Les avocats de la défense déterminés à interjeter appel Le rideau est tombé enfin hier, sur le dernier acte de cette affaire du journal Ettounsia, qui a défrayé les chroniques judiciaires et a suscité les commentaires les plus controversés. Le directeur du journal a été en effet condamné à mille dinars d'amende. Jugement clément ? La réponse diffère selon qu'il s'agisse du parquet ou des avocats de la défense. Ces derniers soutiennent que cette affaire n'avait même pas sa raison d'être, leur client n'ayant causé de préjudice à personne, et d'ailleurs il n'y ni plainte, ni partie civile. Alors que le procureur, qui a l'opportunité des poursuites, estime qu'il y a enfreinte de la loi, en vertu du code pénal, faisant de cet acte un délit certain. Le premier acte a commencé par la parution à la une du quotidien en langue arabe précité, de la photo d'un joueur en compagnie d'un mannequin dénudé. Ce qui a valu audit journal l'opprobre des Salafistes, et surtout l'arrestation du son directeur ainsi que deux autres journalistes sur ordre du parquet. L'action publique a été déclenchée par le procureur de la République, qui a inculpé ces journalistes, pour atteinte aux bonnes mœurs et à l'ordre public. Saisi du dossier, le juge d'instruction a rendu un mandat de dépôt, à l'encontre de Nasreddine Ben Saïda le directeur du journal, alors que les deux autres journalistes ont été relâchés, bénéficiant d'un classement sans suite de l'affaire en ce qui les concerne. Devant le tribunal, Nasreddine Ben Saïda, qui avait entamé une grève de la faim en prison a déclaré que cette photo n'a pas été publiée dans l'intention de nuire à quiconque, ni à titre pornographique, loin s'en faut. Les avocats de la défense ont démontré qu'il n'y avait aucune raison de poursuivre leur client, aucune plainte n'a été enregistrée à son encontre suite à la parution de la photo litigieuse. D'autant plus qu'il s'agit d'un délit de presse en vertu du nouveau décret-loi, sur la liberté de presse. C'est sur cette base que les avocats de la défense sont déterminés à interjeter appel. Cette affaire reviendra sûrement sur scène, dans sa deuxième version, avec toutefois, moins de suspense et de coups de théâtre, et bien qu'un appel du parquet soit très probable.