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Allah et nous autres terriens
La chronique de Youssef SEDDIK
Publié dans Le Temps le 29 - 03 - 2012

Il suffit que l'on connaisse deux ou trois choses absolument essentielles sur l'islam vécu pour que nos sociétés, la nôtre plus précisément aujourd'hui, sortent des graves tumultes et des tourments que nous fait vivre tel qui se dit « plus musulman que moi, tu meurs ! ». Tout le monde a peur maintenant que cette formule en français parlé, anodine, ne devienne un jour une tragique réalité.
Deux ou trois choses seulement. Plutôt deux. Contentons-nous ici de les signaler.
D'abord, la première : si on est un vrai croyant, un profond homme de foi, on n'a pas le droit, et cela fait mécréance, que de se dire gestionnaire du temps. Je m'explique à l'adresse de tous les idiots récitants de notre belle religion islamique : Il y a un très beau hadith du Prophète qui le dit mieux que moi, très connu et dont je résume le contenu, là où il jure que d'aucuns pourraient être à un bras du paradis et basculer dans l'enfer s'il agit une seule fois selon les gens de l'enfer ; et qu'inversement, quelqu'un pourrait être à un bras de l'enfer et qu'il se trouve au paradis s'il agit une seule une fois selon les gens du paradis. Dieu ne juge pas les péripéties d'une vie, il ne juge qu'une vie entière consommée, accueillie par Lui dans le verdict éternel et inchangeable.
La seconde vérité essentielle procède comme un corollaire de celle-ci
Dieu, qui Se veut seul détenteur de la gestion du temps, laisse en revanche à l'humain une large emprise sur l'espace. Nombreux sont les appels dans le Coran pour que l'homme s'approprie l'espace, s'y implique et s'y investit en quittant même les limites de sa planète : « Ô vous autres, djinns ou humains, si vous pouvez franchir les orbites des cieux ou de la terre et les transpercez, faites-le ; vous ne le pouvez toutefois que si vous êtes munis d'un pouvoir… » Seulement une telle ouverture de l'espace totale n'a pas été comprise à sa juste mesure et dans toutes ses implications par ceux qui ont institué et organisé la révélation et la foi en un simple manuel de culte.
Le don divin de la spatialité à l'humain suppose en effet qu'en retour et pour adorer le Donateur tout l'espace devient lieu d'adoration. Le Dieu du Coran Se libère ainsi et libère son adorateur du sanctuaire et du temple. Or par l'aménagement d'un culte reposant, tout comme un temple, sur des piliers, arkane, strictement observés sous peine de suspicion d'incroyance, l'Islam historique a surdéterminé l'attachement au rituel aux dépens d'une élévation spirituelle très présente dans le Coran. Il a donné au geste cérémonial, et plus tard, la contrainte du voisin ou du semblable à les observer de la même manière que soi, une prépondérance indue sur l'acte intime et silencieux de la foi.
Rares en effet les croyants partout dans le monde islamique qui savent (ou admettent quand ils le savent) que cette notion des « cinq piliers de l'Islam » n'est nulle part formulée dans le Coran.;
La vraie foi échappe et dépasse la gestuelle du rite, et reste par excellence affaire d'intimité et de silence. La prière quotidienne n'est pas codifiée en cinq prières rigoureusement situées dans la journée, alors que les ablutions, purifications qui doivent précéder toute prière, sont méticuleusement détaillées dans le livre révélé.
Alors, ne serait-il pas plus juste pour nos jeunes fervents de discuter tout cela et de s'élever à la juste mesure d'une bonne foi avant d'investir l'espace et de faire de la cité le temple total de leur violence et de leur folie ?


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