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L'appel à l'application de la Chariâa : Problème juridique ou politique ?
Chronique juridique
Publié dans Le Temps le 20 - 03 - 2012

L'appel de vendredi dernier à l'application de la Chariâa en tant que principale source de la Constitution, par des milliers de personnes rassemblées devant l'enceinte de l'assemblée constituante, est-il né de cette inquiétude que la Chariâa soit exclue ou négligée ? La plupart des observateurs, appartenant à différents milieux politiques, juridiques et sociaux, soupçonnent plutôt un motif autre que juridique ou religieux.
Le raisonnement est en effet le suivant : Au jour d'aujourd'hui, à l'issue de la Révolution y a-t-il un risque de revirement des principes de l'Islam, qui ont toujours été appliqués et respectés auparavant ?
La Révolution s'est faite dans le but de mettre fin à la dictature et aux injustices de toute nature. Les préceptes de l'Islam n'ont jamais été remis en cause. La société dans toute ses composantes n'a jamais auparavant, discuté l'intangibilité de la Chariâa en tant que source fondamentale sur laquelle sont fondées aussi bien la Constitution que les différentes législations.
Qu'entend-on alors par appel à la Chariâa ?
La Chariâa veut dire littéralement, la législation selon les préceptes de l'Islam.
Or dès que cette religion a eu le dessus en Arabie, notamment à la Mecque et à Yathreb ou Médine, le Prophète Mohamed a eu à appliquer la Chariâa, selon l'interprétation qu'il faisait des préceptes de l'Islam dictés par le Coran.
Toutefois ces préceptes ont évolué au fil du temps pour être modifiés selon la conjoncture de l'époque et ce, depuis les Califes qui ont succédé directement au Prophète, jusqu'à l'époque Omeyyade, Abbasside et Ottomane.
Déjà du vivant de Mohamed, il y eu des versets qui lui ont été révélés pour abroger certains autres à l'occasion d'un même cas.
Le principe de l'abrogeant (Nasikh) et de l'abrogé (Mansoukh) figure dans le Coran même : « Nous n'abrogeons un verset ni ne le faisons passer à l'oubli sans en apporter de meilleur ou d'analogue (Sourate 2 Verset 106).
Cela prouve que la Chariâa n'est pas quelque chose de figée ou d'automatique.
Le Calife Omar Ibn Al Khattab, qui était un fin juriste, incitait ses gouverneurs et ses magistrats à appliquer la Chariâa avec prudence et discernement et de revoir leur décisions s'ils sont devant des Puis il y a eu les quatre écoles, dont les interprétations quant aux principes de la Chariâa différaient légèrement, les uns des autres. En fait il y a toujours eu à côté de la Chariâa, le Fikh qui est l'ensemble de la doctrine, intervenant pour interpréter ou compléter certains préceptes prêtant à confusion.
La législation tunisienne a toujours été inspirée de l'école malékite.
Du temps des souverains Husseinites le Diwan, fut l'institution judiciaire suprême des autochtones musulmans. Mais il y avait des magistrats représentant généralement les deux grandes écoles jurisprudentielles : Malékite et Hanéfite.
A l'aube de l'Indépendance, Bourguiba alors encore premier ministre du Bey, a tenu à promulguer un code du statut personnel afin de mieux garantir les droits de la femme. Ce code qui constitue un acquis considérable, a été élaboré par des Cheikhs dont notamment Le Cheikh Abdelaziz Djaït et Tahar Ben Achour, auxquels Bourguiba n'a pas manqué de faire appel pour ne pas s'écarter des préceptes de la Chariâa. Les législateurs ont toujours respecté les préceptes de l'Islam.
Pourquoi cet appel à la Chariâa, dans la conjoncture actuelle ?
Sur le plan juridique il n'y a aucune crainte que les constituants, s'écartent de la Chariâa, à l'occasion de la rédaction de la nouvelle constitution.
C'est donc un faux problème. A moins que la finalité de cet appel soit politique, et c'en est vraisemblablement le cas.
D'ailleurs, cette manifestation de vendredi dernier, qui a été préparée à l'avance, était, selon certains observateurs, dans le but de marquer le coup à l'UGTT et démontrer que ceux qui soutiennent la Nahdha sont plus nombreux et plus percutants.
Ce but était loin d'être atteint, car malgré leur nombre, ces manifestants qui veulent enfoncer une porte ouverte pour noyer le poisson n'ont pas été convaincants.
La Chariâa n'a jamais été absente de notre législation, la Tunisie étant un pays musulman depuis Okba Ibn Nafâa en l'an 670 Après JC
Veut-t-on en effet remettre an cause plutôt les acquis en matière législative, où les lois, bien qu'elles ne s'écartent pas fondamentalement des principes de la Chariâa, elles sont au diapason avec les législations des pays démocratiques,où les personnes vivent en pleine harmonie, sans violence ni favoritisme.
La loi étant l'expression de la volonté générale, exprimée par chaque citoyen par l'intermédiaire de ses représentants qu'il a élus.
C'est au détriment de cette volonté générale que certains cherchent à ce que seuls leur vœux soient exaucés.
C'est la raison pour laquelle Jean Jacques Rousseau a soutenu dans son œuvre « le contrat social » que la loi doit résulter de la volonté du peuple, pour la bonne raison dit-il qu'on ne peut obéir qu'aux lois qu'on a souhaité soi-même.
C'est ce consensus général qui fait que des lois sont votées, et c'est ce même consensus qui fait qu'elles peuvent tomber en désuétude.
La Chariâa a elle-même, évolué au fil du temps, dans la plupart des pays musulmans. Elle n'a pas été conçue de la même façon, chez les Chiîtes, les Wahabites ou les Sunnites. Chez nous c'est la tendance modérée et respectueuses des droits de l'Homme et des libertés, qui a toujours été appliquée, conformément à l'école malékite.
Sauf s'il question, dans la nouvelle constitution de consacrer la Califat en tant que forme officielle du régime. Cela ne représente pas le vœu de la majorité, et il serait donc contraire à la démocratie, à laquelle le peuple tient plus que tout.
L'un des principes fondamentaux de la Chariâa n'est-il pas la Choura, évoquée dans plusieurs versets du saint Coran ?


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