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«Abou Iadh, le leader salafiste est un citoyen tunisien et il pourra être poursuivi s'il ne respecte pas la loi.» Rached Ghannouchi monte au créneau - «Islam et Chariaâ, c'est la même chose. La Charia ne veut pas dire un ensemble de châtiments corporels
• «La date des élections sera fixée par les membres de l'ANC» ajoute-t-il • «Un Etat islamique est forcément un Etat civil. Car en Islam le chef est le représentant du peuple et il peut être limogé si le peuple en décide ainsi.» explique Sahbi Atig N'en déplaise aux franges les plus extrémistes, le parti du Cheikh Rached Ghannouchi a décidé de garder le premier article de la Constitution de 1959 qui stipule entre autres que l'Islam est notre religion. L'information n'est pas tombée dans des oreilles de sourds et le parti majoritaire de la Troïka est sensible aux bruits de fond que cela peut entraîner dans toutes les familles idéologiques tunisiennes. Et pour éviter que pareille décision ne choque l'oreille de certains, Rached Ghannouchi tient une conférence s'explique et tranche. Mais pourquoi maintenant et pas un peu plus tôt pour éviter l'enveniment de la situation et les débordements ? C'est la question du Temps à laquelle la réponse du Cheik est venue pour rappeler que la priorité pour son parti était de ne pas brimer les esprits et de laisser la possibilité à tous les citoyens de s'exprimer même si de sourdes convergences ont opposé la frange la plus islamophobe et les tenants d'un Islam rétrograde ces derniers temps. «Nous ne voulons pas diviser la société entre ceux qui appellent à l'adoption de la Chariaââ comme principale source d'inspiration et les détracteurs de cette idée. Nous avons laissé le temps à tous les membres de la société quelles que soient leurs familles idéologiques de s'exprimer pour trouver par la suite un consensus. Et comme l'Islam modéré nous unit, donc il n'y a pas de raison d'en faire trop et de prêter le flanc à des surenchères idéologiques qui ne peuvent que créer le fractionnement sociétal.» dit-il en continuant dans un autre contexte « L'Islam, c'est la Chariaâ. Les deux termes renvoient au même sens. Sauf que le sens usité et que l'on donne actuellement à la Chariaâ est très réducteur puisqu' il le résume à un ensemble de châtiments corporels. » avance Rached. On vous a compris Il faut dire que le Cheikh n'a pas failli à sa réputation de tribun pour nous donner, cette fois, une meilleure compréhension de ce terme. Et comme on est de compréhension facile, nous avons compris que si les membres du bureau exécutif du parti ont décidé de garder le premier article de la Constitution de 1959 pour l'intégrer dans la nouvelle Constitution en gestation, c'est que le terme ‘'Chariaâ'' n'est qu'une acception de l'Islam et que si l'on utilise ‘'Chariaâ'' ou ‘'Islam'' cela revient à dire la même chose. Et puis qu'en est-il du caractère civil de l'Etat est-ce qu'il pâtira des décisions du parti islamiste ? Il n'en sera aucunement le cas selon Sahbi Atig qui rappelle qu'« Un Etat islamique est forcément un Etat civil. Car en Islam le chef est le représentant du peuple et il peut être limogé si le peuple en décide ainsi. » dit-il en expliquant «En Islam, le pouvoir est au peuple. L'Islam a devancé Montesquieu pour établir un contrat moral entre gouvernants et gouvernés. » La question était de savoir par la suite si ceux qui nous gouvernent actuellement ont accordé leurs violons pour que la question du consensus retrouve tout son sens quand on parle politique. Cela est valable aussi pour les décideurs d'Ennahdha dont les prises de position concernant l'adoption de la Chariaâ comme source d'inspiration au sein de la Constitution étaient pour le moins divergentes. « Nous ne sommes pas un parti dont les membres ne peuvent que remplir un bus ou un taxi. Nous sommes un grand parti qui rassemble des personnes différentes et avec des orientations politiques qui divergent. Notre base commune est bien entendu l'Islam mais chacun peut exprimer son point de vue comme il l'entend. » avance Cheikh Rached qui laisse entendre qu'il a été question de consensus entre les membres du bureau exécutif du parti. «Deux tiers des membres du bureau exécutif ont été pour la décision de garder le premier article. Ils sont au nombre de 52. » explique-t-il. «Il faut avoir peur du retour du RCD» Maintenant que cette décision a été prise le Cheikh tranche en répondant à des questions de l'assistance « Tout ce qui se dit ne doit pas être pris comme Vérité. Soit, Abou Iadh, le leader salafiste est un citoyen tunisien et personne n'est au dessus de la loi. Il pourra être puni si jamais il ne respecte pas la loi. Et si l'on parle des menaces à l'encontre des juifs, il faut se mettre dans l'esprit que c'estdans des pays de l'Islam que l'on trouve les synagogues les plus anciennes. Idem pour les églises. C'est que la tolérance est un principe de l'Islam et nous sommes appelés en tant que musulmans à préserver le droit de citoyenneté des minorités. Personne ne peut venir nous donner des leçons dans ce sens. La peur ne doit pas émaner de l'Islam qui est une part de notre identité mais du retour du RCD. » dit-il. D'autres questions ont porté notamment sur la prochaine date des élections. Rached Ghannouchi n'y répond pas mais préfère renvoyer la balle à l'ANC qui, selon lui, en décidera. La balle est dans le camp de nos constituants. Restons vigilants.