïka, est flagrant. Quelles sont, à titre d'exemple, vos intentions, du moins déclarées, pour réaliser «les objectifs de la Révolution », à travers lesquelles vous avez remporté la « majorité » ? Quelles sont vos intentions à poursuivre en justice ceux qui ont profité des largesses de l'ancien régime, qu'ils soient des hauts fonctionnaires de l'administration, qu'ils soient des hommes d'affaires ou des chefs d'entreprises ou encore des journalistes et des directeurs de supports médiatiques, que vous ne cessez de dénigrer ? Quels sont vos projets, en attendant la Loi des Finances de Houcine Dimassi, pour alléger, un tant soi peu, le fardeau des habitants des régions défavorisées qui croupissent sous le poids de la précarité ? Bien qu'on soit intimement convaincu du fait que le problème nécessite quelques années de labeur et qu'aucune solution miracle n'est actuellement envisageable. Quels sont vos projets pour renforcer les relations de la Tunisie avec ses voisins les plus proches avant d'aller voir outre-mer ? Et si votre argument, pour expliquer les efforts de destitution d'un gouvernement dans un pays arabe frère, sont ceux « de la liberté et de la démocratie » auxquels appelle la nouvelle Tunisie, quelle est votre position quant à ce qui se passe au Bahreïn ? Pour ne citer que cela. Et puis, et avant d'attaquer à tout vent les médias, notamment ceux qui ne se plient pas à vos exigences, présentez- nous vos plans de communication ! Comment communiquez-vous, en tant que gouvernement, et quelles sont vos stratégies de communication susceptibles d'expliquer vos projets et vos méthodes ? Car au-delà des faits divers, auxquels le porte-parole du gouvernement de transition s'acharne à chaque fois pour y répondre, on constate que votre communication est désuète, populiste et sans effets ! Pis encore, chacune de vos sorties devant les médias deviennent de plus en plus insignifiantes que les précédentes, et il fallait coûte que coûte inviter les hommes d'affaires et les membres de la Centrale Patronale dans le camp de vos détracteurs, pour vous faire isoler de plus en plus. Sur tout cela, nous ne pouvons que vous demander, cher gouvernement de transition, de sécuriser nos frontières. C'est le top des attentes, et peut-être même l'unique, vu les nouvelles alarmantes faisant part d'entrées d'armes, servant éventuellement à donner le jour à un « Emirat Salafiste » quelque part en Tunisie ! C'est l'unique de nos demandes, en attendant les prochaines élections ! Car, cerise sur le gâteau, ce n'est pas en notre nom, de Tunisiens, que vous allez mendier chez les Cheiks d'Arabie Saoudite ! Haykel Tlili ADZ AbouSouhe Abou Walid oignon Hesa sihem Tiza glouba zarzour riadh daassi Abdallah