Dans cette triste affaire, les accusés étaient habitués à surprendre leurs victimes, en sortant du cimetière de Menzel Bourguiba, dans lequel ils restent à l'affût de ceux qui passent infailliblement par cet endroit pour rentrer même à une heure tardive de la nuit. La nuit du drame, Abdellatif, âgé de 28 ans, marié et père d'un bébé de 4 mois qui rentrait chez lui à 2 heures du matin, était un travailleur de nuit, un mois d'octobre 2005, fut surpris par cette bande de malfaiteurs qui l'attaquèrent en lui demandant, sous la menace de leur donner son téléphone portable, ainsi que les chaussures de sport qu'il portait. Ayant voulu leur résister, ils s'abattirent sur lui, pour le rosser de coups et finir par lui asséner un coup de couteau et le laisser inanimé dans une mare de sang, après l'avoir délesté de tout ce qu'il avait sur lui. La victime fut découverte plus tard par un passant qui alerta les agents de police. Ceux-ci se dépêchèrent sur les lieux pour secourir la victime en la transportant à l'hôpital de toute urgence. Mais le coup de couteau qu'elle eut aux entrailles lui fut fatal. En effet, la victime avait subi plusieurs opérations qui n'ont pu prospérer et finit par succomber à ses blessures. Les multiples investigations de la police avait permis à celle-ci de mettre la main sur les deux coupables. Déférés au parquet ceux-ci ont été, après avoir avoué leurs méfaits, inculpés d'homicide volontaire et traduit devant la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Bizerte qui les condamna à 15 et 20 ans d'emprisonnement. Ayant interjeté appel, ils comparurent dernièrement devant la Chambre criminelle de la Cour de Bizerte pour déclarer qu'ils n'avaient pas l'intention de tuer. Cependant ils avaient couru le risque de le faire, en s'attaquant à un passant pour le braquer, n'hésitant pas à lui asséner un coup de couteau en plein ventre. Avaient-ils mesuré la gravité de leur geste, ou étaient-ils totalement inconscients ? C'est ce qu'appréciera la Cour, qui renvoya l'affaire à une date ultérieure.