Par quelle mouche aurait-il été piqué, ce bonhomme, pour avouer un crime…vieux de quatre ans ? Des remords ? Ou bien en a-t-il marre de cette existence miséreuse qu'il a menée depuis sa prime jeunesse ? En tout état de cause, on ne peut que s'en étonner de cette démarche, qui aurait surpris les enquêteurs eux-mêmes ! Un petit rappel, tout d'abord, des faits entourant la première affaire survenue au mois de mars 2007. C'est à la suite de la découverte du corps d'un gardien d'un espace sportif dans la banlieue sud que cette affaire a vu le jour. Le corps en question était manifestement complètement calciné. L'enquête, ordonnée par le procureur n'a rien donné à l'époque, d'autant que la victime, habitant seule dans une sorte de mansarde adjacente au stade qu'il gardait, était connu pour ses penchants pour la subitex, une sorte de mélange de boissons réputée pour être inflammable, donc extrêmement dangereuse. Aussi, l'affaire était-elle pratiquement classée, les enquêteurs ayant conclu à l'accident. Récemment cependant elle aurait ressuscité, grâce aux aveux d'un bonhomme appréhendé par les auxiliaires de la justice, s'agissant d'un SDF errant à travers cette ville de la banlieue sud. A l'époque, a-t-il assuré, une relation amicale l'aurait lié au « mort du stade », celui-ci le prenant au début en pitié et lui permettant de venir chez lui chaque soir. Ayant tous deux les mêmes penchants et incapables de se payer du vin ou de la bière, les deux potes allaient opter pour l'alcool à brûler mélangé à un quelconque soda. Le soir des faits, le SDF est allé comme à l'accoutumée chez son compagnon de beuverie, amenant avec lui une nouvelle bouteille du dangereux liquide, cependant que le maître de céans n'en avait plus lui, il était à sec. Il comptait bien entendu sur son hôte afin de prendre une cuite à l'œil. Entre potes, on peut se dépanner, pensait-il. Ce dont l'autre n'était pas du même avis, tenant à faire honneur, seul, à sa « dive » ! La suite n'est pas difficile à deviner, puisqu'une dispute s'ensuivit au cours de laquelle chacun des deux antagonistes tenait à avoir le dessus, le SDF parvenant en fin de compte à jeter son adversaire à terre. Puis, pris subitement par une crise de démence, il l'a aspergé d'alcool, avant de craquer une allumette. Certes, il a voulu par la suite le secourir, mais le mal était déjà fait. Ce qui explique qu'il a mis le feu à la cabane, avant de quitter les lieux tranquillement. Comme si de rien n'était !