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Charges coûteuses ; formalités lourdes ; opérateurs étrangers inflexibles
Conférence nationale sur la relation entre l'exportation et le transport
Publié dans Le Temps le 20 - 07 - 2007

- Un exemple plutôt paradoxal : les coûts de transport d'une marchandise entre Marseille et Tunis sont juste inférieurs de 15 % par rapport aux coûts entre Marseille et la Chine
Les différents intervenants sur la scène de l'exportation ont été réunis, hier, pour la conférence nationale « transport et exportation : réalités et perspectives ».
Producteurs, exportateurs, transporteurs et administrateurs se sont concertés sur les difficultés rencontrées par le processus d'exportation et les moyens d'y faire face. Il a été surtout question de valider l'avantage de la proximité de la Tunisie par rapport à l'Union Européenne en réduisant les coûts annexes de la production tels que le transport. En effet, les statistiques montrent que nos concurrents directs - comme le Maroc et l'Egypte - sont mieux placés que nous sur ce terrain. Les exportateurs ont cité aussi les difficultés qu'ils rencontrent pour accéder aux nouveaux marchés et notamment l'Afrique subsaharienne en raison de l'absence d'opérateurs nationaux et de la difficulté des liaisons. Il a été aussi question du « transit time » trop long en raison de la complexité des procédures et de la faiblesse de la logistique dans les ports tunisiens.
Dans son allocution d'ouverture, le Premier ministre a rappelé des principales mesures adoptées pour la promotion de l'exportation et le soutien aux produits tunisiens sur la scène internationale. Il a exprimé la disposition de l'administration à faire ce qui est possible pour renforcer cette présence dans un objectif de répondre aux nouvelles exigences de la mondialisation.
Trois ateliers ont été tenus en marge de cette conférence : le transport et l'exportation des produits agricoles (présidé par le ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, Mohamed Habib Haddad), le transport et l'exportation des produits industriels (présidé par le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, Afif Chelbi) et le transport multimodal, les zones logistiques et la facilitation des procédures (présidé par le ministre du Commerce et de l'Artisanat, Mondher Zenaïdi).
M.S.


Atelier sur l'exportation des produits industriels

Objectif du ministère : « Mise à niveau du climat des affaires pour améliorer la compétitivité des produits tunisiens »

Les industriels exportateurs : « La logistique portuaire nécessite un renforcement en matière capacité et qualité de stockage, logistique de manutention des marchandises et des containers, etc.. »

Les professionnels et les représentants de l'administration présents à l'atelier ont soulevé les diverses problématiques reliées à l'exportation des produits industriels. Si les diverses interventions ont touché la question du transport, ceci est dû au fait que la thématique proposée s'intéresse à cet objet. Tous les intervenants sont conscients que les difficultés ne proviennent pas uniquement de ce volet, certes important, dans le processus d'exporter. Le Temps vous propose les points de vue des uns et des autres :

Tarek Hamzaoui, représentant du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME a indiqué que : « le secteur industriel compte près de 5500 unités employant plus de dix ouvriers, dont 2360 sont totalement exportatrices et 1750 travaillent dans le cadre du partenariat. Ce secteur emploie plus de 590.000 personnes et crée annuellement près de 18.000 emplois ce qui constitue 25 % de la population active et du total des créations. Les produits manufacturiers représentent 86 % des exportations des richesses et 35 % du PIB. L'élan d'exportation a connu une croissance annuelle de 12 % durant la dernière décennie passant ainsi de 5350 millions de dinars en 1997 à 12.800 millions de dinars en 2006. Les projections prévoient 20.000 millions dinars à l'horizon 2011 ce qui nécessite le doublement des capacités de transport maritime et aérien spécialement. La croissance économique est donc étroitement liée à l'exportation en raison des perspectives limitées de l'écoulement à l'échelle locale. Le transport représente toutefois un élément fondamental pour la réalisation des objectifs de l'industrie en raison des grandes quantités transportées ( 1,8 million de tonnes de phosphates et d'engrais phosphatés, 2,7 million de tonnes de pétrole, 120.000 tonnes d'huile d'olive, etc...), de la diversité des destinations ( plus de 100 pays) et des moyens utilisés (maritime, aérien et terrestre).
La réussite de ce programme exige la mise à niveau du climat des affaires, notamment en matière de transport, pour renforcer la compétitivité des produits tunisiens. »

Du côté des industriels, les professionnels ont présenté des requêtes multiples. Mohamed Kooli, le président de la fédération des exportateurs a relevé que : « les produits tunisiens sont très concurrentiels si on se réfère à leurs coûts au départ de l'usine. Plusieurs répercussions négatives proviennent du transport, qu'il soit terrestre, aérien, ferroviaire ou maritime. Notre transport terrestre est le plus cher en Afrique du Nord. En aérien, il n'y a pratiquement pas de capacité de transport. Le transport ferroviaire est limité et rencontre des difficultés en matière de taxes de transit. Finalement, le transport maritime souffre de la faiblesse des logistiques portuaires, de la capacité limitée de frigorification et de la lenteur des procédures souples pour un « transit time » qui renforce la compétitivité. Nos délais de libération des marchandises sont de neuf jours alors qu'elles ne sont que de 2,5 jours en Roumanie.».
M.S.

Le transport et l'exportation des produits agricoles
Appel à la rationalisation des tarifs et à une meilleure gestion des coûts

L'agriculture est l'un des piliers de l'économie tunisienne. Elle assure, en fait, 10 % des exportations qui sont en évolution continue depuis les trois dernières années pour atteindre les 11 % lors du XIème plan du développement. Le secteur se base sur quatre principaux groupes : les fruits, les légumes frais, les dattes, l'huile d'olive et les produits de pêche, c'est ce qui a été énoncé par M. Mohamed Ali Jendoubi, représentant du ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques. Il a précisé que des problèmes se posent pour l'agriculture et qui sont dus au transport. Il s'agit même d'un handicap majeur qui réduit le rendement.
En sa grande partie, le transport des produits agricoles est assuré par la voie maritime. Celle aérienne est encore en deçà des attentes des professionnels. Seuls, 2 % des fruits et des légumes frais sont exportés sur les avions et ce, essentiellement vers les pays du Golfe. Par contre 83 % des produits sont transportés par les bateaux. Mais des problèmes au niveau du coût, du matériel roulant et de la capacité d'accueil des bateaux se posent. Le secteur souffre des difficultés au niveau du remorquage et des conteneurs en plus de l'augmentation du coût de transport. Le parc est géré en sa majorité par les étrangers soit 95 %.C'est n'est pas tout. Des problèmes spécifiques se posent le weekend, ils sont dus essentiellement à l'encombrement.
Le deuxième groupe agricole sur lequel se base l'exportation, les dattes. Idem, elles sont exportées par le biais des bateaux, soit 94 %. Présente sur les marchés traditionnels, la Tunisie est classée première mondialement en termes d'exportation de ce produit bien qu'elle occupe la 10ème position au niveau de la production. La lenteur des procédures a eu des répercussions sur la présence des dattes tunisiennes au Maroc. Elles arrivent souvent au bout d'une semaine alors qu'elles mettent maintenant trois semaines, et ce faute de procédures.
Pour ce qui est de l'exportation des produits de pêche, destinés essentiellement vers les pays de l'Union Européenne, elle est limitée la capacité de stockage des produits congelés, la réservation sur les avions et l'insuffisance des chambres froides aux aéroports.
Après avoir dresser le bilan des problèmes qui se posent dans le secteur, M. Mohamed Ali Jendoubi, a présenté des recommandations pour donner un nouvel élan à l'agriculture tunisienne et impulser sa présence dans les marchés internationaux. Il a appelé les différents intervenants à se réunir autour de la même table pour débattre les problèmes qui se posent et les solutions à établir. Il a également recommandé de mieux gérer les coûts du transport maritime, de rationaliser les tarifs, d'arrêter un contrat programme et de partager les ratios lors des périodes de pointe. La création d'un bureau d'information a été jugée d'importance majeure pour donner un nouvel élan au secteur. L'intervenant a recommandé entre autres la mise à niveau des employés des ports et de créer des cargos groupés.

Du côté des professionnels
La conférence nationale sur le transport et l'exportation, réalités et perspectives, fut une occasion pour les exportateurs, les agriculteurs et les professionnels du transport pour soulever les problèmes qui se posent dans le secteur comme ils ont proposé des solutions pour dynamiser le secteur et lui donner un nouveau souffle afin d'être plus compétitif sur les marchés internationaux. Voici un échantillon d'interventions.

Mohamed Hlioui ; agriculteur et exportateur.
Appel à la résolution des problèmes qui se posent le week-end
Le professionnel a insisté sur l'importance de résoudre les problèmes qui se posent et plus particulièrement le samedi. Il a soulevé à cet égard l'insuffisance du nombre des conteneurs et l'absence des semi-frigos. Il a tout de même appelé à assister les sociétés de transport pour s'implanter dans les marchés internationaux, tout en critiquant celles étrangères qui exercent dans notre pays sans répondre aux normes de transport fiable et performant.

Hayet Laouani ; professionnelle du transport maritime
Il faut accorder des avantages au transport maritime à l'instar du tourisme
Mme Laouani a énuméré plusieurs problèmes dont souffre le secteur du transport maritime et qui ont impact négatif sur les exportations agricoles. Il est question notamment du coût des voyages lors de l'aller et du retour. Tout en insistant qu'il est impossible de mobiliser des moyens de transport sans garantir leur rentabilité plus particulièrement lors du retour. Elle précise qu'il est important de maîtriser toute la chaîne afin de ne pas être tributaire totalement des professionnels étrangers. Elle critique d'ailleurs les transporteurs internationaux implantés en Tunisie qui sont « devenus des tractionnaires ». Face à cette situation, la professionnelle affirme que « nous sommes en position de défense et de suivi ». Elle appelle les autorités de tutelle à accorder aux transporteurs maritimes des avantages à l'instar des professionnels du tourisme pour rentabiliser le secteur, notamment la défiscalisation. « C'est de cette manière que nous pourrons être concurrentiels par rapport aux européens », insiste-t-elle.

Abdelaziz Naffati ; président de la Chambre Nationale du Transport International
« Le transport s'assure en sa quasi-totalité par les étrangers », selon le président de la Chambre. Le professionnel a soulevé de son côté le manque des remorques et des semi remorques. Pour rentabiliser davantage les exportations agricoles, M. Neffati a appelé à faciliter les procédures d'assurance et à intervenir davantage à ce niveau pour garantir la rentabilité du secteur.





M. Ben Trad ; exportateur des produits de pêche

« Nous risquons de perdre les marchés classiques »
L'exportateur a mis en exergue les problèmes qui handicapent l'exportation des produits de pêche plus particulièrement ceux qui sont relatifs au transport aérien sur la destination Rome. « La compagnie nationale de transport Tunisair n'arrive pas à répondre à nos besoins plus particulièrement le dimanche et ce suite au changement de sa flotte », selon M.Trad.
Il propose dans ce cadre d'organiser des plans d'actions spécifiques lors des campagnes. Les différents intervenants doivent se réunir avant chaque campagne pour décider des mesures à prendre et des moyens à mobiliser », appelle-t-il.
« La lenteur des procédures et l'insuffisance des moyens aériens pendant le weekend font de sorte à ce que les Tunisiens perdent des marchés classiques », toujours d'après la même source. Autre problème évoqué est la perte des colis. Il propose à cet égard d'installer des caméras à mémoire.

Des mesures incitatives
Plusieurs mesures ont été prises par la Tunisie pour booster les exportations et le commerce extérieur. Il est question entre autres de la réduction des délais de dédouanement des marchandises dans les ports pour ne pas dépasser les 7 jours et de la connexion des différentes structures de contrôle technique lors de l'exportation et de l'importation ainsi que les laboratoires d'analyse par le réseau tunisien du commerce. Le dédouanement immédiat des équipements industriels servant à impulser l'exportation, les nouvelles procédures de contrôle douanier et la mise en place de l'opérateur économique agrée sont parmi les mesures prises dans ce cadre. Par ailleurs, la Tunisie a réussi à développer le traitement électronique des dossiers de contrôle technique et de généraliser ce moyen de travail à 90 % pour atteindre les 100 % l'année prochaine.


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